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De plus en plus de femmes dans les restos de la Rahma

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  • De plus en plus de femmes dans les restos de la Rahma

    Pendant le Ramadhan, les restos de la rahma sont devenus plus qu’une tradition, une nécessité, révélant bien des choses de la société algérienne.
    Du niveau de vie socio-économique des familles nombreuses, enflant les statistiques de la DAS, de l’impact de l’exclusion et de la marginalisation de certains mis à terre par la drogue, l’alcoolisme, de la conservation de la notion de solidarité dans la société… C’est un peu tout cela que l’on retrouve dans les restos de la Rahma à Oran comme ailleurs en Algérie. Mais plus que cela, les restos sont aussi et surtout la face cachée ou le miroir, c’est selon, de ce que peut produire un statut inique, le statut de la famille et de la femme. Un statut des plus injustes porté et justifié par la frange la plus conservatrice et décrié depuis des années par nombre d’associations des droits des femmes.
    Et pour cause, dans ces restos qui chaque soir accueillent des centaines de personnes, des salles sont réservées aux femmes et aux enfants, de plus en plus nombreux à venir ainsi rompre le jeûne. Ces femmes en moyenne ont avec elles de 4 à 6 enfants souvent très jeunes. Venant de Chtaïbo, d’El Hassi, elles sont pour la majeure partie divorcées, répudiées, jetées à la rue avec enfants comme des bagages trop encombrants dont on se débarrasse.
    Pour l’une, son mari l’a divorcée» après probablement avoir eu un accident cardio-vasculaire qui lui a paralysé toute une partie du corps. Devenant «bonne à rien» représentant un poids, le divorce a été obtenu sans problème. Des cas de femmes malades, qui se retrouvent divorcées sont les histoires les plus courantes rapportées à tous les niveaux. Un autre exemple d’une femme, la quarantaine, elle aussi divorcée parce que ses enfants «étaient trop problématiques» et c’est comme si cette femme avait eu des enfants toute seule.
    L’une d’entre elles, par contre, a choisi de fuir avec ses enfants, parce que le mari prenait trop l’habitude de se défouler de ses frustrations en la battant. Et bien sûr, pour toutes, il ne faut même pas évoquer la question du logement devant être attribué à la femme et aux enfants et encore moins parler de la pension alimentaire.
    Toutes vivent leur statut de femmes divorcées, répudiées comme une lente déchéance sociale, n’ayant que les restos de la Rahma pour espérer ainsi assurer quotidiennement de quoi mettre dans une assiette. De plus, elles sont encore contraintes de ne trouver refuge que dans les quartiers populaires considérés comme des zones de violence où les constructions illicites foisonnent.
    Des statistiques révélées en 2013 font état, de manière générale, du nombre de 100 000 femmes ayant été répudiées au cours de ces 5 dernières années.
    Fayçal M.
    le soir d'alger
    dz(0000/1111)dz
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