Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Non, le « Daniel Gate » est aussi (et surtout) une affaire politique

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Non, le « Daniel Gate » est aussi (et surtout) une affaire politique

    Non, le « Daniel Gate » est aussi (et surtout) une affaire politique

    Par Larbi. mardi, août 6 2013,




    Je ne voulais pas réagir par un billet sur le Daniel Gate, l’essentiel de ce que je pensais l’ayant exprimé en temps réel sur twitter et au fil des événements comme beaucoup de nos compatriotes.

    N’est que ce forcing qui veut imposer une certaine lecture de cette séquence grave de l’histoire marocaine et qui dit que cette affaire est uniquement une affaire de dénonciation de pédophilie et d’une erreur en cours de correction .


    Je voudrais ici dire deux ou trois choses en mots simples et sans artifices de langage.

    Souvenons-nous, il n’y a même pas une semaine, c’est un roi au faîte de son pouvoir qui s’adressa à la nation pour faire l’éloge d’une année supplémentaire de son règne. Le roi lui-même a fait la parfaite démonstration que pas une seule affaire majeure ou mineure n’échappe à son contrôle, des questions de la diplomatie et choix stratégiques du pays aux politiques sectorielles, de la défense à la justice en passant par le social. Qu’il est là en tant que monarque exécutif pour fixer le cap et les orientations, donner les directives et désigner les exécutants. Renvoyant au passage tous les gouvernements au même rôle : celui des collaborateurs exécutant ses directives peu importe la couleur politique du parlement et de la majorité. Faisant la démonstration lui-même que ses décisions et ses choix n’ont pas à être expliqués, ni débattus, ni réévalués ou justifiés.

    C’était mardi dernier. C’était il y a mille ans !

    Lorsqu’intervient cette affaire révoltante et malheureuse, elle donna à l’opinion publique un exemple d’application qui a un formidable potentiel pédagogique.

    De quoi parle-t-on du point de vue gouvernance ? D’une attribution royale et une décision prise par le roi et son cabinet et par eux seuls. En l’occurrence une attribution qui a abouti à une décision dramatique qui pose au niveau international un cas inédit, celui d’un pédophile multirécidiviste « gracié par erreur » si l’on croit la version officielle. Comme le soulignait un commentateur sur un ton humoristique : heureusement qu’on n’avait pas la bombe atomique sinon on aurait appuyé par erreur sur un bouton.

    Plus précisément, nous parlons d’une décision prise par « une boite noire » appelée cabinet royal et signée par le roi lui-même. De quoi, de qui et comment est composée cette boite noire et avec quelles attributions ? Personne ne le sait, cela même alors qu’elle prend des décisions stratégiques engageant le destin de 30 millions de Marocains et les politiques publiques. Quelle infantilisation !

    Qu’apprend-on sur le fonctionnement du cabinet royal et des décisions prises via cet exemple ? Que les décisions sont prises avec une légèreté qui fait froid dans le dos et un extraordinaire amateurisme qui interroge sa capacité à diriger et prendre des décisions. Confusion de listes et de noms, absence de recoupement, cafouillage de communication, et pour couronner le tout : gamineries de conseillers ! Khalid Jamai avait dit un jour qu’on est dirigé par la génération de la boite de nuit Amnésia. Il avait raison.

    La grande émotion qui a été exprimée a-t-elle était apolitique ? Il faut être sourd et aveugle pour l’affirmer. Quand la nouvelle a été portée à l’opinion publique, la dénonciation visait la décision du roi et nulle autre personne. Quand le premier communiqué est arrivé, la majorité des opinions avait rejeté la posture de «je ne savais pas » et avec des termes inédits et un ton sans concessions. Quand le deuxième communiqué est arrivé, les choses ne sont pas arrêtées, des excuses avaient été demandées au roi, des explications et des déterminations de responsabilités avaient été revendiquées. Et au fil des cinq derniers jours, c’est un ras-le-bol qui a été exprimé contre le « fait de prince » et l’opacité et irresponsabilité du cabinet royal.

    Le roi Mohammed VI a en effet cette redouble arme anti-démocratique qui s’appelle le fait de prince qui lui permet de prendre n’importe quelle décision et à son bon vouloir et en l’occurrence il s’en est servi pour gracier, dé-gracier et faire désigner un coupable en 48 heures.

    Et si le volet criminel de cette affaire pourrait être résolu en trouvant des moyens de réincarcérer le monstre de Kenitra, il n’en demeure pas moins que la question politique que relève cette affaire reste à résoudre.

    L’interrogation fait froid au dos : combien de fois en combien de circonstances le cabinet royal a pris des décisions qui engagent le pays avec le même amateurisme et la même légèreté ? Combien de fois dans les relations bilatérales des décisions engageant le destin de 30 millions de marocains avaient été prises pour « épater » l’homologue étranger comme on voulait ici « épater » le roi d’Espagne en lui accordant des grâces qu’il n’avait pas demandées ? Combien de fois en combien d’occasions sur la base de données erronés ou décisions légères, des arbitrages ont été faits en dehors de tout contrôle de toute comptabilité et sans aucun compte à rendre ?

    Sans la détermination de l’avocat des victimes Maître Hamid Krayri, et le travail formidable de la presse électronique, Lakome en premier, on n’aurait rien su sur ce dysfonctionnement grave. Mais combien choses nous avaient échappées parce que personne n’a les moyens de les connaitre ni de les révéler.

    Plus de deux ans après le printemps arabe, peut-on encore supporter que de décisions royales soient encore prises avec un amateurisme consternant et sur recommandation d’un cabinet d’amateurs arrogants qui n’ont de compte à rendre à personne ? Pourquoi et au nom de quoi, Fouad Ali El Himma et Mounir El Majidi, pour ne citer qu’eux, continuent à diriger le pays par un gouvernement de l’ombre eux qui ont tant été décriés et dénoncés en 2011 ?

    Est-ce que cela avait un sens avant 2011, est-ce que cela a encore un sens en 2013 ?

    Ce sont là les questions et les revendications légitimes qui se sont exprimées ces derniers jours, sans haine ni crainte, et que les teneurs des lectures apolitiques tentent d’ignorer et de noyer. Ce sont des questions anciennes qui reviennent sur le devant de la scène et qui traduisent une grande angoisse et un rejet profond du statut quo qu’on voulait imposer, celui d’un roi responsable de tout mais comptable de rien !

    Le « Daniel Gate » est tout d’abord une immense injustice faite à des enfants meurtris par les crimes les plus atroces qu’il soit possible d’imaginer. Mais l’affaire est la résultante d’un constat majeur : la continuité d’un absolutisme qui ne s’est pas allégé après la constitution octroyée. Qui bien au contraire, et à coût d’autosatisfaction de flatteries trompeuses, s’est consolidé et devenu plus que jamais étouffant.

    Il s’est passé quelque chose durant les derniers jours, qui constitue un tournant. Cette regrettable grâce royale a apporté d’elle-même la démonstration pédagogique et parfaite de ce que beaucoup essayaient en vain d’expliquer : il ne point y avoir de pouvoir sans responsabilité et sans comptes à rendre. C’est l’heure de choix : le palais doit arrêter son hégémonie, se séparer de sa boite noire et abandonner le rôle de monarchie exécutive ou alors il sera fatalement confronté directement à la rue qui demandera des comptes à l’occasion d’autres affaires. A chacun de faire son évolution et en l’occurrence seule l’opinion publique a pour l'instant fait la sienne.

  • #2
    Et dire que certains dans le forum le defendent becs et ongles, au mépris de la souffrance des enfants et de leur famille .

    Allah yahdi ma khlaq
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

    Commentaire


    • #3
      Citez-moi un chef d'etat qui n'a jamais commis une erreur. Concernant Larbi, j'aurais pu ecrire ce "blog" pour lui avant de l'avoir lu, on connait tous ses penchants politiques.

      Commentaire


      • #4
        Et tes penchants à toi !!!

        Une erreur, dis tu ?
        Mais l’affaire est la résultante d’un constat majeur : la continuité d’un absolutisme qui ne s’est pas allégé après la constitution octroyée

        Commentaire


        • #5
          Desole si je fais un lien comme reponse, il y a 10 000 posts ouverts sur ce sujet, c'est la meme reponse:

          http://www.algerie-dz.com/forums/sho...50&postcount=9

          Mais l’affaire est la résultante d’un constat majeur : la continuité d’un absolutisme qui ne s’est pas allégé après la constitution octroyée
          La constitution votée est un pas dans la bonne direction. Ce n'est pas censé tout résoudre pour tous les temps, elle est perfectible et elle doit l'etre. C'est l'essence de toutes constitutions dans le monde, meme aux US... A partir de la, ce qu'il faut voir, c'est est-ce qu'au Maroc, le pouvoir est receptif et va changer et reformer en fonction de ses erreurs. Si c'est oui, c'est positif, s'il refuse et fait la politique de l'ostracisme, la c'est dangereux. On ne peut pas dire qu'on est revenu en arriere parce qu'on a trebuché. Quand on trebuche, c'est toujours devant. Il suffit de garder l'equilibre pour ne pas tomber.
          Dernière modification par Hibiscus, 07 août 2013, 14h10.

          Commentaire


          • #6
            Le problème n'est pas constitutionnel mais dans le règne absolu d'un homme.

            Pour revenir au cas du pédophile, la demande de grâce (et de transferement) ont été sollicités par le Roi d'Espagne au Roi du Maroc. Donc au plus haut sommet de l'état. Le processus qui en a résulté est Top-Down pour se conclure par la remontée les décisions de grâce à signer par le Roi. Le ministre de la justice (à juste titre) continue de préciser que son département n'a jamais été associé à cette grâce. Le premier communiqué du Palais était : "Je ne savais rien, je ne suis au courant de rien" !

            La plus belle des constitutions ne saurait s’accommoder du "Fait du prince", de son bon vouloir, de son droit de vie ou de mort. C'est là où se situe (et où Larbi situe) le problème.
            Dernière modification par jawzia, 07 août 2013, 16h15.

            Commentaire


            • #7
              Dans notre cas, la grâce, accordée le mardi 30 juillet, a été retirée le dimanche 4 août, alors qu’elle avait déjà été pleinement exécutée, DGV ayant été libéré, ayant récupéré ses effets personnels, et ayant quitté le Maroc pour l’Espagne sans délai, et bien que son passeport espagnol était périmé (ce qui au passage signifie que tant les autorités espagnoles que marocaines lui ont sérieusement facilité son départ).
              Pauvre délégué général aux prisons. Il a tout pris sur la gueule. H'ram !!!
              Dernière modification par jawzia, 07 août 2013, 15h26.

              Commentaire


              • #8
                jawziya

                le probleme est plus profond, il commence du petit chaouch, au commercant du coin, a l'agent de bureau au respnsable et peut etre jusqu au sommet, on a des administrations vides ou presque surtout en ce mois de ramadan

                Commentaire


                • #9
                  Pauvre délégué général aux prisons.
                  Il tout pris sur la gueule. H'ram !!!

                  toute sa vie il a ete khadim al a3tab charifa, il doit etre fier d'etre la carte a bruler

                  http://www.algerie-dz.com/forums/sho...d.php?t=287194

                  Commentaire


                  • #10
                    Article

                    Rien a dire, le gars qui a ecrit ce truc est d'une lucidite impeccable. Je trouve qu'il a tres bien fait la synthese des problèmes que cette malhereuse affaire revele, et mis le doigt sur les vrais "dysfonctionnement" qui y ont conduit !

                    Excellent ! C'est qui le type ?
                    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                    Commentaire


                    • #11
                      Le problème n'est pas constitutionnel mais dans le règne absolu d'un homme.
                      Pour revenir au cas du pédophile, la demande de grâce (et de transferement) ont été sollicités par le Roi d'Espagne au Roi du Maroc. Donc au plus haut sommet de l'état. Le processus qui en a résulté est Top-Down pour se conclure par la remontée les décisions de grâce à signer par le Roi. Le ministre de la justice (à juste titre) continue de préciser que son département n'a jamais été associé à cette grâce. Le premier communiqué du Palais était : "Je ne savais rien, je ne suis au courant de rien" !

                      La plus belle des constitutions ne saurait s’accommoder du "Fait du prince", de son bon vouloir, de son droit de vie ou de mort. C'est là où se situe (et où Larbi situe) le problème.
                      Le probleme est entierement constitutionnel en fait. Si la constitution prevoyait des garde fous au systeme de grace royale et y associait d'autres decideurs autre que le palais, cette histoire aurait pu etre evitee...

                      Commentaire


                      • #12
                        @Hibiscus
                        Le type a bénéficié d'une grâce qu'il n'aurait jamais du entrevoir, a quitté le territoire marocain avec un passeport périmé (aidé en cela par les autorités espagnoles et marocaines) se permet de déposer plainte contre les autorités marocaines en raison de la saisie de ses biens ... et tu situes le pbm sur un plan constitutionnel !!!.




                        @L'autre là !
                        Si tu penses que je vais répondre à quelqu'un qui pense "qu'elle est la clé de voûte ... "
                        Dernière modification par jawzia, 07 août 2013, 17h07.

                        Commentaire


                        • #13
                          Voilà les morveux qui débarquent.

                          Saha Ftourkoum et si l'aid est pour demain ... Saha Aidkoum !

                          Commentaire


                          • #14
                            Envoyé par jawzia
                            Par Larbi. mardi, août 6 2013,
                            Ah ! le célèbre Larbi ?
                            En effet il est la seule référence qui se suffit à elle-même par son simple prénom.

                            Commentaire


                            • #15
                              La libération de ce pédophile étranger est un geste hautement politique afin d’espérer des gains politiques auprès des espagnoles. Le pied de nez du roi à ses sujets admirateurs démontre le degré du mépris et de la considération '' quantité négligeable'' qu'il leur éprouve..
                              وإن هذه أمتكم أمة واحدة

                              Commentaire

                              Chargement...
                              X