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La présidentielle de 2014 prise en otage

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  • La présidentielle de 2014 prise en otage

    Pour les connaisseurs des mécanismes de fonctionnement du sérail, l’élection présidentielle est d’abord une affaire “interne”, de “famille d’intérêt” pour ainsi dire.
    Le fait est sans doute inédit : à quelque huit mois du scrutin présidentiel, moment crucial, charnière et déterminant au regard du contexte régional, rien n’indique que l’Algérie s’apprête à vivre un grand rendez-vous électoral. Deux timides candidatures affichées jusque-là — un ancien Chef de gouvernement qui manque cruellement de charisme et un obscur expatrié dont le seul fait d’armes est de s’être engagé à payer les amendes infligées aux femmes voilées en France — une vie politique qui se réduit aux communiqués de presse et quelques conférences à un public restreint et une population beaucoup plus engluée dans les pesanteurs du mois de Ramadhan et les préparatifs de l’Aïd et de la rentrée scolaire. Toute se passe comme si le rendez-vous du prochain printemps n’intéressait pas grand monde. Bien entendu, certains partis, notamment d’obédience islamiste, au creux de la vague après le “Printemps arabe”, multiplient les appels à une “élection présidentielle ouverte”, “transparente”. En décodé : l’ère des présidents de consensus cooptés est révolue. Des concertations s’esquissent entre partis et quelques regroupements organiques se tiennent. Mais rien ne confère à ce qui fait office d’activité politique quelque intérêt de l’opinion qui donnerait à penser que l’Algérie s’est fixé comme cap la prochaine présidentielle.
    Pour l’heure, seul le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, tente par ses sorties dans différentes régions du pays de meubler le vide sidérant du champ politique et institutionnel. Le Ramadhan, les vacances, la cherté de la vie, la crise de confiance entre la population et ses élites politiques, les scandales de corruption étalés à longueur de colonnes de journaux, les fraudes électorales récurrentes, la lassitude des années du terrorisme sont-ils autant de facteurs qui ôtent au prochain rendez-vous tout intérêt auprès de l’opinion ? Assurément.
    Mais pas seulement. Pour les connaisseurs des mécanismes de fonctionnement du sérail, l’élection présidentielle est d’abord une affaire “interne”, de “famille d’intérêt” pour ainsi dire. L’opacité qui entoure l’état de santé du président de la République et les intentions maintenues secrètes des “décideurs” ont plombé la vie politique, non encore installée dans des traditions de compétition saine et démocratique.
    Indices de ce flou artistique : d’une part, la crise qui persiste au sein du FLN, véritable baromètre de la météo du sérail, qui a toujours su prendre la direction du vent, et, d’autre part, et simultanément, les remous interminables, qui secouent aussi le RND, l’autre parti du pouvoir.
    Il y a également le silence de ceux qu’on présente comme des candidats potentiels d’envergure, à l’image d’Ali Benflis, de Mouloud Hamrouche, d’Ahmed Ouyahia et de Saïd Sadi, certains attendant un signal qui, peut-être, ne vient pas encore et d’autres, contraints à patienter par ce manque de visibilité politique pour se mettre éventuellement sur les starting-blocks. Peut être qu’à la prochaine rentrée sociale, les choses vont s’éclaircir davantage. En attendant, on continuera à spéculer sur les capacités du Président à tenir son Conseil des ministres et à signer la loi de finances complémentaire.
    Liberté
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