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Une soirée de ramadan en cyber à Oran

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  • Une soirée de ramadan en cyber à Oran

    Que l'on soit à Maraval, El Hamri, ou au centre-ville, les cybercafés de la ville d'Oran affichent quasiment tous complets pendant les longues soirées de ce mois de Ramadan. Récit d'une virée.

    Surfer sur internet en écoutant de la musique téléchargée, devient une activité de premier ordre parmi les jeunes. Principale attraction Facebook, dont la popularité en Algérie est en constante hausse, contrairement autres réseaux sociaux, mais aussi s'adonner à des parties interminables de jeux vidéo en réseau. Dans le quartier de Maraval, un des douze secteurs urbains de la ville à forte concentration humaine, à peine une vingtaine de cybercafés sont régulièrement en activité. Si durant l'année scolaire, ce nombre semble être amplement suffisant pour répondre à la demande, en cette période estivale, et particulièrement en ce mois de Ramadan, on peine à trouver un poste de libre. Certains gérants disent que leur activité commerciale "a commencé à prendre du volume à partir du début des grandes vacances". "Le rush a commencé avec les résultats du BEM et du BAC publiés sur le site de l'Office Nationale des Examens et Concours «ONEC», et s'est poursuivi avec les procédures relatives aux préinscriptions à l'université. Deux évènements majeurs qui ont considérablement contribué à l'augmentation de notre chiffre d'affaire. Et avec l'arrivée du mois de Ramadan, c'était une autre période bien propice pour l'activité", explique un gérant de cybercafé.

    Internet est aussi un moyen très prisé par les jeunes pour "tuer le temps". Vacances scolaires oblige, des enfants âgés entre 8 et 14 ans viennent régulièrement s'adonner à leur sport préféré : les jeux vidéo en réseau. Même ceux qui ont de quoi jouer chez eux préfèrent venir au cybercafé faire des parties en groupe. Mais à l'inverse des autres clients, ils sont loin d'être silencieux. C'est toute l'ambiance de ces cybercafés qui se voit du coup métamorphosée par l'arrivée de cette clientèle particulière. A 30 dinars la demi-heure, soit au même prix de la connexion, les jeunes enfants s'y donnent à cœur joie. Il n'est pas rare que les gérants de cybercafés jouent de temps en temps au gendarme pour calmer les ardeurs de jeux et les petites chamailleries entre ados. Car il y a un minimum d'ordre et de quiétude à maintenir pour les autres internautes qui n'hésitent pas à exprimer leur exaspération face à la fougue juvénile. Mais finalement tout ce beau monde arrive à cohabiter et à trouver son compte.

    Jeux vidéo

    Facebook et Skype sont au top usages par les internautes. Sur Facebook, c'est le partage entre «amis»des prières de circonstance et autres vœux de «saha ftourkoum» et «saha s'hourkoum», mais aussi des blagues, des chansons et des photos insolites, histoire d'égayer quelque peu le quotidien des jeuneurs. Ce qui a fait un peu l'attraction en ce ramadan, ce sont les images atroces des accidents de la route enregistrés depuis le début du mois sacré. Le site www.socialbakers.com avait communiqué le chiffre de plus de 4,5 millions d'utilisateurs de Facebook en Algérie, et une 41ème place mondiale en nombre d'utilisateurs. C'est le troisième site web le plus visité après Google et Microsoft. Les utilisateurs de Facebook représentent 11,09 % de l'ensemble de la population algérienne et 81,59 % du nombre total des internautes. Les tranches des 18-24 ans et de 25-34 représentent à elles seules, plus du tiers des utilisateurs. 67% des utilisateurs algériens de Facebook sont des hommes contre 33% de femmes, et qu'environ 90% des usagers de ce réseau social ont moins de 35 ans. Des statistiques que l'ambiance au niveau des cybercafés traduit assez bien.

    Le mois de Ramadan et ses longues nuits est aussi une occasion de propice de s'enquérir à travers le net des membres de la famille vivant sous d'autres cieux. C'est le cas d'une dame qui vient presque chaque nuit accompagnée de sa fille, lycéenne, à un cybercafé du centre-ville pour parler à travers Skype avec son fils parti en France il y a un an. Avant, le contact se faisait toujours via Skype, mais à partir de la maison. Mais depuis qu'elle a déménagé, elle attend le rétablissement de la ligne téléphonique dans son nouveau quartier. «On nous dit que c'est une affaire d'un gros câble endommagé», raconte la dame. En attendant, et pour 60 dinars de l'heure, elle peut discuter et même voire son fils. C'est nettement moins cher que le téléphone portable. «Je l'appelle uniquement pour convenir d'un rendez-vous avec lui. Sinon on parle sur Skype. Ça me permet de voir comment il est, s'il mange bien. Il me manque trop et moi aussi je lui manque. Je le sais. Mais qu'est-ce que tu veux, c'est la vie. C'est un mal pour un bien. Il doit faire son avenir tout seul. Il est parti étudier. Je suis fière de lui», affirme quelque peu émue cette quinquagénaire qui, comme beaucoup de mères s'est initié à Internet et à Skype en particulier pour se rapprocher de son enfant.

    La fréquentation dans les cybercafés se poursuit jusqu'à l'appel de la prière du Sobh. Ce n'est que vers 3h du matin que les lieux se vident. Le temps du S'hour fixe la limite. Certains sont rappelés à l'ordre par leurs parents. «J'ai promis de rentrer avant une du matin. Mais le jeu envalait la chandelle. J'ai eu ma revanche sur mes camarades», raconte excité un jeune qui vient de gagner une partie de HalfLife. A moins d'une heure de la levée du jour, les cybercafés se vident petit à petit. Ils ne sont généralement pas rouverts avant la mi-journée pour une autre clientèle qui consacre les soirées de Ramadan à d'autres occupations.

    par Yahia Benaïssa
    Q/ORAN
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