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Mohamed, pose ta valise

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  • Mohamed, pose ta valise

    Nous continuons à percevoir l’émigration sous le prisme, nostalgique et périmé, de la Fédération de France ou de l’Amicale des Algériens en Europe : des citoyens contraints à l’exil pour survivre et subvenir à leurs besoins en attendant de regagner la mère patrie.

    Le pouvoir cultive cette image et lui associe également une attitude ambivalente, ambiguë, erratique à son endroit. Sa représentation est institutionnellement consacrée par un secrétariat d’Etat chargé de la communauté nationale à l‘étranger. Ce faisant, il agit comme si l’émigration algérienne appartenait à la communauté nationale, à la nation. S’exprime ainsi une volonté de contrôle de la migration, perçue comme «perturbatrice et subversive». Si elle l’est effectivement, c’est à l’encontre de l’ordre national : elle est la preuve vivante qu’on peut réussir en dehors d’un Etat «qui place et qui classe» comme bon lui semble.

    Le propos, pertinent, est en substance celui de notre ami et confrère, Aïssa Kadri, professeur à l’Université Paris 8, dans une conférence-débat organisée par la Friedrich Ebert Stiftung, vendredi dernier, sous le thème «nouvelles migrations, nouveaux enjeux».

    La nouvelle génération de migrants apparue dans les années 1990 est, pour l’essentiel, née du «désenchantement développementaliste». Elle est, hétéroclite : des chômeurs «qui tentent leur chance à l’étranger», des classes moyennes «bloquées dans leur ascension sociale ou menacées dans leur sécurité», des femmes, des harraga, des jeunes déscolarisés et des mineurs non accompagnés. La motivation n’est plus seulement économique. On part, aussi, pour «donner un sens à sa vie, en quête de liberté(s), d’espoir, de dignité».

    Les nouvelles migrations c’est donc, aussi et surtout, le lourd procès des pouvoirs en place issus d’un autre temps, vieillissants mais tenaces.

    Les maîtres-mots ici sont : espace transnational et capital culturel ; le capital humain en question se déployant selon de nouvelles logiques de rentabilité sur lesquelles les jeunes Etats d’origine n’ont plus aucune prise, en dépit de leurs gesticulations policières. Ils n’en tirent également pas profit.
    Bien au contraire, ils oeuvrent par leurs moyens propres à la satisfaction des besoins des pays d’accueil ou de destination que sont les anciennes puissances coloniales.

    Au cours d’une récente réunion du Forum économique maghrébin, un enseignant de l’Institut européen de Palerme avait fait état des dernières recherches sur la question. Ces recherches mettent en évidence quelques grands enseignements

    Par Ammar Belhimer - Le Soir
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