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Sanctions contre l'Iran: Les "six" restent divisés

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  • Sanctions contre l'Iran: Les "six" restent divisés

    La réunion des six à Berlin (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne) n'a débouché sur aucun accord si ce n'est que pour constater que l'Iran n'avait pas respecté la résolution 1969 concernant la demande de suspension de ses activités d'enrichissement d'uranuim. La France a pour sa part laissé entendre pour la première fois que la suspension de l'enrichissement d'uranium pouvait ne pas constituer un préalable à l'ouverture de négociations avec Téhéran. ce qui est un changement de cap et aussi un pas vers la négociation avec l'Iran. Ce qui n'est pas dans l'optique des Américains qui préfère appliquer des sanctions plutot que la négociation.

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    La réunion, jeudi 7 septembre à Berlin, des représentants des six pays jouant un rôle de premier plan sur le dossier nucléaire iranien (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne) n'a débouché que sur le plus petit dénominateur commun : le constat que Téhéran n'avait pas respecté la demande qui lui avait été faite dans la résolution 1696, votée le 31 juillet par le Conseil de sécurité, de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium.

    La résolution prévoyait qu'en cas de refus iranien, des sanctions seraient envisagées, placées sous l'article 41 du chapitre VII de la charte onusienne, qui autorise des mesures économiques mais exclut le recours à la force. Mais aucune déclaration commune n'a été faite jeudi concernant les mesures concrètes à envisager.

    La réunion regroupait les directeurs politiques des ministères des affaires étrangères des "Six". L'Italie, le Canada et le Japon, pays membres du G8, y avaient envoyé des émissaires. Les consultations doivent se poursuivre entre les capitales. Une rencontre, prévue à l'origine mercredi, entre le chef de la diplomatie européenne, Javier Solana, et le principal négociateur iranien, Ali Larijani, a été reportée à samedi. Une autre étape importante sera l'assemblée générale de l'ONU à New York, à la mi-septembre, à laquelle le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, doit participer. La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont transmis jeudi à leurs partenaires un texte mettant en garde contre les tentatives de l'Iran de diviser la communauté internationale.

    Alors que le président américain a usé cette semaine d'un langage très offensif à l'égard de l'Iran - établissant un parallèle entre les groupes radicaux chiites au Proche-Orient et la mouvance Al-Qaida -, les responsables français se démarquent par des appels répétés au dialogue.

    ESSAYER "D'ÊTRE INTELLIGENTS"

    Pour la première fois, le ministre français des affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a laissé entendre, jeudi, que la suspension de l'enrichissement d'uranium pouvait ne pas constituer un préalable à l'ouverture de négociations avec Téhéran. Celles-ci porteraient sur l'offre de coopération technologique et commerciale faite en juin par les Six à la République islamique. Pour Téhéran, constate-t-on de source diplomatique française, "la suspension fait partie des négociations". Washington est opposé à une telle concession, et pousse à l'entrée en vigueur rapide de sanctions.

    Mais pour M. Douste-Blazy, "la question va être de savoir à quel moment la suspension se fait par rapport aux négociations". L'approche française, sans renoncer à un éventuel passage à des sanctions, vise à ménager la possibilité d'un revirement de Téhéran, où des divisions persisteraient au sein du régime sur la position finale à adopter.

    La coopération de la Russie, rétive à l'idée de mesures sévères contre Téhéran, est par ailleurs perçue à Paris comme centrale, à la fois pour ce qui concerne les mesures incitatives et pour obtenir un accord au Conseil de sécurité sur des sanctions susceptibles de pousser Téhéran à coopérer. Les Européens, à l'inverse des Etats-Unis, entretiennent des relations économiques importantes avec l'Iran, et ont commencé à déployer un contingent de plusieurs milliers d'hommes au sud du Liban. Ils craignent une escalade aux conséquences imprévisibles.

    "Les Américains se disent peut-être que les Européens reculent devant l'obstacle et qu'ils sont incorrigibles", commentait, quelques jours avant la réunion de Berlin, un haut diplomate français, "mais ce n'est pas cela". "Nous essayons d'être intelligents. Il faut tout d'abord tout essayer (en matière de gestes d'ouverture à l'Iran), et si cela ne marche pas, il faudra réfléchir à la suite." L'enjeu, selon cette source, consiste à trouver une issue qui donnerait aux Iraniens le sentiment de sauver la face, alors qu'ils ne cessent de répéter que l'enrichissement est pour eux un "droit inaliénable". Sur la question du préalable de la suspension, "on pourrait trouver une formule accommodante, avec peut-être des prénégociations, une suspension, et ensuite les négociations", indiquait ce diplomate. Il ajoutait qu'en brandissant menaces et injonctions face à l'Iran, les Etats-Unis étaient "dans leur rôle".

    Par Le Monde
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