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Tariq Ramadhan : HORREURS EN EGYPTE : DIRE ET RÉPÉTER

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  • Tariq Ramadhan : HORREURS EN EGYPTE : DIRE ET RÉPÉTER

    J’ai reçu beaucoup de remarques et de critiques relatives à mes différentes prises de position sur les soulèvements dans le monde arabe et l’évolution de la situation en Tunisie et, bien sûr, en Égypte. Ma position sur les soulèvements arabes, leur historique et leurs enjeux, est restée exactement la même que celle exposée dans mon livre Islam et le Réveil Arabe. Les récents événements n’ont fait que la confirmer et j’y renvoie les lecteurs en quête de précisions et de clarifications.

    À ceux qui affirment que ma position critique vis-à-vis de l’islam politique et de son évolution historique est nouvelle et opportuniste, je renvoie à mes ouvrages (en plus du dernier) "Islam, le Face à Face des civilisations" (1995), "La Réforme Radicale" (2007), écrits bien avant les soulèvements et qui offrent un exposé clair de mes positions sur le plan politique, les processus de libération et sur les objectifs du contre-pouvoir social et économique. Mes derniers articles sont des textes de synthèse qui réaffirment, et précisent, mes positions à la lumière des récents événements. Dès la fin des années quatre-vingt au Soudan, puis en Algérie, en Égypte, en Palestine, je n’ai eu de cesse d’écrire et de m’exprimer en gardant la même ligne d’analyse.

    Par ailleurs, j’ai également établi une critique argumentée de la polarisation des débats entre les laïques et les islamistes, notamment en Tunisie et en Égypte. Mes récentes prises de position concernant le Coup d’Etat militaire ont poussé des intellectuels et des activistes anti-gouvernement Morsi à réduire ma position à celle d’un pro-Morsi, pro-Frères Musulmans, pro-islamistes et à mettre en marche ladite propagande mensongère. Comme si les choses étaient si simples. On ne peut pas, décemment, me reprocher de ne pas avoir été clair vis-à-vis de l’action du gouvernement de Morsi et du positionnement idéologique des Frères Musulmans. Les choses ont été dites et répétées et les "libéraux", soutenant le Coup d’Etat et amis des militaires, qui font mine de ne rien avoir entendu ou lu et qui qualifient tous leurs opposants d’ "islamistes" ou de "terroristes" seraient bien inspirés de mieux écouter la substance des propos tenus et ont, eux, à répondre à des questions cruciales.

    Les femmes et les hommes qui ont manifesté pendant plus de cinq semaines ont été présentés comme des "pro-Morsi", essentiellement membres des Frères Musulmans. Or cette nomination est fausse, réductrice et mensongère : ce sont les médias d’Etat qui répètent ces contre-vérités et 80% des agences de presse occidentales reprennent ces qualificatifs. Or, les manifestants se sont unis sous la bannière des "anti-coup d’Etat" et il y a parmi eux des femmes et des hommes qui n’appartiennent pas aux Frères Musulmans et qui ne sont ni salafistes ni islamistes. Certains sont de jeunes bloggeurs, des laiques et des coptes.

    L’Armée égyptienne n’a jamais quitté la scène politique. La préservation de ses intérêts politiques et financiers, de même que ses liens rapprochés avec l’Administration américaine, expliquent sa stratégie de répression. Elle est également certaine que les différentes Administrations occidentales, comme Israël, observent d’un bon œil leur répression massive. La timidité des condamnations occidentales, la nature de l’intervention du Président Barack Obama (s’en tenant à annuler un exercice militaire conjoint, confirmant son soutien financier et soutenant implicitement le Coup d’Etat), puis le matraquage médiatique sont autant de cartes blanches offertes pour terminer le travail de "nettoyage" au gré de l’état d’urgence à nouveau instauré. La répression est loin d’être terminée et la mort, la torture et les emprisonnements massifs participent de l’ avenir de l’Egypte.

    Rien de nouveau malheureusement. Les médias d’Etat mentent et répandent des informations manipulées. Vieilles stratégies. L’Armée et la Police affirment agir en légitime défense : ils ont tiré sur les manifestants à balles réelles et le nombre de morts est constamment sous-estimé. Des mosquées ont été brûlées avec, à l’intérieur, les corps des manifestants qui avaient été tués. Il s’agit de faire disparaitre les preuves. D’autres mosquées, comme celle d’al-Iman, ont été encerclées alors que des familles préparaient et pleuraient leurs morts. Pour pouvoir les enterrer, celles-ci devaient signer un document affirmant qu’il s’agissait d’un suicide ou alors post-dater le jour de la mort. Une nouvelle horreur... d’anciennes méthodes. On aurait par ailleurs découvert des caches d’armes, filmées et les images ont été distribuées partout à travers le monde : les stupides manifestants, mal préparés, après six semaines de manifestations et une semaine de menaces d’intervention militaire, n’auraient pas eu le temps de les utiliser. Évidemment. Les Églises brûlées rappellent les méthodes des prédécesseurs d’al-Sissi : diviser le peuple et présenter les "terroristes islamistes" comme opposés aux Coptes. Il s’agit de faire d’une pierre deux coups : justifier la répression et gagner la sympathie de l’Occident. Les anti-coup d’Etat seraient ainsi d’une stupidité accablante : non violents et disciplinés pendant des semaines, et même après le massacre du 8 juillet, puis les voilà agissant soudain dans le sens exact de ce que veulent les militaires, exactement au bon moment. De qui se moque-t-on et de qui se moquent ceux qui font mine de les croire...

    La question centrale ici demeure celle de la liberté et de la démocratie pour le peuple égyptien et ce qui se passe en Égypte est une manipulation et une horreur. L’Armée maintient le pays sous son autorité de fer, sa corruption, les exécutions sommaires, les emprisonnements, les tortures et le mensonge d’Etat : elle est soutenue par l’Occident, les États-unis et Israël. C’est la seule vraie réalité et celles et ceux qui, parce qu’ils s’opposent ou haissent les islamistes, soutiennent aujourd’hui les militaires et la police, qui tuent et répriment, devront un jour rendre compte de leurs choix. Ils devront aussi nous livrer leurs analyses et leur programme politique "démocratique" à l’ombre des casernes, au cœur de la corruption, au sein de ce Moyen-Orient déstabilisé, divisé et perdu. Leur reponsabilité est immense au-delà du goût très amer que laisse aujourd’hui leur propos soutenant et justifiant la répression de civils non armés. Très étranges "libéraux", tristes "progressistes".

    Tariq Ramadan

  • #2
    Merci pour le partage. Comme d’habitude, un article très précis et objectif. Sur ce point :

    Les médias d’Etat mentent et répandent des informations manipulées. Vieilles stratégies.
    il faut revenir à son précédent article : EGYPTE: DE SI GROS MENSONGES
    Dernière modification par shadok, 17 août 2013, 19h50.
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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    • #3
      Du Tarik ramadan tout craché , précis et concis .
      " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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      • #4
        On a les amis qu'on mérite.
        Quand ton ami s'appelle Al Saoud et Al Thani, tu as du soucis à te faire.
        La ligue arabe qui est la ligue du golfe est très nuisible et ne leur sert qu'à eux.

        Et les "démocrates" qui manifestent, quand ils seront dans une nouvelle dictature, que je ne les entende pas ouvrir leur bouche. La seule chose qu'il faudra leur dire, c'est c'est bien fait pour ta gueule.

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        • #5
          Merci pour le partage. Comme d’habitude, un article très précis et objectif. Sur ce point :

          Citation:
          Les médias d’Etat mentent et répandent des informations manipulées. Vieilles stratégies.
          il faut revenir à son précédent article :

          EGYPTE : DE SI GROS MENSONGES
          Je ne sais pas si son article : EGYPTE : DE SI GROS MENSONGES a été posté ou non sur le forum. Il a été écrit avant le massacre de Rabiaa 3adaouiya .

          Il y a aussi l'article : Dépasser l'islamisme .

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          • #6
            Non, il n'a pas été posté sur le forum.
            Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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            • #7
              EGYPTE : DE SI GROS MENSONGES


              Il ne fait pas bon être l’ami des Américains au Moyen-Orient. Le gouvernement américain le sait comme d’ailleurs tous les acteurs politiques du monde arabe, au premier rang desquels, les amis des Américains eux-mêmes… Le jeu consiste donc à brouiller les pistes et à nous faire perdre la mémoire de l’histoire autant que les enseignements des faits. Depuis soixante ans les Américains ont soutenu l’Armée égyptienne et les régimes dictatoriaux successifs (Nasser, malgré des relations très difficiles, puis Sadate et Moubarak) car ceux-ci défendaient leurs intérêts géostratégiques, la sécurité régionale et bien sûr protégeaient Israël. Rien n’a changé sur ce front : le coup d’Etat militaire du 30 juin dernier est une opération dans laquelle l’Administration américaine est directement impliquée. Elle fut préparée en amont avec la collaboration du commandement armé et des civils, à l’instar de Mohammed al-Baradei. Ce dernier est avancé masqué depuis le début des événements alors qu’il est un des pions stratégiques des Américains quant à l’évolution des choses en Egypte. Je rappelai dans mon ouvrage, Islam et le Réveil Arabe (2011) les propos des responsables américains à son sujet et son implication avec les jeunes du Mouvement du 6 avril, en 2008 et 2009 déjà (1). Le jour même du coup d’Etat, les Américains refusent de l’appeler ainsi pour se donner les moyens de soutenir leurs alliés militaires et le nouveau pouvoir. Le Secrétaire d’Etat John Kerry ne fera que confirmer ce que tous les analystes sérieux savent quand il affirmera plus tard que les militaires, le 30 juin, « ont rétabli le processus démocratique » : l’Administration américaine est du côté des militaires. Les alliés américains de la région réagissent immédiatement : des millions de dollars affluent de l’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes, du Koweït.

              Le jeu consiste donc à brouiller les pistes. Il s’agit d’entretenir une propagande, à l’intérieur, affirmant que les Américains interfèrent en soutenant les Frères Musulmans. Les responsables politiques (Président par intérim, Premier Ministre et bien sûr al-Baradei) jouent leur partition à merveille : ils seraient « déçus » du manque d’implication des Américains à leur côté. Le Général al-Sissi va même étonnamment – dans le Washington Post et non dans un journal égyptien - reprocher au gouvernement américain de les avoir lâchés (2). Habile stratégie de communication qui a effectivement réussi à leurrer une partie du peuple égyptien. L’Armée et le gouvernement civil de transition seraient donc les patriotes courageux et indépendants, alors que les Frères Musulmans seraient soutenus pars les agents américains et l’étranger. Les autorités américaines savent la puissance populaire de cette propagande et font ce qu’il faut de gestes symboliques pour l’entretenir. Un bien gros mensonge.

              On nous a menti sur les faits et les chiffres : 30 millions d’Egyptiens seraient descendus dans les rues et 16 millions auraient signé une pétition contre le gouvernement. D’où viennent donc ces chiffres et qui sont répétés comme un dogme dans les médias. En comparant des images du pèlerinage à la Mecque avec celles produites le 30 juin (par les militaires égyptiens eux-mêmes qui ont envoyé les vidéos aux agences de presse à travers le monde : Google a confirmé depuis n’avoir pas transmis d’images), des experts parlent d’estimations qui seraient de l’ordre de 4 à 5 millions. Le chiffre de 30 millions est risible de même que celui des 16 millions de la pétition : quand on connaît l’actuel état social de l’Egypte. Nouvelle propagande, nouveaux mensonges. Il est évident que beaucoup d’Egyptiens étaient mécontents de la situation (et les coupures d’électricité et les rationnements réguliers d’essence et de gaz, avant le 30 juin, et qui ont cessé après, ont joué en ce sens) mais l’ampleur du mouvement a été grossie à dessein. Le peuple égyptien, presque unanime, aurait exprimé son soutien à son libérateur, le Général as-Sissi, grand démocrate devant l’Eternel et qui n’aurait aucune relation avec les Américains (alors que l’International Herald Tribune (3) nous révélait, il y a peu ses relations de confiance avec les Etats-Unis et… Israël )

              Dans le miroir déformant de cette propagande mensongère, il faut présenter les manifestants d’aujourd’hui comme uniquement des soutiens à Morsi, membres des Frères Musulmans. Or le peuple égyptien n’est pas constitué uniquement d’imbéciles qui seraient soit démocrates avec les militaires, soit islamistes avec les Frères Musulmans. Ce mensonge, relayé jusqu’à la nausée par les agences de presse égyptiennes et occidentales, a pour but de minimiser la teneur idéologique des manifestations d’opposition au Coup d’Etat. Dans les rues de toutes les grandes villes d’Egypte, celles et ceux qui descendent dans la rue ne sont pas tous des Frères Musulmans. Il y a là des femmes et des hommes, des laïques comme des islamistes, des coptes comme des musulmans, des jeunes comme des vieux qui refusent la manipulation et le retour à l’ère des militaires sous des apparences démocratiques. De nombreux jeunes ont été et demeurent critique vis-à-vis de Morsi, des Frères Musulmans et de leur politique, mais ils ne sont pas naïfs quant à l’évolution de la situation et aux manipulations. Il faut dire que cette mobilisation semble bien être le grain de sable inattendu dans la machine stratégique de l’Armée égyptienne, du gouvernement intérimaire et de l’allié américain. Une vraie mobilisation de citoyens non violents contre le coup d’Etat militaire « démocratiquement » effectué au nom de ce même peuple : c’est effectivement gênant.

              Il faut donc ajouter un autre mensonge et affirmer que non seulement ceux qui sont dans la rue ne sont que des Frères Musulmans, mais que ce sont en sus de potentiels extrémistes qui sont alliés aux « terroristes de Hamas » (cette propagande fonctionne à merveille en Occident) et qu’ils n’hésiteront pas à user de violence le cas échéant. Le Ministre des Affaires étrangères, Nabil Fahmy, a même publiquement menti en affirmant qu’Amnesty International avait mentionné que les manifestants étaient armés ou cachaient des armes. Amnesty International a immédiatement réagi en publiant un communiqué démentant ces propos (4). Le pouvoir égyptien veut diaboliser les manifestants non violents et après le massacre du 8 juillet (où les forces de l’ordre ont tiré sur des manifestants désarmés en invoquant la légitime défense), il faut préparer les esprits par une nouvelle campagne médiatique : si le gouvernement veut déloger les manifestants – comme il l’affirme – il faut que ceux-ci soient présentés comme dangereux, violents et « terroristes ». Les medias occidentaux jouent malheureusement le jeu de la propagande du pouvoir égyptien (militaires et civils confondus). Tout peut arriver dans les prochains jours. On peut même imaginer des actions violentes ici et là par des groupuscules « extrémistes » ou « terroristes » non identifiés (les services de renseignements égyptiens sont passés maîtres dans l’art de concocter des « clashes » ou « attentats » très utiles, et parfaitement synchronisés) qui justifieraient une action massive de la police et des militaires. Un autre mensonge : l’armée n’aura fait que se défendre…

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              • #8
                ( Suite )

                Il faut faire la critique des islamistes, je n’ai de cesse de le répéter mais la situation en Egypte et au Moyen-Orient est grave et tout peut basculer. Tout se passe comme si le grand mouvement de démocratisation annoncé par George W. Bush en 2003 était en fait une vaste entreprise de déstabilisation régionale à l’image de la « libération de l’Irak ». Des systèmes et des régimes politiques fragilisés, des ressources pétrolières et minières sécurisées et l’Etat d’Israël, dans le silence et la mise en scène d’un énième dialogue pour la paix, continuant sa lente stratégie de colonisation définitive. L’Irak, la Syrie, l’Egypte, la Libye, la Tunisie et le Yémen (et même le Soudan) sont dans la tourmente, les Etats du Golfe restent fragiles et sous contrôle. Triste bilan. On avait espéré que Barack Obama serait le président du renouveau, de l’ouverture et il n’en fut rien. Quel pitoyable bilan somme toute. Comme le relevait Noam Chomsky, Barack Obama a moins fait, quant à la résolution du conflit israélo-palestinien, que tous ses prédécesseurs. Dans les faits, il n’a rien fait. Il fut la belle image du président afro-américain sympathique, au verbe lumineux mais à la politique sombre, aussi noire que celle de son prédécesseur. Les mensonges continuent et les citoyens égyptiens devront se rappeler, comme les Irakiens, les Syriens et les Palestiniens, que le gouvernement américain dit vrai quand il affirme qu’il n’aime rien autant que la démocratie.

                Face à ce mensonge, les manifestations non-violentes de masse unissant femmes et les hommes, les laïques et les islamistes, les coptes, comme les musulmans, les agnostiques et les athées, sont la réelle expression du réveil égyptien. Rester dignes, sans armes, refuser les mensonges, la propagande et la manipulation, et prendre son destin en main.

                **************************************

                (1) "Les relations n’ont pas toujours été au beau fixe entre les États-Unis et El Baradei. Celui-ci a vertement critiqué, la qualifiant de « farce », la timidité des positions américaines réclamant, dans un premier temps, des réformes de l’intérieur du régime . Il reste qu’une analyse plus approfondie montre une relation d’une autre teneur. Les relations entre Barack Obama et Mohamed El Baradei sont excellentes et ce dernier n’a eu de cesse de louer et de soutenir le successeur de George W. Bush. Préparant la succession de Moubarak, l’administration Obama comprend qu’elle pourrait tirer un parti positif des relations détestables et notoirement houleuses qu’El Baradei entretenait avec l’administration Bush et les États-Unis dans le passé. « Ironiquement, affirme Philip D. Zelikow, ancien conseiller au Département d’État, le fait que El Baradei ait croisé le fer avec l’administration Bush sur l’Irak et l’Iran est en train d’aider ce dernier en Égypte et, plaise à Dieu, nous ne devons rien faire qui puisse donner l’impression que nous l’aimons. » Même analyse dans le magazine Foreign Affairs, une année avant les soulèvements. Relevant qu’il est négatif, pour tout acteur politique en quête de crédibilité auprès des citoyens égyptiens, d’être perçu comme ami des Américains ou soutenu par eux, l’auteur de l’article, Steven A. Cook, ajoute : « Si El Baradei a de fait une chance raisonnable de promouvoir des réformes politiques en Égypte, alors les décideurs politiques serviraient au mieux sa cause en décidant de ne pas trop intervenir. Assez paradoxalement, la relation froide que El Baradei a entretenue avec les États-Unis en tant que chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) fait désormais progresser les intérêts américains. »" : L’islam et le Réveil arabe, 2011, p. 52

                Tariq Ramadhan

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                • #9
                  votrefrere
                  Il y a aussi l'article : Dépasser l'islamisme .
                  L'article suivant c'est épasser la confrérie des frères Musulmans .

                  Ce que vit l'Egypte maintenant c'est le coup de grâce donnée a l'Islam Politique ,les frérots vont tous aller rejoindre ABA LAHABE
                  "Les petits esprits parlent des gens, les esprits moyens parlent des événements, les grands esprits parlent des idées, et les esprits supérieurs agissent en silence."

                  Commentaire


                  • #10
                    Tariq Ramadan devrait plutôt se pencher sur la naïveté des islamistes arabes.

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                    • #11
                      Envoyé par zen.man
                      Tariq Ramadan devrait plutôt se pencher sur la naïveté des islamistes arabes.
                      Cette naïveté parait si incroyable que l'on se dit que l'on a du rater quelque chose! Il doit y avoir des motifs secrets qui nous ont échappé!
                      Ils auraient du peut-être lire Tarik Ramadan , pas laisser partir leur élites , les jeunes ....trop longtemps dans l'opposition il n'ont pas su évoluer ...etc
                      Mais tous de même naïf à ce point c'est proche de la stupidité...sauf si il y a quelque chose que l'on ne sait pas ...

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                      • #12
                        DÉPASSER L’ISLAMISME


                        L’islamisme (ou "l’islam politique") n’est pas mort. Ceux qui ont annoncé sa fin, ou même l’ère du « post-islamisme », se sont trompés, nous le constatons tous les jours en Afrique, au Moyen-Orient, ou en Asie. Nous sommes loin encore de la disparition ou de la mutation de l’islamisme. C’est donc sous la forme d’une thèse, d’un positionnement idéologique, voire d’un vœu, que j’affirme ici qu’il est impératif de dépasser l’islam politique et d’établir une critique fondamentale de l’islamisme sous toutes ses formes.

                        Avant d’exposer les raisons d’une telle prise de position, il convient de préciser trois points qui sont impératifs quant à la compréhension de ma réflexion. La confusion est telle aujourd’hui et les amalgames si tendancieux, et si grossiers parfois, que la clarté s’impose. Il faut donc dire d’abord que les Frères Musulmans en Égypte ou an-Nahda en Tunisie ont une légitimité populaire et électorale dans leur pays respectif et qu’il importe à tout démocrate de respecter le choix des urnes. On peut être en désaccord avec les positions et les décisions des islamistes au pouvoir mais rien ne peut justifier un coup d’Etat militaire, comme en Égypte (et de ce fait les manifestants non violents qui demandent le départ des militaires ont raison d’exprimer leur refus de cette manipulation). La seule vraie question ici n’étant pas de savoir s’il peut y avoir une démocratie avec les islamistes (qui ont respecté les règles démocratiques) mais bien s’il peut exister ne serait-ce qu’un semblant de démocratie avec des militaires qui n’ont eux jamais, jamais, respecté cette dernière depuis plus de soixante ans. En Tunisie, la déstabilisation interne, par le jeu malsain des forces islamistes littéralistes (et extrémistes) et des laïques fondamentalistes et obtus, ne peut avoir raison de la légitimité des institutions. On ne peut justifier l’injustifiable au nom de nos désaccords idéologiques avec les élus du peuple.

                        La seconde précision tient au problème de la terminologie. Nous sommes dans une confusion terrible et l’on ne sait plus très bien de qui et de quoi l’on parle quand on réfère à l’ "islamisme". Cette dernière notion, devenue négative et rédhibitoire, couvre des mouvements allant d’al-Qaida (à travers le monde et plus récemment au Nord du Mali) jusqu’aux légalistes d’al-Nahda, des Frères Musulmans en passant par les partis de la Justice et du Développement au pouvoir au Maroc et en Turquie (avec certaines réserves, certes) ou encore le régime iranien. Difficile de croire que ces amalgames ne sont pas entretenus et que l’usage de cette terminologie approximative soit le fait du hasard. Et ce d’autant plus que les pays du Golfe, riches et alliés de l’Occident, dont les autorités affirment que la démocratie n’est pas islamique, qui appliquent souvent la shari’a dans la forme légale la plus répressive, qui interdisent aux femmes une réelle participation sociale et politique, ne sont jamais, eux, affublés du qualificatif diabolisant d’ "islamistes" comme si leur positions ne tenaient pas de l’islam politique. Il importe de qualifier avec précision les différents partis ou organisations islamistes car il existe des mouvements non violents, réformistes et légalistes, et d’autres littéralistes et dogmatiques et d’autres encore violents et extrémistes : cette catégorisation est la condition élémentaire de toutes analyses scientifiques et politiques sérieuses. Dans le présent article notre critique est d’abord centrée sur les positions des mouvements réformistes et légalistes mais elle touche toutes les tendances (en ce que le point commun des tenants de l’islam politique est l’accès au pouvoir de l’Etat).

                        Enfin, je tiens à préciser ici que la critique de l’islamisme n’est en aucune façon un signe d’adhésion quant aux positionnements et aux projets politiques de leurs opposants. Depuis plus de soixante ans, les forces dites "libérales", ou "progressistes", ou "laïques", ou encore "de gauche" (ici, c’est l’inflation des termes connotés positivement) n’ont pas proposé d’alternatives sérieuses pour sortir les divers pays de la crise. Etre opposés aux "rétrogrades islamistes" ne suffit pas à établir la crédibilité idéologique et pratique d’un quelconque courant politique. Or ces courants "libéraux" ont parfois négocié avec les dictateurs, parfois pris langue avec l’Occident sans avoir su être en phase avec leur propres concitoyens, parfois enfin ils ont caché leur division et leur inefficacité en étant simplement unis contre "les islamistes". Ces courants n’ont souvent pas d’assise populaire, peu de crédibilité et n’offrent pas de réelles alternatives ; en sus, ils traversent des crises multiples et profondes et leurs leaders en sont les premiers conscients. Ainsi notre critique de ceux-là, n’est pas un blanc-seing aux thèses de ceux-ci : au demeurant, il s’agirait plutôt ici de mettre en évidence la crise profonde de la conscience politique dans les sociétés majoritairement musulmanes, tout courant idéologique confondu.

                        Il est impératif aujourd’hui de dépasser l’islamisme. Lorsqu’au début du vingtième siècle, les premiers courants de l’islam politique s’installent et s’organisent à travers le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie, ils ont d’abord (et majoritairement) un triple objectif : se libérer de la colonisation, revenir à l’islam pour résister à l’occidentalisation culturelle et ce sont enfin des mouvements populaires qui développent les mêmes thèses que ceux que l’on retrouvera en Amérique latine au cœur de la théologie de la libération quant à défendre la justice sociale et à donner la priorité aux pauvres et aux opprimés. Ils étaient religieusement conservateurs, socialement et économiquement très proches des peuples et pensaient naturellement que l’Etat-Nation était le meilleur moyen de libérer leur pays, alors sous le joug d’une colonisation multidimensionnelle. Que l’on adhère ou non aux thèses de ces mouvements, on pouvait comprendre la logique de leur positionnement idéologique et politique.

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                        • #13
                          ( Suite )

                          Le monde a changé et tout porte à croire que les courants islamistes, comme les Frères Musulmans et toutes les tendances légalistes et réformistes, n’ont pas pris la mesure des bouleversements mondiaux historiques, des transformations dans les rapports internationaux de pouvoir, et plus fondamentalement du nouveau paradigme de la globalisation. De plus, ce qui était à l’origine compris comme un moyen de la réforme sociale, politique, économique et culturel, le pouvoir de l’Etat, a fini par devenir une fin en soi et à contribuer à pervertir les intentions, autant que les actions, d’un très large segment des mouvements islamistes. Tous ces facteurs réunis ont, avec le temps, opéré un décalage entre les thèses répétées de ces mouvements - préservant certes un réel soutien populaire - et leur capacité à répondre aux défis de l’époque. Devenus des mouvements islamistes nationalistes, leur obsession du rapport à l’Etat a fini par leur faire négliger les vraies questions économiques, les défis culturels majeurs, voire même de délaisser les questions fondamentales de la liberté, de la citoyenneté et de l’autonomie de l’individu. Pressés dans l’opposition et totalement investis (et prisonniers) dans la volonté de légitimer, aux yeux de l’Occident, le bien fondé de leur participation au processus démocratique en tant que forces crédibles, ouvertes et dignes de confiance, les islamistes sont devenus une force de réaction qui au nom du pragmatisme, et en allant de compromis en compromis, ont certes préservé la référence religieuse de leur discours mais en la vidant de son potentiel de libération sociale, économique et culturelle.

                          Nous sommes bien loin des thèses d’une interprétation nouvelle des sources scripturaires ou d’une "théologie" de la libération des peuples qui mettrait en avant la priorité des pauvres et des opprimés et qui, enfin, penserait les rapports sociaux et politiques en termes économiques et culturels. Les islamistes n’offrent pas d’alternatives économiques viables et crédibles aujourd’hui et, au nom de cette constante obsession de leur reconnaissance internationale, ils ont plié devant les impératifs de l’économie capitaliste dominante. La référence religieuse est devenue une référence réactive, et strictement protectrice (essentiellement contre les dérives permissives de l’Occident et des occidentalisés), sans capacité à offrir des alternatives éthiques sur les plans de l’éducation, de la justice sociale, de l’environnement, de la culture et de la communication. On assiste même parfois à des dérives populistes dans les discours qui instrumentalisent la parole religieuse à des fins avant tout identitaires, émotionnelles et, bien sûr, électoralistes.

                          On peut célébrer la réussite économique de la Turquie, de même que leur capacité à avoir prouvé leurs compétences et leur pragmatisme (sans oublier d’être critique sur les absences de liberté, et les velléités de certains dirigeants de monopoliser le pouvoir) ; on peut saluer l’évolution de la pensée des islamistes qui affirment aujourd’hui que "la liberté vient avant la shari’a" ou qu’il faut établir un Etat civil avec des références islamiques plutôt qu’un "Etat islamique" de nature théocratique, etc. Ces derniers propos restent encore davantage des slogans (répondant aux attaques, notamment au moment de l’exercice du pouvoir), que les fondements d’un projet politique clair, original, réellement alternatif. Car enfin qu’y a-t-il de nouveau dans les programmes des islamistes légalistes et conservateurs, si ce n’est de montrer qu’ils sont capables de faire aussi bien que leurs opposants et ici, faudrait-il plutôt dire, aussi mal qu’eux quant à l’incapacité généralisée à changer l’ordre des choses.

                          Peut-être faudrait-il commencer par revoir les priorités, par changer fondamentalement de paradigme, et que l’islam politique cesse d’être, intrinsèquement, politique. Après près d’un siècle d’opposition aux pouvoirs, et quelques décennies de son exercice, l’islamisme est devenue une idéologie de moyens et de gestion et n’offre de proposition de sens et de renouveau qu’en réaction aux "agressions des ennemis" de l’Occident ou de l’intérieur. Les sociétés majoritairement musulmanes ne pourront pas se libérer avec une telle vision réactive et limitée. Il est urgent d’être à l’écoute des peuples qui ont besoin de sens, de dignité et de spiritualité. Cette dernière ne correspond pas du tout à une vision éthérée du rapport à la foi, à la religion ou aux règles : il s’agit ici de penser les finalités de l’agir humain et de développer les contours d’une éthique individuelle et sociale qui soit une réelle alternative à l’ordre injuste et inhumain du monde. Les besoins de sens, de liberté, de justice et de dignité sont patents et les musulmans ont besoin que l’on élabore enfin une philosophie holistique des fins et non plus qu’on s’en tienne à la gestion chaotique des moyens dans laquelle l’islam politique s’est enfermée. Les sociétés majoritairement musulmanes ont besoin d’une révolution intellectuelle : radicale dans son essence, courageuse quant à ses objectifs.

                          Loin des pouvoirs, à distance des enjeux politiques et politiciens, il s’agit de se réconcilier avec la densité et l’amplitude de la profonde tradition de la civilisation islamique qui portait un sens, stipulait des règles à la lumière des objectifs de dignité, de liberté, de justice et de paix. Les peuples musulmans ont aujourd’hui besoin de cette réconciliation, de cette réappropriation de soi. Il est question de spiritualité et de mystique : non pas de ce type de soufisme dévoyé, qui en ne voulant pas "faire de politique" a essentiellement fait la politique des pouvoirs et des colonisateurs, mais de cette quête de soi que le soufisme authentique n’a jamais divorcé de la préoccupation humaine, sociale et politique ( au sens de la gouvernance sage et juste). On ne peut se contenter d’affirmer que la liberté vient avant la "shari’a" : ce qui fait défaut, c’est l’élaboration d’une réflexion profonde sur la liberté à l’époque contemporaine et des objectifs supérieurs de la Voie (ash-shari’a) au-delà de sa réduction à un corps de règles, présentées comme les lois intangibles de Dieu. Ce que ash-Shatibi a fait dans sa synthèse sur "les objectifs de la shari’a", et qui est proprement une "philosophie du droit", il faut le produire impérativement avec la notion liberté et développer une "philosophie de la liberté" qui ne soit pas étriquée, réactive ou dogmatique mais ample, holistique et libératrice, pour les femmes comme pour les hommes.

                          Il est un urgent besoin de jeunes savants (ulama), des femmes et des hommes, et d’intellectuels qui soient un peu courageux. Respectueux du message et des règles immuables de la pratique, il est impératif qu’ils se réconcilient avec l’audace intellectuelle de ceux qui ont donné force à la tradition islamique millénaire. Face aux institutions qui les ont parfois formés et qui sont étatiquement sous contrôle et intellectuellement frileuses (à l’instar d’al-Azhar ou de Umm al-Qura aujourd’hui), les jeunes générations musulmanes doivent se libérer, s’affirmer, et donner sens à une dynamique de la société civile qui cesse d’être passive, ou de simplement se plaindre et de s’indigner, pour explorer de nouvelles voies, proposer des alternatives. Fidèle à soi, résistant à l’ordre des choses.

                          Les défis sont immenses et en se libérant de l’obsession "politique", un mouvement de pensée devrait élaborer les termes d’un contre pouvoir qui pense la libération des peuples par l’éducation, l’engagement social, les alternatives à l’économie dominante et la créativité culturelle et artistique. Sur le plan interne, j’ai mentionné les défis intellectuels qui consistent à penser les finalités générales et à développer une vision globale quant à garantir la liberté, l’autonomie et la justice. La question des divisions internes est prioritaire entre les sunnites et les shiites d’abord et, bien sûr, entre les différents courants de pensée (entre les laïques et les islamistes également) et elle doit être soulevée : les sujets de division sont parfois graves, et parfois tout simplement risibles, et il appartient aux ulamas, aux intellectuels libres et aux activistes de sortir de ce piège (que les islamistes entretiennent parfois aujourd’hui au point de s’y perdre et de s’y noyer). Les musulmans ne sont pas seuls à résister. Non seulement il est urgent d’établir des relations Sud-Sud et de sortir de la relation biaisée "Islam-Occident" mais il importe d’explorer les potentialités de nouveaux partenariats éducatifs, scientifiques et culturels avec des peuples et des dynamiques d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie. La pensée musulmane, qui fut nourrie par l’idée qu’il faut faire sienne la sagesse d’où qu’elle vienne, a fini par s’isoler, se recroqueviller et se dessécher par son incapacité à étudier, à échanger, et à tirer profit des apports des autres civilisations, cultures et sociétés. Les islamistes ne dérogent pas à l’air du temps : obsédés par le Nord, ils en ont perdu le Sud ( la Qibla qui dirige vers le centre et qui dit le sens, ne donne-t-elle pas pourtant la même valeur et la même dignité à toutes les périphéries ?).

                          Les islamistes d’aujourd’hui ont développé un message conservateur d’adaptation. La conscience musulmane contemporaine doit s’en libérer et renouer avec la force réformatrice et quasi révolutionnaire du message spirituel et humain de sa tradition qui l’appelle autant à la réconciliation avec soi qu’à l’ouverture à autrui. Un cycle se termine et nous avons besoin de renouveau : ne serait-ce déjà qu’en connaissant mieux notre héritage, en déterminant nos priorités et en sachant mieux faire usage des nouveaux moyens à notre disposition pour parvenir à réaliser les objectifs. Il s’agit de liberté, de dignité et de libération et le paradoxe tient au fait que les musulmans, manquant de confiance en soi, sont les gardiens inconscients, et tiennent dans leur main tremblante, les clefs de leur propre prison.

                          Tariq Ramadan

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                          • #14
                            La référence religieuse est devenue une référence réactive, et strictement protectrice (essentiellement contre les dérives permissives de l’Occident et des occidentalisés), sans capacité à offrir des alternatives éthiques sur les plans de l’éducation, de la justice sociale, de l’environnement, de la culture et de la communication.

                            On assiste même parfois à des dérives populistes dans les discours qui instrumentalisent la parole religieuse à des fins avant tout identitaires, émotionnelles et, bien sûr, électoralistes.
                            Voilà qui résume tout !

                            Tarik ramadhan, Cheikh Imaran et bien d'autres penseurs musulmans n'ont pas cessé de tirer la sonnette d'alarme sur les courants islamistes actuels.

                            Frédéric a dit:
                            Cette naïveté parait si incroyable que l'on se dit que l'on a du rater quelque chose! Il doit y avoir des motifs secrets qui nous ont échappé!
                            Ils auraient du peut-être lire Tarik Ramadan , pas laisser partir leur élites , les jeunes ....trop longtemps dans l'opposition il n'ont pas su évoluer ...etc
                            Mais tous de même naïf à ce point c'est proche de la stupidité...sauf si il y a quelque chose que l'on ne sait pas ...
                            Je crois aussi Frédéric.

                            Contre la junte militaire, ils n'avaient qu'à prendre l'exemple des islamistes Turques !

                            http://www.algerie-dz.com/forums/sho...&postcount=232
                            Dernière modification par absent, 18 août 2013, 00h12.

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                            • #15
                              Tariq Ramadan est beaucoup plus sérieux que Sheikh Imran. Rien à voir même. Sheikh Imran ne dénonce jamais la tyrannie de nos régimes, les pouvoir dictatoriaux, il est presque dans la théorie du complot absolu, même s'il y a un peu de vérité dans ce qu'il dit .

                              Tariq Ramadan est vrai intellectuel qui ne sombre pas dans analyses bizaroide, il parle de fait, il fait des analyses pointu, un travail académique et sérieux .
                              Dernière modification par votrefrere, 17 août 2013, 23h59.

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