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Célébration du congrès de la Soummam, le 20 août 1956 : Akbou, une semaine en histoire

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  • Célébration du congrès de la Soummam, le 20 août 1956 : Akbou, une semaine en histoire

    A l’occasion de la célébration du 57e anniversaire de la tenue du Congrès de la Soummam, le 20 août 1956, le président de l’association Med-Action d’Akbou, Hocine Smaali, indique qu’une semaine de l’histoire sera organisée en son siège.
    Un événement qui verra la participation, et pour la première fois, de militants anticolonialistes français.
    A travers cette manifestation, l’association veut apporter sa contribution à l’écriture de l’histoire, une entreprise éminemment délicate lorsqu’il s’agit surtout de la Guerre d’Algérie avec, au demeurant, une Révolution en majuscule.
    Une dimension scientifique académique sera donnée à ce 57e
    anniversaire à travers la conférence qu’a animée hier Amar Mohand-Amer, docteur en histoire, maître de recherche au Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), division socio-anthropologie de l’histoire et de la mémoire, HistMem, sur le Congrès de la Soummam et intitulée « Vérités historiques à redire » (Lire entretien).
    « Nous nous focaliserons sur ces Français ayant soutenu la Révolution de 1954, qu’ils soient prêtres, militants communistes, étudiants ou intellectuels progressistes et qui ont choisi de prendre parti pour la cause nationale et à certains d’entre eux de rester vivre dans un pays qu’ils considèrent comme le leur. Ils se solidarisèrent avec le combat des faibles, des humiliés et risquèrent leur liberté et leur vie en sachant pertinemment pourquoi ils refusent cette guerre qui dénie la vérité et le droit. Sans ambages, ils ont perçu la colonisation comme l’oppression d’un peuple par un autre et s’en démarquèrent, au nom de l’idéal humaniste, a contrario de ceux qui engagèrent le peuple français dans une guerre coloniale », soutient le président de l’association, Hocine Smaali. Une occasion pour rendre également hommage « aux soldats du contingent mobilisé pour, officiellement, le maintien de l’ordre qui n’ont pas cédé malgré toutes les tentatives de bourrage de crâne, les pressions et chantages de toutes sortes, les mises à l’écart, les brimades ouvertes ou camouflées des gradés, souvent anciens d’Indochine, avides de prendre leur revanche sur un adversaire – pour eux le même qu’au Vietnam – qui les avait victorieusement affrontés là-bas », poursuit-il. Par ailleurs, à cette occasion deux projections de films rendant à Francis Jeanson et aux Français ayant soutenu la Révolution de novembre 1954 seront au menu de cette manifestation. Le premier documentaire à être projeté est du réalisateur Jean Asselmeyer qui sera présent : Ils ont rejoint le front pour la libération de l’Algérie. Le second évoquera le parcours de Francis Jeanson, créateur du réseau des porteurs de valises en France. Ce documentaire retrace l’itinéraire de cet intellectuel engagé, en présence des deux réalisateurs du film : Bernard Vrignon et Catherine De Grissac.
    D’autre part, Jacques Tourtaux, auteur du livre Souvenirs d’un appelé anticolonialiste, sera également présent à cette manifestation, la première du genre à Akbou, où il témoignera de son refus de la guerre, lui qui était mobilisé comme appelé dans les « évènements » d’Algérie (comme ils disent), en refusant d’être entraîné dans le bourbier de cette sale guerre livrée à un peuple opprimé. Ce programme sera clôturé par une conférence sur « Les mineurs algériens des Cévennes (France) dans le combat héroïque pour l’indépendance, 1954-1962 », qui sera animée par Bernard Deschamps, président de l’association France El Djazair et titulaire de la médaille du 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie remise par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Par ailleurs, l’association Med-Action sortira aussi le premier numéro de la revue intitulée Mémoire.
    Dans ce baptême du feu – avec la contribution d’historiens et d’acteurs privilégiés de l’époque – sont mis sous les feux de la rampe des faits et événements, non anodins, survenus dans les deux rives, dont on parle peu ou pas du tout, des événements exceptionnels d’humanité en somme. « Nous évoquons la Guerre d’Algérie avec des rappels de l’histoire qui prouvent, si besoin est, que le colonialisme et son système corollaire d’exploitation sont loin de faire l’unanimité des Français, en réitérant sans cesse que, bien évidemment, la Guerre d’Algérie n’a pas été livrée contre le peuple français », enchaîne-t-il. C’est pour la première fois que des historiens, journalistes, moudjahidine et militants français et algériens évoqueront la Guerre d’Algérie en abordant plusieurs thèmes historiques inédits. « Dans un devoir de mémoire, l’éditorial de ce premier numéro, qui sortira le 20 août 2013, salue le combat de ceux qui ont refusé le ‘‘choc des civilisations’’ en participant, en tant que citoyens algériens, à la construction ‘‘d’un autre choc, celui des solidarités’’, par pure considération humaine, humaniste.» Il convient de savoir, par ailleurs, que Bernard Deschamps, Daho Djerbal, Djamil Aissani, Djoudi Attoumi, Gilbert Minier, Jacques Tourtaux, Jean Asselmeyer, Jean-Charles Jauffret, Judith Scheele et Mohamed Bedreddine ont contribué à l’élaboration de cette première édition de la revue Mémoire. Par ailleurs, en marge de cette rencontre, une déclaration d’amitié et de partenariat sera signée par Med-Action et l’association France El Djazair, établie à Nîmes. Elle a pour objectif de susciter et d’encourager les actions et initiatives éducatives visant la promotion et la vulgarisation de la culture universelle, de l’histoire contemporaine, de la connaissance et de la reconnaissance de l’autre. Dans le contrat-programme qui liera ces associations des deux rives de la Méditerranée, il est question de favoriser et développer les échanges pédagogiques entre les jeunesses des deux pays dans les domaines culturel, touristique, artistique et sportif en vue de permettre une meilleure connaissance réciproque des jeunes entre eux et former des citoyens tournés vers l’avenir. Les échanges d’expériences, de documentations et d’archives relatifs à l’histoire, la citoyenneté et la démocratie sont aussi des axes contenus dans ce document qui sera paraphé le 21 août à Akbou.
    A la clôture de ces journées, l’association Med-Action rendra un hommage particulier à trois chercheurs pour leur contribution à l’écriture, la promotion de l’histoire et à la sauvegarde du patrimoine culturel matériel, immatériel algérien, il s’agit de Djoudi Attoumi, ancien officié de l’ALN et écrivain, Djamil Aïssani, chercheur, président de l’association Gehimab, et enfin Mohamed Bedreddine, chercheur, ancien directeur de Radio Soummam et de la radio Chaîne II kabyle.

    par Yacine M REPORTERS DZ
    dz(0000/1111)dz
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