Qu’ils soient anciens ou récents, grands ou petits, nos parcs animaliers ne jouissent pas toujours des meilleures conditions pour répondre à leur vocation originelle : celle de constituer un lieu de découvertes et de détente. Suivez El Watan Week-end pour une petite balade.
On dénombrait 19 parcs animaliers pour l’Algérie. Beaucoup ont disparu comme ceux de Batna, Béchar, du Centre national de recherches sur les zones arides (CRDZA) à Beni Abbès, de Beni Saf, de Bou Saâda, de Djelfa, de Djemaâ (Biskra) ou encore celui de Laghouat. N’existent aujourd’hui que ceux de Tlemcen, d’Oran, de Taza (Jijel), de Sétif, de Ghardaïa, de Braptia à El Kala (El Tarf) et à Alger celui de Ben Aknoun (PLZA) et celui du Hamma. Les parcs animaliers ouverts au public, car autrefois les souverains du Maghreb entretenaient pour leurs plaisir et loisirs leurs propres ménageries, sont apparus sous la colonisation française. C’était plus des collections vivantes d’une faune exotique. A l’exception du zoo du Hamma et celui du CRDZA, aucun n’a survécu à l’indépendance. Aujourd’hui, on en compte 8, dont la moitié privés, sont l’œuvre de la famille Hadj Aïssa de Ghardaïa. Les 4 autres sont publics, deux sont à Alger, le plus grand, celui de Ben Aknoun, a quelques vagues ressemblances avec les zoos d’ailleurs, et celui, plus petit, du Hamma. Ceux qui restent, les parcs de Taza à Jijel et de Braptia à El Kala, gérés tous deux par le PLZA, sont l’œuvre de Ahmed Maâbed, wali d’El Tarf après avoir été celui de Jijel.
Il y a 25 ans, il a fait ses classes à Braptia en qualité d’attaché de cabinet dans la réserve du cerf de Barbarie de Braptia, aujourd’hui engloutie sous le béton et l’asphalte du parc animalier éponyme. Les parcs algériens sont tous le fruit de l’improvisation. Ils sont de dimensions différentes. Les petits, ceux du privé, sont établis sur quelques centaines de mètres carrés, un avantage de taille pour leur gestion qui reste à la hauteur des moyens des gérants. Pour les plus vastes, il n’y a pas eu d’études préalables pour l’occupation de l’espace, sélectionner les groupes d’animaux et dimensionner les infrastructures avec des objectifs bien définis : ménageries, collections d’animaux à exposer, ou encore dans sa conception moderne comme centre de conservation de la biodiversité. Ce genre d’établissement est budgétivore. En Europe, des parcs zoologiques de renommée mondiale comme ceux d’Anvers (Belgique), de Vincennes (Paris, France), de Berlin, ont besoin, en plus des recettes de leurs millions de visiteurs, de subventions colossales de l’Etat, de la région et de la commune. Des associations et des laboratoires de recherche doivent aussi venir en aide pour prendre en charge des activités qui ne sont plus soutenues par les fonds publics.
On dénombrait 19 parcs animaliers pour l’Algérie. Beaucoup ont disparu comme ceux de Batna, Béchar, du Centre national de recherches sur les zones arides (CRDZA) à Beni Abbès, de Beni Saf, de Bou Saâda, de Djelfa, de Djemaâ (Biskra) ou encore celui de Laghouat. N’existent aujourd’hui que ceux de Tlemcen, d’Oran, de Taza (Jijel), de Sétif, de Ghardaïa, de Braptia à El Kala (El Tarf) et à Alger celui de Ben Aknoun (PLZA) et celui du Hamma. Les parcs animaliers ouverts au public, car autrefois les souverains du Maghreb entretenaient pour leurs plaisir et loisirs leurs propres ménageries, sont apparus sous la colonisation française. C’était plus des collections vivantes d’une faune exotique. A l’exception du zoo du Hamma et celui du CRDZA, aucun n’a survécu à l’indépendance. Aujourd’hui, on en compte 8, dont la moitié privés, sont l’œuvre de la famille Hadj Aïssa de Ghardaïa. Les 4 autres sont publics, deux sont à Alger, le plus grand, celui de Ben Aknoun, a quelques vagues ressemblances avec les zoos d’ailleurs, et celui, plus petit, du Hamma. Ceux qui restent, les parcs de Taza à Jijel et de Braptia à El Kala, gérés tous deux par le PLZA, sont l’œuvre de Ahmed Maâbed, wali d’El Tarf après avoir été celui de Jijel.
Il y a 25 ans, il a fait ses classes à Braptia en qualité d’attaché de cabinet dans la réserve du cerf de Barbarie de Braptia, aujourd’hui engloutie sous le béton et l’asphalte du parc animalier éponyme. Les parcs algériens sont tous le fruit de l’improvisation. Ils sont de dimensions différentes. Les petits, ceux du privé, sont établis sur quelques centaines de mètres carrés, un avantage de taille pour leur gestion qui reste à la hauteur des moyens des gérants. Pour les plus vastes, il n’y a pas eu d’études préalables pour l’occupation de l’espace, sélectionner les groupes d’animaux et dimensionner les infrastructures avec des objectifs bien définis : ménageries, collections d’animaux à exposer, ou encore dans sa conception moderne comme centre de conservation de la biodiversité. Ce genre d’établissement est budgétivore. En Europe, des parcs zoologiques de renommée mondiale comme ceux d’Anvers (Belgique), de Vincennes (Paris, France), de Berlin, ont besoin, en plus des recettes de leurs millions de visiteurs, de subventions colossales de l’Etat, de la région et de la commune. Des associations et des laboratoires de recherche doivent aussi venir en aide pour prendre en charge des activités qui ne sont plus soutenues par les fonds publics.
Parc zoologique et des loisirs d’Alger (Ben Aknoun, Alger) :
Le PLZA a ouvert ses portes le 5 juillet 1982. Au forceps, les derniers animaux étaient arrivés la veille. Sa superficie est de 304 ha en plein centre urbain, ce qui fait dire à beaucoup qu’il a au moins le mérite d’avoir soustrait 400 ha à l’inexorable avancée du béton qui a submergé cette partie de la capitale. Il est divisé en deux zones : un zoo de 40 ha, un parc d’attractions de 50 ha et 200 ha de forêt où se trouvent aussi l’hôtel Mouflon d’or et l’hôtel Moncada.
Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur le PLZA, le plus grand des parcs animaliers du pays. Il tombe en ruine. Les équipements sont en panne ou hors d’usage et ils ne sont pas remplacés, mais les commerces et les lieux de restauration appartenant à des particuliers ont proliféré. Bien qu’un jeune hippopotame y soit né en 2012, l’état du parc zoo est considéré comme déplorable.
Autrefois l’une des destinations de visiteurs de toutes les régions du pays et d’étrangers, il n’est plus fréquenté que pour l’évasion momentanée qu’offrent aux Algérois stressés sa verdure et ses promenades le long des voies bitumées. Le docteur vétérinaire Abdelmoumen Boumaza, l’un des artisans du PLZA dans les années 1970/80, nous parle du commencement. «Au début, nous dit-il, c’était de l’improvisation. Les réalisations s’effectuaient sans étude, mais au fur et à mesure des suggestions.
Par exemple, lorsque dans le cadre de visites officielles, on offrait des animaux au ministre de l’époque, Ahmed Bencherif, on les ramenait au parc et on essayait de voir ce qu’on pouvait faire avec.» Il faudra attendre la signature d’une convention avec le zoo de Berlin qui encadre le PLZA pour donner au parc (qui deviendra alors PLZA), une assise, une organisation, des buts et une stratégie pour y parvenir. Puis vint la période de l’acquisition des animaux. Beaucoup de hauts cadres se frottaient les mains parce qu’ils croyaient qu’ils iraient en safari chasser les animaux en Afrique !
budgétivore
Cela a été très dur de leur faire admettre que les zoos se peuplent avec les surplus des autres zoos. A quelques mois de l’ouverture, les animaux n’étaient toujours pas là et les infrastructures qui devaient les recevoir à peine entamées. Dr Boumaza, qui effectuait son service national, a alors bénéficié d’une autorisation spéciale pour faire le tour des zoos d’Europe et rapporter ce qui pouvait l’être. Tout a finalement pu être prêt pour l’inauguration par le président Bendjedid.
Mais c’est aussi à partir de cette date que commença le déclin du PLZA qui n’aura connu que quelques heures de gloire. On savait ce genre d’établissement budgétivore, c’est pour cette raison qu’on y a implanté deux hôtels et un parc d’attractions, mais c’était très insuffisant devant les exigences d’une telle réalisation. Faites d’abris, d’enclos ou de cages adaptés, les animaux s’y battaient, ou alors il était impossible de les approcher pour les soigner et nettoyer leur cage.
Un jour, un lion s’est échappé e il a fallu faire appel à un tireur d’élite de la police pour l’abattre. Les animaliers n’avaient aucune formation et la clinique vétérinaire pas encore fonctionnelle. Puis vint la période des restrictions budgétaires dont le PLZA n’a jamais pu se relever.
Le PLZA a ouvert ses portes le 5 juillet 1982. Au forceps, les derniers animaux étaient arrivés la veille. Sa superficie est de 304 ha en plein centre urbain, ce qui fait dire à beaucoup qu’il a au moins le mérite d’avoir soustrait 400 ha à l’inexorable avancée du béton qui a submergé cette partie de la capitale. Il est divisé en deux zones : un zoo de 40 ha, un parc d’attractions de 50 ha et 200 ha de forêt où se trouvent aussi l’hôtel Mouflon d’or et l’hôtel Moncada.
Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur le PLZA, le plus grand des parcs animaliers du pays. Il tombe en ruine. Les équipements sont en panne ou hors d’usage et ils ne sont pas remplacés, mais les commerces et les lieux de restauration appartenant à des particuliers ont proliféré. Bien qu’un jeune hippopotame y soit né en 2012, l’état du parc zoo est considéré comme déplorable.
Autrefois l’une des destinations de visiteurs de toutes les régions du pays et d’étrangers, il n’est plus fréquenté que pour l’évasion momentanée qu’offrent aux Algérois stressés sa verdure et ses promenades le long des voies bitumées. Le docteur vétérinaire Abdelmoumen Boumaza, l’un des artisans du PLZA dans les années 1970/80, nous parle du commencement. «Au début, nous dit-il, c’était de l’improvisation. Les réalisations s’effectuaient sans étude, mais au fur et à mesure des suggestions.
Par exemple, lorsque dans le cadre de visites officielles, on offrait des animaux au ministre de l’époque, Ahmed Bencherif, on les ramenait au parc et on essayait de voir ce qu’on pouvait faire avec.» Il faudra attendre la signature d’une convention avec le zoo de Berlin qui encadre le PLZA pour donner au parc (qui deviendra alors PLZA), une assise, une organisation, des buts et une stratégie pour y parvenir. Puis vint la période de l’acquisition des animaux. Beaucoup de hauts cadres se frottaient les mains parce qu’ils croyaient qu’ils iraient en safari chasser les animaux en Afrique !
budgétivore
Cela a été très dur de leur faire admettre que les zoos se peuplent avec les surplus des autres zoos. A quelques mois de l’ouverture, les animaux n’étaient toujours pas là et les infrastructures qui devaient les recevoir à peine entamées. Dr Boumaza, qui effectuait son service national, a alors bénéficié d’une autorisation spéciale pour faire le tour des zoos d’Europe et rapporter ce qui pouvait l’être. Tout a finalement pu être prêt pour l’inauguration par le président Bendjedid.
Mais c’est aussi à partir de cette date que commença le déclin du PLZA qui n’aura connu que quelques heures de gloire. On savait ce genre d’établissement budgétivore, c’est pour cette raison qu’on y a implanté deux hôtels et un parc d’attractions, mais c’était très insuffisant devant les exigences d’une telle réalisation. Faites d’abris, d’enclos ou de cages adaptés, les animaux s’y battaient, ou alors il était impossible de les approcher pour les soigner et nettoyer leur cage.
Un jour, un lion s’est échappé e il a fallu faire appel à un tireur d’élite de la police pour l’abattre. Les animaliers n’avaient aucune formation et la clinique vétérinaire pas encore fonctionnelle. Puis vint la période des restrictions budgétaires dont le PLZA n’a jamais pu se relever.
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