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L’assassinat de Mohamed Brahmi est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Une semaine chaotique et rouge du sang de Brahmi. Son assassinat barbare pourrait certes faire entrer le pays dans un tunnel sombre.
Difficile aujourd’hui de se forger une opinion sur le sort du pays. Cet assassinat pourrait lui coûter une grosse facture et l’a plongé dans une profonde inquiétude. Emportés par le pessimisme, les Tunisiens sont allés jusqu’à se deviser, sur le même lieu, en deux camps. Cela n’est pas de nature à les réconcilier.
Prouvée dans les faits et les sit-in du Bardo, cette faille s’est creusée davantage hier devant l’ANC. Deux fronts de manifestants, tous des Tunisiens. Le premier, le camp des déçus et des révoltés. Le deuxième, celui pro-gouvernemental et de la légitimité électorale. L’opacité a bel et bien commencé. Le pays va de mal en pis, mais jusqu’à quand ?
L’économie du pays et l’ensemble des secteurs productifs s’effondrent jour après jour. Fallait-il laisser la Tunisie succomber entre les mains des profiteurs et des amateurs du pouvoir ? La mise en attente de certains dossiers d’urgence semble permanente. Le retour à la case de départ et la remise à zéro des compteurs semblent être l’objectif de l’opposition.
Inefficaces, opposition et gouvernement, ont tous tenu des discours hésitants, incitant à la haine et peu rassurants. Ce fut un échec sécuritaire, économique et politique pour tous, gouvernement et opposition. C’est une véritable crise politique.
L’assassinat de M. Brahmi a témoigné que le pays se laisse gagner par une instabilité chronique. Cet assassinat a changé la donne et c’est d’ailleurs le premier objectif de ses commanditaires, pour éveiller les sentiments de haine, d’incertitude et de déception. La haine se nourrit de la haine et alimente la soif de certains à la vengeance.
Les feux de l’assassinat de Belaïd ne sont pas encore éteints pour en déclencher d’autres. Ses décombres sont multiples. Le dernier assassinat en date, tel un tsunami, a mis en péril tout un rêve et tous les espoirs de transition démocratique.
Les appels que nous entendons d’ici-delà ne sont plus les discours qui ont fait le printemps tunisien et n’en finissent pas de décevoir et de gripper la transition démocratique.
Ceux qui revendiquent la dissolution de l’ANC se sont trompés ou ont perdu la raison. Alors que l’essentiel a été fait dans la rédaction de la Constitution (élection de la HAICA et de l’ISIE…), on réclame la dissolution de l’ANC, fortement et ouvertement recommandée par la quasi majorité des partis de l’opposition. Cela va certainement provoquer un vide parlementaire.
Pousser les gens à la révolte en se cachant derrière l’assassinat de Brahmi sonnera le début d’un nouveau cycle de violence, de craintes et de turbulences. La situation est grave et la dissolution de l’ANC serait suicidaire.
Pire encore, le gouvernement est responsable. Son travail est caractérisé par une omerta sur certains dossiers et il n’a pas su s’expliquer sur des problèmes et événements survenus au pays, notamment concernant l’assassinat de Belaïd. Le gouvernement n’a pas su communiquer et convaincre du bon côté des choses.
On comprend la colère de toutes les parties, opposition et Troïka; mais malheureusement, rares sont aujourd’hui ceux qui appellent à l’apaisement et au compromis.
Les Tunisiens sont aujourd’hui face à une étape charnière de leur histoire. Ils n’ont pas droit à l’erreur. Seule l’unité peut les sauver et les épargner d’un sombre scénario qui a instauré l’enfer chez leurs voisins. Au lieu de chercher à se procurer un visa pour quitter le pays, de s’accuser mutuellement, de se regarder en chiens de faïence et de s’entretuer, les Tunisiens doivent éviter les « vous et nous » et chacun doit y mettre du sien pour éteindre le feu dans la maison. Car, la Tunisie est notre maison à tous.
- l'économiste maghrébin
Difficile aujourd’hui de se forger une opinion sur le sort du pays. Cet assassinat pourrait lui coûter une grosse facture et l’a plongé dans une profonde inquiétude. Emportés par le pessimisme, les Tunisiens sont allés jusqu’à se deviser, sur le même lieu, en deux camps. Cela n’est pas de nature à les réconcilier.
Prouvée dans les faits et les sit-in du Bardo, cette faille s’est creusée davantage hier devant l’ANC. Deux fronts de manifestants, tous des Tunisiens. Le premier, le camp des déçus et des révoltés. Le deuxième, celui pro-gouvernemental et de la légitimité électorale. L’opacité a bel et bien commencé. Le pays va de mal en pis, mais jusqu’à quand ?
L’économie du pays et l’ensemble des secteurs productifs s’effondrent jour après jour. Fallait-il laisser la Tunisie succomber entre les mains des profiteurs et des amateurs du pouvoir ? La mise en attente de certains dossiers d’urgence semble permanente. Le retour à la case de départ et la remise à zéro des compteurs semblent être l’objectif de l’opposition.
Inefficaces, opposition et gouvernement, ont tous tenu des discours hésitants, incitant à la haine et peu rassurants. Ce fut un échec sécuritaire, économique et politique pour tous, gouvernement et opposition. C’est une véritable crise politique.
L’assassinat de M. Brahmi a témoigné que le pays se laisse gagner par une instabilité chronique. Cet assassinat a changé la donne et c’est d’ailleurs le premier objectif de ses commanditaires, pour éveiller les sentiments de haine, d’incertitude et de déception. La haine se nourrit de la haine et alimente la soif de certains à la vengeance.
Les feux de l’assassinat de Belaïd ne sont pas encore éteints pour en déclencher d’autres. Ses décombres sont multiples. Le dernier assassinat en date, tel un tsunami, a mis en péril tout un rêve et tous les espoirs de transition démocratique.
Les appels que nous entendons d’ici-delà ne sont plus les discours qui ont fait le printemps tunisien et n’en finissent pas de décevoir et de gripper la transition démocratique.
Ceux qui revendiquent la dissolution de l’ANC se sont trompés ou ont perdu la raison. Alors que l’essentiel a été fait dans la rédaction de la Constitution (élection de la HAICA et de l’ISIE…), on réclame la dissolution de l’ANC, fortement et ouvertement recommandée par la quasi majorité des partis de l’opposition. Cela va certainement provoquer un vide parlementaire.
Pousser les gens à la révolte en se cachant derrière l’assassinat de Brahmi sonnera le début d’un nouveau cycle de violence, de craintes et de turbulences. La situation est grave et la dissolution de l’ANC serait suicidaire.
Pire encore, le gouvernement est responsable. Son travail est caractérisé par une omerta sur certains dossiers et il n’a pas su s’expliquer sur des problèmes et événements survenus au pays, notamment concernant l’assassinat de Belaïd. Le gouvernement n’a pas su communiquer et convaincre du bon côté des choses.
On comprend la colère de toutes les parties, opposition et Troïka; mais malheureusement, rares sont aujourd’hui ceux qui appellent à l’apaisement et au compromis.
Les Tunisiens sont aujourd’hui face à une étape charnière de leur histoire. Ils n’ont pas droit à l’erreur. Seule l’unité peut les sauver et les épargner d’un sombre scénario qui a instauré l’enfer chez leurs voisins. Au lieu de chercher à se procurer un visa pour quitter le pays, de s’accuser mutuellement, de se regarder en chiens de faïence et de s’entretuer, les Tunisiens doivent éviter les « vous et nous » et chacun doit y mettre du sien pour éteindre le feu dans la maison. Car, la Tunisie est notre maison à tous.
- l'économiste maghrébin