Le sexagénaire libéré à la demande du roi Juan Carlos pourrait être un agent des services secrets espagnols. Le roi Mohammed VI a demandé l'ouverture d'une enquête.
Le scandale a désormais un nom: sur les réseaux sociaux, on l'appelle le "Danielgate" du nom de Daniel Galvan, pédophile espagnol multirécidiviste grâcié mardi par le roi Mohammed VI. Au Maroc où plusieurs cas de pédophilie ont marqué l'actualité ces derniers mois, la décision fait scandale.
Vendredi soir, plusieurs milliers de personnes ont exprimé leur colère dans les rues de Rabat, bravant la répression policière. Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées, dont des journalistes pris pour cible par des forces de l'ordre. D'autres rassemblements ont eu lieu dans le nord, à Tanger et à Tétouan, et ont également été dispersés par la force. Des appels ont d'ores et déjà été lancés sur les réseaux sociaux pour de nouveaux sit-in mardi et mercredi, à Casablanca, la capitale économique, et à Rabat.
Daniel Galvan, qui aurait déjà quitté le pays, faisait partie des 48 ressortissants espagnols emprisonnés au Maroc qui ont bénéficié d'un pardon royal à la demande du roi Juan Carlos d'Espagne, qui avait effectué une visite dans le pays le mois dernier. «Où est la justice?», scandaient vendredi les manifestants, qui ne décolèrent pas. Ils ne comprennent pas comment ce sexagénaire reconnu coupable en 2011 du viol de 11 enfants âgés de 4 à 15 ans et incarcéré à la prison de Kenitra, au nord de Rabat, a pu être libéré. Le ministre de la justice marocain, Mustapha Ramid, s'est contenté d'indiquer que l'homme avait été gracié pour des «raisons d'intérêt national».
Devant un tel tollé, le Palais royal est finalement sorti de sa réserve samedi soir. Le roi a annoncé l'ouverture d'une enquête sur cette «regrettable libération», expliquant qu'il n'avait «jamais été informé, de quelque manière que ce soit et à aucun moment, de la gravité des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné».
Un espion des services secrets espagnols?
Une thèse a émergé ce samedi dans la presse espagnole et marocaine: plutôt qu'un simple retraité, Daniel Galvan serait en réalité un espion du CRI, l'agence de renseignement espagnole. Son avocat, Mohamed Benjedou, assure que son client lui a confié être un officier de l'armée irakienne qui avait oeuvré avec des services étrangers à la chute Saddam Hussein. Autre élément troublant:EL PAIS n'a retrouvé aucune trace de son passage au département des sciences océaniques de l'université de Murcie, où il est supposé avoir enseigné.
En Espagne, du coup, l'affaire tourne à l'affrontement politique. Le parti socialiste, dans l'opposition, a jugé «d'une extrême gravité» la grâce accordée par le roi du Maroc et demandé une «explication immédiate» du gouvernement. Le Psoe entend demander «quel département du gouvernement d'Espagne a suggéré la grâce de cette personne» et si le ministre a contrôlé «si les cas proposés (de grâce) étaient opportuns et appropriés de façon à ne pas porter préjudice à la gestion attribuée au roi».
le gigaro
Le scandale a désormais un nom: sur les réseaux sociaux, on l'appelle le "Danielgate" du nom de Daniel Galvan, pédophile espagnol multirécidiviste grâcié mardi par le roi Mohammed VI. Au Maroc où plusieurs cas de pédophilie ont marqué l'actualité ces derniers mois, la décision fait scandale.
Vendredi soir, plusieurs milliers de personnes ont exprimé leur colère dans les rues de Rabat, bravant la répression policière. Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées, dont des journalistes pris pour cible par des forces de l'ordre. D'autres rassemblements ont eu lieu dans le nord, à Tanger et à Tétouan, et ont également été dispersés par la force. Des appels ont d'ores et déjà été lancés sur les réseaux sociaux pour de nouveaux sit-in mardi et mercredi, à Casablanca, la capitale économique, et à Rabat.
Daniel Galvan, qui aurait déjà quitté le pays, faisait partie des 48 ressortissants espagnols emprisonnés au Maroc qui ont bénéficié d'un pardon royal à la demande du roi Juan Carlos d'Espagne, qui avait effectué une visite dans le pays le mois dernier. «Où est la justice?», scandaient vendredi les manifestants, qui ne décolèrent pas. Ils ne comprennent pas comment ce sexagénaire reconnu coupable en 2011 du viol de 11 enfants âgés de 4 à 15 ans et incarcéré à la prison de Kenitra, au nord de Rabat, a pu être libéré. Le ministre de la justice marocain, Mustapha Ramid, s'est contenté d'indiquer que l'homme avait été gracié pour des «raisons d'intérêt national».
Devant un tel tollé, le Palais royal est finalement sorti de sa réserve samedi soir. Le roi a annoncé l'ouverture d'une enquête sur cette «regrettable libération», expliquant qu'il n'avait «jamais été informé, de quelque manière que ce soit et à aucun moment, de la gravité des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné».
Un espion des services secrets espagnols?
Une thèse a émergé ce samedi dans la presse espagnole et marocaine: plutôt qu'un simple retraité, Daniel Galvan serait en réalité un espion du CRI, l'agence de renseignement espagnole. Son avocat, Mohamed Benjedou, assure que son client lui a confié être un officier de l'armée irakienne qui avait oeuvré avec des services étrangers à la chute Saddam Hussein. Autre élément troublant:EL PAIS n'a retrouvé aucune trace de son passage au département des sciences océaniques de l'université de Murcie, où il est supposé avoir enseigné.
En Espagne, du coup, l'affaire tourne à l'affrontement politique. Le parti socialiste, dans l'opposition, a jugé «d'une extrême gravité» la grâce accordée par le roi du Maroc et demandé une «explication immédiate» du gouvernement. Le Psoe entend demander «quel département du gouvernement d'Espagne a suggéré la grâce de cette personne» et si le ministre a contrôlé «si les cas proposés (de grâce) étaient opportuns et appropriés de façon à ne pas porter préjudice à la gestion attribuée au roi».
le gigaro
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