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Emploi féminin en Algérie :Des retards considérables à rattraper

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  • Emploi féminin en Algérie :Des retards considérables à rattraper

    Une étude, très intéressante, sur “l’impact genre et libéralisation économique en Algérie”, élaborée par Mouloud Hedir, économiste et spécialiste des questions liées au commerce international, souligne “les progrès au forceps et les retards encore considérables” de l’emploi féminin en Algérie. L’étude évoque “une réalité sérieusement préoccupante”, si l’on se fie aux chiffres donnés dans le rapport 2013 du Pnud sur le développement humain. Sur les 187 pays recensés, l’Algérie se retrouve aux toutes dernières places, du point de vue du taux d’activité des femmes. Une autre source de préoccupation est liée au chômage des diplômés.
    “Une préoccupation d’autant plus palpable que le rythme de création d’emplois observé depuis l’an 2000 est en train de s’essouffler sérieusement. Il semble du reste d’autant plus décalé et insuffisant qu’il ne suffira probablement pas, et de très loin, à absorber les 200 000 diplômés universitaires de la seule année 2010”, relève l’étude. Si l’économie algérienne a créé une moyenne appréciable de 342 000 emplois chaque année au cours de la période 2000-2011, l’analyse des statistiques ONS laisse voir que cette performance a fortement chuté depuis 2008 et se situe autour de 251 000 en moyenne annuelle pour la période 2008-2011. Le document décrit une situation paradoxale de l’emploi féminin au cours des dix dernières années. “D’abord, malgré ses retards, l’emploi féminin progresse indéniablement. La ruralité est toujours à considérer comme un obstacle à l’emploi des femmes, malgré quelques progrès timides. La principale contrainte semble plutôt résider dans les capacités de l’économie algérienne à proposer des emplois. L’administration semble bien être l’exutoire aux demandes de promotion par l’accès à l’emploi, ce qui dénote sans doute une pression politique de plus en plus diffuse de la société dans cette direction”, souligne l’étude. Le vecteur des pressions en direction du progrès dans l’emploi féminin est reflété par le poids majeur que prennent de plus en plus les femmes en termes d’accès au savoir et aux diplômes, qui semble être, en 2011, la voie la plus sûre d’accès à l’emploi.
    La part des femmes atteint le niveau de 65% des effectifs diplômés de l’université algérienne en 2011. “C’est une situation tout à fait inédite et originale et dont la signification profonde demande à être d’autant mieux comprise et expliquée qu’elle intervient dans un contexte global où l’Algérie connaît un retard par ailleurs considérable en termes d’accès des femmes à l’emploi”, estime l’auteur de l’étude. En effet, autant le diplôme est une voie privilégiée d’accès au travail, autant la proportion est inversée dans la structure du chômage. Le nombre de chômeurs est singulièrement plus bas pour les sans-diplôme. “À ce niveau, la possession d’un diplôme universitaire semble être plutôt un handicap qu’un avantage ; elle est ainsi pénalisante pour tous et l’est du reste doublement pour les femmes”, note l’étude, en faisant remarqué que l’administration est la voie de refuge pour l’emploi féminin. “Il s’agit là d’un résultat d’autant plus surprenant que la libéralisation économique était censée au départ faire recentrer le rôle de l’État autour de ses missions régaliennes et laisser plus de champ d’initiative au secteur économique. Tout porte à croire que la mue, de ce point de vue, n’a pas encore pris”, lit-on dans le document. “Ce retard est d’autant plus visible que l’industrie, qui occupe jusqu’à 56% du PIB algérien, ne fournit que 10% des emplois. Il est vrai que la part la plus substantielle est représentée par le secteur des hydrocarbures qui, avec un poids oscillant autour de 40% du PIB, n’occupe que 2 à 3% des emplois”, ajoute le texte. L’étude estime que le resserrement prévisible des marges de manœuvre du budget, au cours des prochaines années, “est une menace de grande ampleur, en particulier pour l’emploi féminin dont le principal refuge est aujourd’hui dans les services de l’État”. Pour l’auteur, cette menace est d’autant plus manifeste que l’érosion des recettes douanières sera beaucoup plus liée aux effets de l’accord d’association qu’à celui des réductions tarifaires qui seront négociées dans le contexte de l’OMC. “Cette baisse des recettes est, autrement dit, déjà inscrite dans les textes ; la finalisation de la négociation OMC ne fera, potentiellement, qu’en aggraver les effets d’une manière assez relative”, a-t-il précisé.

    Par : Meziane Rabhi
    LIBERTE
    dz(0000/1111)dz
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