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Le vaccin anti-HPV diminue de façon considérable le risque d’atteinte du cancer du col de l’utérus»

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  • Le vaccin anti-HPV diminue de façon considérable le risque d’atteinte du cancer du col de l’utérus»

    Les faits Les infections liées au papillomavirus humain (HPV), première cause du cancer du col utérin, sont très fréquentes au Maroc. Chaque année, plus de 1 150 Marocaines trouvent la mort à cause du cancer du col de l’utérus. En douze ans, ce chiffre sera porté à plus de 2 000 décès. Après le cancer du sein, celui du col de l’utérus est le plus répandu au Maroc. Toutefois, ces infections peuvent aujourd’hui être évitées grâce à une vaccination efficace. Rachida Chami, professeure de l'enseignement supérieur de pédiatrie et ex-enseignante à la Faculté de médecine de Casablanca, fait le point*



    Le Matin : Le vaccin anti-HPV va bientôt faire partie du programme national de vaccination, quel sera l'impact de cette décision sur la santé des femmes au Maroc ?
    Rachida Chami : On sait que le cancer du col de l’utérus, les cancers vaginaux et les cancers de la vulve sont très fréquents au Maroc. On sait aussi qu’actuellement, il n’y a pas un cancer du col ou vulvaire ou vaginal sans la présence obligatoire du papillomavirus. Donc si le vaccin anti-HPV est introduit dans le programme national de vaccination cela va diminuer de façon considérable le portage du papillomavirus responsable du cancer du col de l’utérus et, par projection, on suppose que cette vaccination va diminuer de façon très importante le nombre de cancers du col chez les femmes marocaines.

    Est-ce que les femmes se vaccinent de plus en plus en anti-HPV ?
    Malheureusement, ce n’est pas une vaccination facilement acceptée par les parents et par les mamans, en particulier. C’est une vaccination que l’on doit faire entre 11 et 15 ans et dès qu’on parle de cancer du col et de papillomavirus les mamans se montrent très frileuses, elles ont peur, pensent que leurs filles sont trop jeunes… Dans l’imaginaire des parents, la vaccination est étroitement liée à une activité sexuelle, or ce n’est pas du tout le cas. Il faut immuniser le plus tôt possible pour que plus tard, après le mariage, la prévalence des infections liées au papillomavirus diminue et par conséquent le nombre de cancers du col diminuera aussi.

    À quel point ce vaccin est-il efficace pour lutter contre le cancer du col de l'utérus ?
    Comme je l’ai précisé plus haut, il n’y a pas de cancer du col de l’utérus sans la présence obligatoire d’une infection au papillomavirus et plus particulièrement des sérotypes 16 et 18. Dès qu’il y a infection par ces virus, il y a un risque de cancer. Et le fait de vacciner va diminuer justement ces infections par papillomavirus et par extension va aussi diminuer la prévalence des cancers du col de l’utérus.
    On peut très bien prendre pour exemple certains pays comme l’Australie, les États-Unis ou encore le Canada où la vaccination anti-HPV a été intégrée dans les programmes nationaux de vaccination dès 2006. Quatre ans après l’introduction de cette vaccination, soit en 2 010, ces pays ont conduit des études sur la prévalence des infections liées au papillomavirus et les résultats ont démontré une réduction de presque 60% de l’incidence des infections par papillomavirus et l’on peut donc déduire par projection que la vaccination diminuera considérablement les cancers du col de l’utérus.

    Quels sont les différents types de vaccin anti-HPV, et quelle est la particularité
    de chacun ?
    Au Maroc et dans le monde, il existe deux types de vaccins HPV :
    – Un vaccin bivalent qui comporte deux sérotypes «16» et «18» responsables des lésions cancéreuses chez la femme.
    – Le vaccin quadrivalent où, en plus de ces deux sérotypes 16 et 18, on trouve deux autres sérotypes qui protègent contre les verrues génitales.
    Leur efficacité sur le plan des lésions précancéreuses et cancéreuses doit théoriquement être la même. Le quadrivalent est plus efficace concernant les verrues génitales, c’est le vaccin qui a été le plus étudié et adopté par les pays pratiquant une vaccination de masse comme l’Australie, les États-Unis, le Canada, le Brésil…

    Qui peut profiter du vaccin anti-HPV ?
    Toutes les femmes n’ayant pas encore eu de rapports sexuels peuvent être vaccinées. Certaines femmes peuvent même se faire vacciner après les tout premiers rapports, si elles n’ont pas encore été en contact avec le virus. L’efficacité est très importante quand la vaccination se fait entre 11 et quinze ans, car c’est au cours de cette période qu’on a le meilleur taux de protection. Ceci dit, cela ne veut surtout pas dire qu’une fois l’âge de 15 ans dépassé, on ne peut plus se faire vacciner. Tant que l’on n’est pas encore sexuellement actif, on peut toujours se faire vacciner.

    Y a-t-il des complications ou des risques liés au vaccin
    anti-HPV ?
    Les premières vaccinations ont démarré en 2005 et on ne remarque pas plus de complications avec la vaccination anti-HPV qu’avec les autres vaccinations.
    Ce sont les complications habituelles de tous les vaccins, les effets secondaires sont très faibles. Bien entendu, on relève quelques accidents, mais qui restent rares, de l’ordre d’une dose sur un million. Dans mon expérience, de tous les enfants que j’ai vaccinés aucun n’a souffert d’effets indésirables. n



    Publié le : 6 Août 2013 - Propos recueillis par Hajjar El Haiti, LE MATIN
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