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une espèce menacée ou menaçante ? : Les villageois montagnards se plaignent du singe magot

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  • une espèce menacée ou menaçante ? : Les villageois montagnards se plaignent du singe magot



    Si on pouvait lire dans les pensées d’un singe magot, on trouverait certainement que sa première crainte est de voir l’espèce humaine en extinction. Quand la forêt est en feu et qu’il n’y a plus rien à manger, c’est chez l’homme qu’il trouve toute sa pitance.
    Samedi, en quête de nourriture, ils étaient plus d’une centaine à investir le village Aguouillal, une petite localité montagneuse, située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Bouira. Les arbres fruitiers ne manquent pas dans cette zone. Les singes magot se sont
    régalés en s’attaquant aux figuiers et aux grenadiers pour le grand malheur des agriculteurs qui en ont été réduits à constater les énormes pertes. L’APS, qui rapporte l’information, cite un habitant du village qui décrit le climat de panique au sein des populations locales au moment de l’attaque des singes magot : « Ces animaux sont devenus violents et nous causent de grandes pertes dans nos vergers. »
    C’est le même scénario chaque été et printemps. La faim pousse les singes à chercher leurs nourritures dans les jardins fruitiers. Ils sont devenus, en fait, une véritable menace quotidienne sur les vergers et même, les habitants n’hésitent pas à le dire, sur la vie des gens. Les incendies qui ravagent chaque été les forêts de la wilaya de Bouira privent le singe magot de son habitat naturel et de sa nourriture. C’est l’explication donnée par Rachid Alliche, responsable au parc national du Djurdjura (PND): « Suite aux incendies de forêt, le singe magot a perdu sa nourriture. Il va donc la chercher là où elle se trouve. Des colonies entières descendent aux villages, notamment ceux des communes d’El-Adjiba, d’El-Asnam et de Saharidj ». Ce phénomène n’est pas nouveau. Il y a quelques années, les habitants d’Iboudrarène et de Yatafen, deux villages, dans la daïra de Beni-Yenni, avaient tiré la sonnette d’alarme sur le problème d’insécurité créé par les « descentes » de plus en plus fréquentes des singes magot jusqu’à devenir une menace pour leur vie. Ils vivaient cette situation d’attaques sur leurs arbres fruitiers depuis deux décennies déjà. De là à avoir en tête l’idée de constituer des groupes d’auto-défense pour s’en protéger, il n’y a qu’un pas que les villageois envisagent de franchir. Le problème est que le singe magot est classé, depuis 2008, espèce en danger par l’UICN (Union internationale de conservation de la nature), en raison de la forte diminution des populations sauvages. Il est protégé par la loi algérienne bien qu’il semble, chez nous, plutôt prolifique. Les responsables des parcs nationaux ne cessent de rappeler que le singe magot est une espèce animale protégée et de mettre en garde contre toute tentative d’atteinte à ce primate.
    Sa chasse est sanctionnée par une amende et une peine d’emprisonnement, pouvant aller jusqu’à deux ans, selon la loi en vigueur. Au parc national de Chréa, des tournées de surveillance sont périodiquement effectuées par les agents du Parc, pour veiller à la protection du singe magot. Comment protéger le singe magot et en même temps éviter qu’il constitue une menace pour les villageois riverains de son habitat naturel ? A la direction générale des forêts, c’est un véritable casse-tête.
    Écrit par M’hamed Rebah
    REPORTERS DZ
    dz(0000/1111)dz
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