Annonce

Réduire
Aucune annonce.

DE-JEUNEURS DE KABYLIE : quand l’AFP re-dérape

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • DE-JEUNEURS DE KABYLIE : quand l’AFP re-dérape

    « Les attaques contre les forces de l’ordre y (la Kabylie ndlr) sont nombreuses et meurtrières mais en même temps cette région abrite nombre de bars et de bordels clandestins où des visiteurs et habitants se rendent régulièrement ». Pesé et emballé. Voilà la subtile chute de la dépêche rédigée ce lundi 5 aout par madame Béatrice Khadige, correspondante de l’AFP à Alger et inspirée par l’affaire des dé-jeuneurs de Kabylie.



    L’initiative des jeunes Kabyles provoque un vif débat en Algérie. Elle soulève en vérité deux données essentielles en démocratie. Du reste, et sous une forme ou une autre, elles se déclinent aujourd’hui au Caire, à Tunis ou à Tizi Ouzou : il s’agit rien moins que du respect de la liberté de conscience, pour laquelle les Chrétiens d’Orient, dont récemment les Coptes en Egypte, ou, plus généralement, les démocrates ont enduré le martyr ; plus fondamentalement, les diverses revendications en cours renvoient au droit de la minorité dans des sociétés laminées par un arabo-islamisme tenté par le stalinisme tiers-mondiste au lendemain de la décolonisation avant de dériver vers des théocraties plus ou moins sanglantes.
    Ce n’est pas la première fois que cette journaliste d’origine libanaise, qui traine sa chrétienté comme le chameau porte sa bosse, adopte un discours ubuesque, obséquieux ou au, contraire, fantasque sur la vie algérienne. Ces récurrences, qui tiennent autant de la paresse intellectuelle, de l’opportunisme que de l’inculture, ont été rapidement repérées et gérées par le pouvoir algérien qui n’a pas son pareil pour détecter et manipuler les faiblesses humaines, surtout quand elles affectent des observateurs étrangers. Madame Khadige avait demandé, dès son arrivée à Alger, à certains opposants de s’exprimer pour l’AFP mais à condition qu’ils acceptent de filtrer leur propos pour ne pas indisposer les autorités qui risquaient « de ne pas lui accorder son agrément ».

    De peurs en tentations, de démissions en complicités, de ruades en soumissions, madame Khadige a fini par perdre tout repère, se livrant aux aléas des relations claniques. En l’occurrence, elle vient de reproduire la version la plus abjecte de l’anti-kabylisme, vieux démon de la conscience algérienne, à l’occasion d’un évènement éminemment symbolique et qui, probablement, augure de luttes décisives qui attendent l’Algérie d’aujourd’hui. Prise dans les yoyos politico-médiatiques de la cour, Béatrice Khadige, n’a même pas eu le temps de découvrir, après quatre ans de séjour dans notre pays, qu’en terre algérienne toutes les avancées démocratiques d’après et même d’avant-guerre ont été amorcées et, accessoirement, testées en Kabylie.

    Ne voulant pas et ne pouvant pas engager un débat politique sur un sujet explosif à l’intérieur et si délicat à l’extérieur, les officines du pouvoir ont commencé leur campagne par l’invective islamiste avant de la faire consolider sur le registre de la disqualification morale…par l’intermédiaire de l’AFP : ferment d’un ordre social décadent, le Kabyle est un orgiaque pulsionnel qui perturbe l’harmonie spirituelle d’un pays organisé et régi par la vertu religieuse.

    Non, ce n’est pas la première fois que madame Khadige rebondit sur les raccourcis ou les stéréotypes qui tiennent lieu de grilles d’analyses aux officines du pouvoir. Du moins, aurait-elle pu, cette fois, faire l’effort de distinguer entre bordels clandestins et renaissance politique ; non pas parce qu’en tant que journaliste elle est supposée capter et comprendre les spasmes qui agitent des sociétés asphyxiées mais ayant fait le choix de construire sa vie sociale et professionnelle dans les turbulences des cloaques algérois, elle sait parfaitement ce que stupre veut dire.

    Cette pitoyable et scandaleuse macération morale pose une vraie question : quand le représentant d’une nation commet un incident diplomatique, il est, en général, rappelé par son pays. Que doit faire une grande agence de presse quand un des siens s’abîme dans l’indignité professionnelle ?

    Malek Yacini
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Ceci ne prouve qu'une chose: quand on est khoroto on le reste même si on est drapé du manteau immaculé de franco-machin!
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

    Commentaire

    Chargement...
    X