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    Mercredi 6 septembre 2006

    Revue de la presse arabe
    Trois semaines après le cessez le feu, les langues se délient. Certaines plumes de la presse arabe accusent Israël de purs mensonges, s’en prennent au manque d’initiatives de la France ou crie au danger face aux bombes à fragmentation toujours présentes au sud Liban.



    D’autres tentent des analyses plus psychologiques en estimant que les enfants de partisans du Hezbollah sont moins affectés par la guerre. Ou encore d’analyser le référent du discours de la presse israélienne.
    Tour d’horizon des opinions et éditoriaux de la presse arabe.

    Jihad el-Khazen du quotidien saoudien édité à Londres Al-Hayat, signe un éditorial virulent au titre « Ils ne peuvent cacher la vérité ».
    Il y accuse Israël d’ériger en mythe de purs mensonges afin de servir la cause nationale. Le plus important d’entre eux est celui « de faire croire que le Hezbollah tirait ses missiles depuis des zones habitées. La cabale satanique d’Israël, surtout aux Etats-Unis, a lancé la légende que les combattants tiraient leurs missiles au milieu de populations civiles. Et ce simplement afin de justifier les massacres de civils. » L’auteur, pour justifier ses propos, explique qu’il est originaire du sud Liban et qu’il connaît personnellement le cheikh Nasrallah et ses adjoints.



    Et il renchérit en affirmant qu’il existe un autre mensonge, plus important encore que le premier. « Celui de faire croire que la résolution 1701 stipule la fermeture des frontières avec la Syrie, afin d’empêcher le transfert d’armes, et même la fermeture de l’espace aérien iranien. La résolution donne les pleins pouvoirs au gouvernement libanais.
    Et nous ne l’avons pas entendu exiger que les forces de la FINUL ferment les frontières avec la Syrie ou exercent un contrôle sur l’Iran. Et je ne pense pas que cela arrivera. Quoi qu’il en soit, la cabale israélienne, à l’intérieure et à l’extérieur des Etats-Unis, souhaite que l’administration Bush continue de livrer des armes à Israël pour que l’Etat juif puisse tuer des civils, tout en empêchant aux Libanais de se défendre eux-mêmes.
    C’est pour cette raison qu’ils ont répandus de petits, de grands et de continuels mensonges. »


    Pour Roula Kabbara, trois semaines après la fin des hostilités l’heure est aux analyses post-traumatiques.
    Selon ce reportage « L’horreur de la guerre affecte moins les enfants des partisans du Hezbollah ». En effet, les convictions religieuses protègent les enfants contre les traumatismes de la guerre, assurent des thérapeutes, et les familles liées au Hezbollah semblent avoir mieux résisté à la récente offensive au Liban.
    C’est ce que montre le reportage de ce journaliste de l’AFP, repris dans les colonnes du quotidien francophone libanais l’Orient le Jour.

    Il est écrit « Insomnie, cauchemar, anxiété, irritabilité, agressivité, maux d’estomac, repli sur soi et même amnésie sont les symptômes les plus répandus chez les enfants qui ont traversé des épisodes de violence et d’horreur. Mais la force morale des parents et l’admiration qu’inspirent aux familles les chefs du parti de Dieu sont de puissants palliatifs, assurent les spécialistes. »

    « Hassan Nasrallah a accompli l’essentiel du travail de soutien psychologique durant la guerre », explique en souriant la psychologue Ola Ataya. Une jeune femme, qui a travaillé dans des centres de déplacés à Beyrouth, reconnaît avoir été frappée par « la sérénité émanant des familles chiites animées par l’idée du sacrifice chère au Hezbollah ».

    « Pour la psychanalyste Anicée el-Amine Merhi « la foi dans la victoire contre un ennemi offre aux sympathisants du Hezbollah une équanimité face aux malheurs et cette attitude procure à leurs enfants un sentiment de protection ».



    « M. Walid Oueini, professeur de psychologie à la Lebanese American University de Beyrouth, estime, lui, que la pire des choses est l’incertitude. « Je pense que les enfants dont les parents étaient hostiles à ce conflit avec Israël, qui ont entendu des explosions et ont vu les destructions à la télévision, sont parfois sujets à une angoisse plus effrayante que ceux qui ont subi directement la guerre. Chez les partisans du Hezbollah, ils sont tous sur la même longueur d’onde, à savoir que la guerre et les destructions valaient la peine. »

    Mais, prévient-il, il y a un côté négatif à cette façon de voir. « La guerre et la mort sont pour un enfant l’équivalent d’un abus sexuel, remarque-t-il. D’un côté, l’enfant devient mûr, conscient des choses de manière prématurée, et, de l’autre, c’est toujours un être naïf. Il a découvert la mort, le sang et pourtant c’est un enfant qui a besoin de jouer. On lui inculque la colère et la revanche. Pourtant, il est fondamental qu’il sache qu’il y a autre chose que la violence. Les enfants ne peuvent pas assumer ce lourd fardeau. »

    L’éditorial de l’hebdomadaire égyptien Al-Ahram, « les pyramides », crie lui au danger face au « bombes à fragmentation israéliennes qui n’ont pas explosé et font chaque jour de nouvelles victimes au Sud-Liban parmi les civils et notamment les enfants. Depuis l’arrêt des combats le 14 août, les bombes à fragmentation ont déjà tué 11 personnes et fait 43 blessés, dont plusieurs enfants, selon les chiffres de l’armée libanaise. »

    Le journaliste poursuit « Les maisons des Libanais ont été transformées en de véritables champs de mines au sud du pays, où des villages entiers ont été contaminés par les bombes larguées par l’armée israélienne. Il s’agit principalement de bombes à fragmentation trouvées dans les maisons, dans les jardins, dans les champs, sur les toits des hôpitaux ou sur les principaux axes de circulation. »

    Wahid Abdel-Méguid, politologue, prend la parole dans les colonnes d’Al-Ahram, pour se pencher sur « Les limites du rôle français au Liban ».

    « Il existe un sentiment accru au niveau libanais et arabe de déficience du rôle français. Les Libanais et les Arabes ont, en effet, développé de grands espoirs quand Paris a essayé au début de la crise de faire promulguer une résolution au Conseil de sécurité en faveur du Liban. On aspirait à ce que Paris parvienne à influencer les discussions du Conseil de sécurité pour les diriger dans la direction opposée à celle prise par Washington. Mais la situation était beaucoup plus compliquée. »

    Mais loin de critiquer la position française, tel qu’annoncé, le politologue égyptien s’empresse de louer le courage hexagonal. « Cependant, la France a joué un rôle indéniable dans la limitation des ambitions américaines. Paris a présenté un fort soutien au mouvement arabe au Conseil de sécurité. Un soutien qui a abouti à un changement palpable dans les clauses les plus importantes du projet de la première résolution sur laquelle elle travaillait avec les Etats-Unis. Il est vrai que la résolution 1 701 reste défectueuse, mais elle est bien meilleure que le projet de résolution ultérieur, car l’action arabe organisée sur une position conjointe a donné à Paris une base sur laquelle elle pouvait travailler.

    Et de poursuivre « le président Chirac n’a pas voulu décevoir ceux qui croyaient à la grandeur du rôle français. Il est vrai que nombreux sont ceux qui attendaient une plus grande contribution française dans le renforcement de la Finul, s’élevant à 4 000 éléments. Mais envoyer 1 800 nouveaux éléments (il y en avait déjà 200) suffit à confirmer l’engagement de Paris en prenant en considération le différend interne autour des limites de cet engagement, outre la problématique de la sécurité des officiers et des soldats français. Sans oublier la volonté de Paris d’éviter de s’engager dans un conflit entre deux parties : Washington, qui mène une guerre contre le terrorisme sur laquelle les Français ont de nombreuses réserves, et le radicalisme religieux national représenté par le Hezbollah. »

    Il conclut « En évaluant le rôle de la France, on ne peut oublier que le Liban a beaucoup changé. Le rôle français n’est plus toujours si bien accueilli par les différentes parties libanaises. De plus, le modèle présenté par le Hezbollah diffère entièrement de l’image que se font les Français du Liban. Les années 1980 ont fait une grande différence. En effet, l’évacuation de la Résidence des pins en mars 1986, qui est un palais culturel où habitait le représentant de la France, a marqué une nouvelle étape de la relation entre Paris et Beyrouth. Nous ne pouvons demander des comptes à la France parce qu’elle ne joue pas un plus grand rôle au Liban tout simplement parce que son rôle dans ce pays est limité depuis déjà plus de deux décennies. Nous devons chercher les raisons de cette limitation si nous tenons vraiment au rôle français. » Alastair Crooke du Daily Star de Beyrourh, consacre lui son éditorial à ce qu’il appelle ironiquement les « nouveaux barbares et hors la loi orientalistes ».
    Le journaliste fait une analyse du langage et de images utilisées par un commentateur israélien pour parler des méthodes du Hezbollah. Il prend pour exemple cette phrase du journaliste israélien « peu importe ce qu’Israël fait, il est presque certain qu’un terroriste du Hezbollah sortira de nulle part à dos d’âne muni d’un missile ». Selon lui, l’imaginaire israélien et par delà occidental, est orientaliste. Dans le sens ou c’est un point de vue occidentale sur le monde oriental, associé à cet « autre » mystérieux qui s’oppose à l’analyse rationnelle.
    Selon le journaliste, l’âne est le symbole de cette asymétrie de la guérilla du Hezbollah, associé à l’obscurantisme, à une réaction contre le monde occidental et à la volonté d’un retour à un âge pré moderne.
    Pour lui, ces références sont inconscientes et adviennent presque par inadvertance.


    Les universitaires et observateurs occidentaux continuent de voir l’Orient et de le définir par des oppositions polaires. « Nous occidentaux sommes rationnels, l’Orient est violent et inexplicable, nous sommes modérés, nous avons de bons gouvernements, ils vivent sous l’oppression et la tyrannie. » Il est intéressant de souligner que selon cet article, Israël et ses journalistes sont considérés comme occidentaux, malgré la localisation géographique du pays on ne peut plus orientale. Mais toutefois, l’analyse de ces journalistes est considérée comme ne comprenant pas l’intérieur du monde oriental. Les référents et l’imaginaire utilisés dans la presse sont cruciaux car ils font passer des messages, même inconscient. Il est toujours intéressant de s’en rendre compte.

    GUYSEN ISRAEL
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