Par : Yacine Kenzy
Lu : (30 fois)
La libre circulation vers l’Europe est une revendication forte de l’Algérie dans le cadre du processus de Barcelone. Elle a pris les allures d’une condition dans la préparation du Traité d’amitié qui prévoit un partenariat privilégié entre les deux pays.
Entre l’Algérie et les pays de l’espace Schengen, l’application de la Charte pour la paix et la réconciliation a pris les allures d’une pomme de discorde avec des effets induits tout à fait inattendus. Intervenue à contre-courant de la lutte contre le terrorisme érigée par les États-Unis au rang de priorité universelle, elle semble avoir suscité la panique au sein des services de sécurité occidentaux. Et pour cause. Un an après son adoption par référendum, la charte s’est traduite par la reddition de plusieurs centaines de terroristes qui ont été amnistiés.
Si leur repentance a effacé leurs crimes aux yeux des autorités algériennes, elle ne leur a pas ôté leur dangerosité aux yeux des polices occidentales qui ne souhaitent pas les voir sur leur territoire. Elles veulent donc obtenir la liste de tous ceux qui se sont rendus afin de pouvoir les intégrer dans leur fichier. Accéder à une telle demande conduirait l’Algérie à se mettre en contradiction puisqu’elle jetterait à l’étranger la suspicion sur des individus blanchis sur le territoire national. Résultat : les pays européens donnent un tour de vis à la délivrance des visas au bénéfice des Algériens.
La France, qui était sur le point de supprimer carrément le visa dans le cadre du traité d’amitié, est revenue sur ce projet. C’est ce qu’a révélé hier un diplomate dans les colonnes du quotidien Le Parisien. “Avec l’Algérie, la suppression des visas pour la France était en bonne voie à l’époque où Jacques Chirac et Abdelaziz Bouteflika envisageaient de signer un traité d’amitié. Mais la remise en liberté de 2 500 terroristes amnistiés sans que leur nom soit communiqué aux autorités françaises a tout compromis. Cela a affolé les services de sécurité et nos partenaires européens”, a expliqué le diplomate. Une libre circulation vers l’Europe est une revendication forte de l’Algérie dans le cadre du processus de Barcelone. Elle a pris les allures d’une condition dans la préparation du traité d’amitié qui prévoit un partenariat privilégié entre les deux pays.
Entre “amis” les portes ne peuvent rester closes ! Une telle suppression du visa de circulation peut d’ailleurs être un instrument de lutte contre l’immigration clandestine, nous a expliqué un fonctionnaire.
Débarrassé de cette contrainte et sachant qu’il peut revenir à tout moment en France, l’Algérien ne chercherait pas à s’y installer par tous les moyens, explique ce fonctionnaire. En tout cas, elle sauverait la vie à tous les harragas qui sont prêts à tout pour passer de l’autre côté de la Méditerranée.
Le drame de ce jeune homme tombé jeudi du train d’atterrissage d’un avion près de l’aéroport de Roissy en est l’illustration. Le fonctionnaire rappelle la situation qui prévalait au milieu des années 80 lorsque le visa avait été supprimé sous la présidence de François Mitterrand. Les temps étaient différents.
Pour l’heure, les autorités françaises sont déterminées à verrouiller davantage l’accès sur leur territoire. Première cible, les mariages arrangés. Plus de 50% des unions entre un Français et un étranger sont célébrés hors de l’Hexagone. Une bonne proportion n’est dictée que par le désir d’arriver en France. C’est un souci pour le gouvernement français qui désormais ne cache pas sa résolution à préserver la “cohésion” de la société.
Le verrouillage des frontières est devenu un refrain européen.
Le commissaire européen aux Affaires intérieures, Franco Frattini, prône des “sanctions sévères” contre les employeurs d’immigrés sans papiers en Europe et se dit opposé aux “régularisations de masse” des clandestins. C’est pour lui un “effet d’appel” très dangereux.
Y. K.
Lu : (30 fois)
La libre circulation vers l’Europe est une revendication forte de l’Algérie dans le cadre du processus de Barcelone. Elle a pris les allures d’une condition dans la préparation du Traité d’amitié qui prévoit un partenariat privilégié entre les deux pays.
Entre l’Algérie et les pays de l’espace Schengen, l’application de la Charte pour la paix et la réconciliation a pris les allures d’une pomme de discorde avec des effets induits tout à fait inattendus. Intervenue à contre-courant de la lutte contre le terrorisme érigée par les États-Unis au rang de priorité universelle, elle semble avoir suscité la panique au sein des services de sécurité occidentaux. Et pour cause. Un an après son adoption par référendum, la charte s’est traduite par la reddition de plusieurs centaines de terroristes qui ont été amnistiés.
Si leur repentance a effacé leurs crimes aux yeux des autorités algériennes, elle ne leur a pas ôté leur dangerosité aux yeux des polices occidentales qui ne souhaitent pas les voir sur leur territoire. Elles veulent donc obtenir la liste de tous ceux qui se sont rendus afin de pouvoir les intégrer dans leur fichier. Accéder à une telle demande conduirait l’Algérie à se mettre en contradiction puisqu’elle jetterait à l’étranger la suspicion sur des individus blanchis sur le territoire national. Résultat : les pays européens donnent un tour de vis à la délivrance des visas au bénéfice des Algériens.
La France, qui était sur le point de supprimer carrément le visa dans le cadre du traité d’amitié, est revenue sur ce projet. C’est ce qu’a révélé hier un diplomate dans les colonnes du quotidien Le Parisien. “Avec l’Algérie, la suppression des visas pour la France était en bonne voie à l’époque où Jacques Chirac et Abdelaziz Bouteflika envisageaient de signer un traité d’amitié. Mais la remise en liberté de 2 500 terroristes amnistiés sans que leur nom soit communiqué aux autorités françaises a tout compromis. Cela a affolé les services de sécurité et nos partenaires européens”, a expliqué le diplomate. Une libre circulation vers l’Europe est une revendication forte de l’Algérie dans le cadre du processus de Barcelone. Elle a pris les allures d’une condition dans la préparation du traité d’amitié qui prévoit un partenariat privilégié entre les deux pays.
Entre “amis” les portes ne peuvent rester closes ! Une telle suppression du visa de circulation peut d’ailleurs être un instrument de lutte contre l’immigration clandestine, nous a expliqué un fonctionnaire.
Débarrassé de cette contrainte et sachant qu’il peut revenir à tout moment en France, l’Algérien ne chercherait pas à s’y installer par tous les moyens, explique ce fonctionnaire. En tout cas, elle sauverait la vie à tous les harragas qui sont prêts à tout pour passer de l’autre côté de la Méditerranée.
Le drame de ce jeune homme tombé jeudi du train d’atterrissage d’un avion près de l’aéroport de Roissy en est l’illustration. Le fonctionnaire rappelle la situation qui prévalait au milieu des années 80 lorsque le visa avait été supprimé sous la présidence de François Mitterrand. Les temps étaient différents.
Pour l’heure, les autorités françaises sont déterminées à verrouiller davantage l’accès sur leur territoire. Première cible, les mariages arrangés. Plus de 50% des unions entre un Français et un étranger sont célébrés hors de l’Hexagone. Une bonne proportion n’est dictée que par le désir d’arriver en France. C’est un souci pour le gouvernement français qui désormais ne cache pas sa résolution à préserver la “cohésion” de la société.
Le verrouillage des frontières est devenu un refrain européen.
Le commissaire européen aux Affaires intérieures, Franco Frattini, prône des “sanctions sévères” contre les employeurs d’immigrés sans papiers en Europe et se dit opposé aux “régularisations de masse” des clandestins. C’est pour lui un “effet d’appel” très dangereux.
Y. K.
Commentaire