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Merouane Korso Publié dans Maghreb Emergent le 02 - 08 - 2013
La décision royale reste en travers de la gorge de nombreux marocains et ils le disent (dr)La décision royale suscite un tollé général au Maroc tandis que la société civile et même des partis politiques se mobilisent pour dénoncer un acte ''anticonstitutionnel'', selon le parti socialiste unifié (PSU).
Le mot « rage » est insuffisant pour décrire la colère qui s'est emparée des réseaux après l'annonce de la libération d'Elyas Daniel, pédophile espagnol qui a abusé de 11 enfants âgés de 4 à 11 ans.
Pour de nombreux marocains, la décision royale est choquante, provoquante et humiliante. Condamné à 30 ans de prison ferme, le ressortissant espagnol n'a purgé que deux ans de sa peine et va se retrouver à l'air libre.
''Non à la libération de Daniel'', clament des associations sur Facebook où une forte mobilisation s'organise. « 'Scandale alarmant pour la justice marocaine (...) A deux ans de sa condamnation, Daniel est aujourd'hui gracié par le Roi!
Terrorisées, les familles des victimes sont incapables de réagir pour rendre justice à leurs enfants'', commente un marocain sur Facebook. Ahmed Laraki rapporte quant à lui, sur le réseau social, que la mère d'un des enfants victimes du pédophile espagnol, se désole que son fils a été violé deux fois:
''la première fois lorsqu'il a été agressé par l'animal, la seconde fois à l'annonce de sa libération''.
Au lendemain du discours du Roi, jeudi, le ministre de la justice marocain, Mustapha Ramid, a confirmé l'information. Mais il a refusé d'en dire plus, indiquant qu'il n'était "pas habilité à [la] commenter". "L'administration a pour mission d'exécuter.
Cet individu fera l'objet d'une extradition, et il sera interdit d'entrée au Maroc", a-t-il précisé. Agé de 63 ans, le pédophile espagnol a été reconnu coupable en 2011 du viol de 11 enfants âgés de 4 à 15 ans. Il a été condamné à 30 ans de prison et purgeait sa peine à la prison de Kenitra, à une quarantaine de km au nord de Rabat.
Vaste mobilisation contre l'élargissement du pédophile
Un appel a été lancé sur Facebook pour une manifestation de protestation lancée pour vendredi soir à Rabat a déjà recueilli la signature de plus de 20.000 personnes.
En France, l'Association marocaine des droits humains ''Paris - Ile-de-France'' a également appelé à manifester samedi 3 août à 18 heures devant l'ambassade du Maroc à Paris.
''A tous les pédophiles de la terre (...) venez-vous offrir des petits marocains, dans le plus beau pays du monde, c'est permis, c'est gratuit, c'est joli'', lance sarcastique un internaute sur son Blog.
Et, s'interroge en direction du monarque: ''Nous valons donc si peu à vos yeux, au point d'offrir les petits corps de nos enfants à tous les détraqués de la terre parce que l'article 34 vous le permet ? N'y-a-t-il donc aucune limite à vos droits sur nous ?''
Contre les grâces royales
''Il est venu le temps de mettre un terme aux grâces royales'', affirme Nabila Mounib, secrétaire générale du PSU, qui estime que cela '"'est anticonstitutionnel et en dehors de toutes les lois''.
Pour elle, il est impossible de ''construire un Etat de droit alors que l'Etat piétine le moindre des droits du citoyen marocain, dont celui de la dignité'', estimant que cette grâce royale est ''une insulte à tous les marocains'', avant de s'interroger sur l'indépendance de la justice au Maroc.
Les affaires de pédophilie sont courantes au Maroc, considéré comme une des grandes destinations du tourisme sexuel dans le monde. La ville de Marrakech est connue pour en être le bastion et le fief des réseaux de pédophiles étrangers et marocains. L'hebdomadaire Tel Quel, qui se définit lui-même comme étant ''irrévérencieux'', a dénoncé il y a quelques années ce fléau qui dénature l'image de marque du tourisme marocain.
En souvenir de Wiam
Et, au cours de ces derniers mois, plusieurs affaires liées à ce phénomène ont marqué les faits divers du pays. En juin dernier, un Britannique soupçonné de pédophilie a été interpellé à Tétouan (nord). En mai, un Français de 60 ans a été condamné à douze ans de prison ferme par un tribunal de Casablanca pour des actes pédophiles.
Le 5 mai dernier, des milliers de marocains avaient participé à une "marche blanche" sur la corniche de Casablanca pour dénoncer la pédophilie et les violences faites aux enfants, après le drame de la petite Wiam, violée et battue par un père de famille 20 fois à l'aide d'une faucille à Sidi Kacem, à quelque 50 km au nord de Kenitra.
''L'histoire de Wiam, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase'', estimait alors Najat Anouar, présidente de l'Association Touche pas à mon enfant.
La décision royale reste en travers de la gorge de nombreux marocains et ils le disent (dr)La décision royale suscite un tollé général au Maroc tandis que la société civile et même des partis politiques se mobilisent pour dénoncer un acte ''anticonstitutionnel'', selon le parti socialiste unifié (PSU).
Le mot « rage » est insuffisant pour décrire la colère qui s'est emparée des réseaux après l'annonce de la libération d'Elyas Daniel, pédophile espagnol qui a abusé de 11 enfants âgés de 4 à 11 ans.
Pour de nombreux marocains, la décision royale est choquante, provoquante et humiliante. Condamné à 30 ans de prison ferme, le ressortissant espagnol n'a purgé que deux ans de sa peine et va se retrouver à l'air libre.
''Non à la libération de Daniel'', clament des associations sur Facebook où une forte mobilisation s'organise. « 'Scandale alarmant pour la justice marocaine (...) A deux ans de sa condamnation, Daniel est aujourd'hui gracié par le Roi!
Terrorisées, les familles des victimes sont incapables de réagir pour rendre justice à leurs enfants'', commente un marocain sur Facebook. Ahmed Laraki rapporte quant à lui, sur le réseau social, que la mère d'un des enfants victimes du pédophile espagnol, se désole que son fils a été violé deux fois:
''la première fois lorsqu'il a été agressé par l'animal, la seconde fois à l'annonce de sa libération''.
Au lendemain du discours du Roi, jeudi, le ministre de la justice marocain, Mustapha Ramid, a confirmé l'information. Mais il a refusé d'en dire plus, indiquant qu'il n'était "pas habilité à [la] commenter". "L'administration a pour mission d'exécuter.
Cet individu fera l'objet d'une extradition, et il sera interdit d'entrée au Maroc", a-t-il précisé. Agé de 63 ans, le pédophile espagnol a été reconnu coupable en 2011 du viol de 11 enfants âgés de 4 à 15 ans. Il a été condamné à 30 ans de prison et purgeait sa peine à la prison de Kenitra, à une quarantaine de km au nord de Rabat.
Vaste mobilisation contre l'élargissement du pédophile
Un appel a été lancé sur Facebook pour une manifestation de protestation lancée pour vendredi soir à Rabat a déjà recueilli la signature de plus de 20.000 personnes.
En France, l'Association marocaine des droits humains ''Paris - Ile-de-France'' a également appelé à manifester samedi 3 août à 18 heures devant l'ambassade du Maroc à Paris.
''A tous les pédophiles de la terre (...) venez-vous offrir des petits marocains, dans le plus beau pays du monde, c'est permis, c'est gratuit, c'est joli'', lance sarcastique un internaute sur son Blog.
Et, s'interroge en direction du monarque: ''Nous valons donc si peu à vos yeux, au point d'offrir les petits corps de nos enfants à tous les détraqués de la terre parce que l'article 34 vous le permet ? N'y-a-t-il donc aucune limite à vos droits sur nous ?''
Contre les grâces royales
''Il est venu le temps de mettre un terme aux grâces royales'', affirme Nabila Mounib, secrétaire générale du PSU, qui estime que cela '"'est anticonstitutionnel et en dehors de toutes les lois''.
Pour elle, il est impossible de ''construire un Etat de droit alors que l'Etat piétine le moindre des droits du citoyen marocain, dont celui de la dignité'', estimant que cette grâce royale est ''une insulte à tous les marocains'', avant de s'interroger sur l'indépendance de la justice au Maroc.
Les affaires de pédophilie sont courantes au Maroc, considéré comme une des grandes destinations du tourisme sexuel dans le monde. La ville de Marrakech est connue pour en être le bastion et le fief des réseaux de pédophiles étrangers et marocains. L'hebdomadaire Tel Quel, qui se définit lui-même comme étant ''irrévérencieux'', a dénoncé il y a quelques années ce fléau qui dénature l'image de marque du tourisme marocain.
En souvenir de Wiam
Et, au cours de ces derniers mois, plusieurs affaires liées à ce phénomène ont marqué les faits divers du pays. En juin dernier, un Britannique soupçonné de pédophilie a été interpellé à Tétouan (nord). En mai, un Français de 60 ans a été condamné à douze ans de prison ferme par un tribunal de Casablanca pour des actes pédophiles.
Le 5 mai dernier, des milliers de marocains avaient participé à une "marche blanche" sur la corniche de Casablanca pour dénoncer la pédophilie et les violences faites aux enfants, après le drame de la petite Wiam, violée et battue par un père de famille 20 fois à l'aide d'une faucille à Sidi Kacem, à quelque 50 km au nord de Kenitra.
''L'histoire de Wiam, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase'', estimait alors Najat Anouar, présidente de l'Association Touche pas à mon enfant.
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