Homme fort de l'armée égyptienne, le général Abdel Fattah al-Sissi affirme que l'Etat «ne pliera pas» face aux Frères musulmans, qui ont annulé une marche dimanche.
Les islamistes ont annulé des manifestations prévues dimanche contre le coup militaire en Egypte. Ils ont évoqué des «raisons de sécurité», alors que le nouvel homme fort du pays, le général Abdel Fattah al-Sissi, a dit que son pays ne «plierait» pas, après des heurts qui ont fait en quatre jours près de 900 tués.
Dans le centre du Caire, devant l’une des mosquées d’où devait partir un défilé réclamant le retour au pouvoir du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l’armée le 3 juillet, un journaliste de l’AFP sur place a vu des membres des «comités populaires».
Aucun manifestant n’était présent, redoutant visiblement la réaction de ces groupes d’auto-défense constitués en général de jeunes armés qui s’en prennent aux hommes portant la barbe et aux femmes vêtues du voile intégral. Mais le ministère de l’Intérieur a lui ensuite annoncé l’interdiction de ces comités.
Signe du manque manifeste d’organisation des Frères musulmans, la confrérie de Mohamed Morsi, plusieurs communiqués contradictoires ont annoncé l’annulation ou le maintien des neuf cortèges prévus. La plupart des dirigeants des Frères musulmans sont désormais incarcérés ou en fuite.
Mise en garde
L’armée bloquait des grands axes du Caire pour empêcher des manifestations islamistes. Le ministère des Biens religieux a, lui, annoncé que les mosquées ne seraient désormais plus ouvertes que pour les prières, tentant d’éviter les rassemblements. Des images de télévision ont toutefois montré des défilés en dehors de la capitale.
Plus tard, au moins 36 détenus islamistes ont été tués dans une tentative d’évasion durant leur transfert du Caire vers une prison de la banlieue, a annoncé l’agence de presse officielle MENA, assurant que le convoi de la police a été attaqué par des hommes armés. «L’Alliance contre le coup d’Etat», une coalition pro-Morsi, a affirmé que 38 des siens avaient été «assassinés» dans ce convoi.
Les pro-Morsi avaient appelé à une semaine de manifestations dès samedi, mais seuls quelques groupes de manifestants ont bravé le couvre-feu nocturne.
Plusieurs tirs
Mercredi, journée la plus meurtrière de l’histoire récente du pays, quelque 600 personnes ont péri, notamment dans la dispersion de deux sit-in islamistes. Deux jours plus tard, lors du «vendredi de la colère» des pro-Morsi, 173 personnes ont été tuées, en majorité des manifestants. Au total, 70 policiers ont été tués dans ces violences.
Samedi, après des échanges de tirs, la police a évacué de force des centaines de pro-Morsi retranchés dans une mosquée du Caire - dont certains ont ensuite été battus par une foule en colère. Quelque 385 personnes ont été arrêtées.
Les violences ont fait au total 79 tués et 549 blessés pour la seule journée de samedi, a rapporté MENA qui citait dimanche un bilan gouvernemental.
Appel par le vice-premier ministre
Dimanche matin, premier jour de la semaine en Egypte, la vie avait repris un cours quasi normal dans les rues du Caire de nouveau embouteillées. En fin d’après-midi toutefois, les rues se vidaient en prévision de possibles manifestations.
Le gouvernement continue d’assurer que les membres de la confrérie pourraient participer au processus de transition, tout en rejetant une «réconciliation avec ceux ayant du sang sur les mains».
Le vice-premier ministre Ziad Bahaa el Dine, classé dans le camp des libéraux, devait proposer ce dimanche un plan destiné à mettre fin aux violences.
Ce projet, que Reuters a pu consulter, n’évoque pas le sort de Mohamed Morsi, toujours en détention. Il appelle notamment à la levée de l’état d’urgence proclamé mercredi, à la participation de tous les partis politiques et à la garantie des principales libertés.
Accusation lancée
Mais il semble en porte-à-faux avec la ligne dure défendue par le Premier ministre Hazem Beblawi qui a proposé samedi la dissolution des Frères musulmans.
L’Union européenne a elle averti qu’elle était prête à «réexaminer» ses relations avec ce pays si la violence ne cessait pas. Londres et l’ONU ont eux dénoncé un «usage excessif de la force» contre les manifestants, la France a jugé «inacceptable» de telles violences alors que Berlin a appelé au «dialogue», seule solution pour éviter la «guerre civile».
En revanche, l’Autorité palestienne, la Jordanie et surtout Ryad ont affirmé soutenir le pouvoir égyptien «face au terrorisme».
(ats/Newsnet
Les islamistes ont annulé des manifestations prévues dimanche contre le coup militaire en Egypte. Ils ont évoqué des «raisons de sécurité», alors que le nouvel homme fort du pays, le général Abdel Fattah al-Sissi, a dit que son pays ne «plierait» pas, après des heurts qui ont fait en quatre jours près de 900 tués.
Dans le centre du Caire, devant l’une des mosquées d’où devait partir un défilé réclamant le retour au pouvoir du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l’armée le 3 juillet, un journaliste de l’AFP sur place a vu des membres des «comités populaires».
Aucun manifestant n’était présent, redoutant visiblement la réaction de ces groupes d’auto-défense constitués en général de jeunes armés qui s’en prennent aux hommes portant la barbe et aux femmes vêtues du voile intégral. Mais le ministère de l’Intérieur a lui ensuite annoncé l’interdiction de ces comités.
Signe du manque manifeste d’organisation des Frères musulmans, la confrérie de Mohamed Morsi, plusieurs communiqués contradictoires ont annoncé l’annulation ou le maintien des neuf cortèges prévus. La plupart des dirigeants des Frères musulmans sont désormais incarcérés ou en fuite.
Mise en garde
L’armée bloquait des grands axes du Caire pour empêcher des manifestations islamistes. Le ministère des Biens religieux a, lui, annoncé que les mosquées ne seraient désormais plus ouvertes que pour les prières, tentant d’éviter les rassemblements. Des images de télévision ont toutefois montré des défilés en dehors de la capitale.
Plus tard, au moins 36 détenus islamistes ont été tués dans une tentative d’évasion durant leur transfert du Caire vers une prison de la banlieue, a annoncé l’agence de presse officielle MENA, assurant que le convoi de la police a été attaqué par des hommes armés. «L’Alliance contre le coup d’Etat», une coalition pro-Morsi, a affirmé que 38 des siens avaient été «assassinés» dans ce convoi.
Les pro-Morsi avaient appelé à une semaine de manifestations dès samedi, mais seuls quelques groupes de manifestants ont bravé le couvre-feu nocturne.
Plusieurs tirs
Mercredi, journée la plus meurtrière de l’histoire récente du pays, quelque 600 personnes ont péri, notamment dans la dispersion de deux sit-in islamistes. Deux jours plus tard, lors du «vendredi de la colère» des pro-Morsi, 173 personnes ont été tuées, en majorité des manifestants. Au total, 70 policiers ont été tués dans ces violences.
Samedi, après des échanges de tirs, la police a évacué de force des centaines de pro-Morsi retranchés dans une mosquée du Caire - dont certains ont ensuite été battus par une foule en colère. Quelque 385 personnes ont été arrêtées.
Les violences ont fait au total 79 tués et 549 blessés pour la seule journée de samedi, a rapporté MENA qui citait dimanche un bilan gouvernemental.
Appel par le vice-premier ministre
Dimanche matin, premier jour de la semaine en Egypte, la vie avait repris un cours quasi normal dans les rues du Caire de nouveau embouteillées. En fin d’après-midi toutefois, les rues se vidaient en prévision de possibles manifestations.
Le gouvernement continue d’assurer que les membres de la confrérie pourraient participer au processus de transition, tout en rejetant une «réconciliation avec ceux ayant du sang sur les mains».
Le vice-premier ministre Ziad Bahaa el Dine, classé dans le camp des libéraux, devait proposer ce dimanche un plan destiné à mettre fin aux violences.
Ce projet, que Reuters a pu consulter, n’évoque pas le sort de Mohamed Morsi, toujours en détention. Il appelle notamment à la levée de l’état d’urgence proclamé mercredi, à la participation de tous les partis politiques et à la garantie des principales libertés.
Accusation lancée
Mais il semble en porte-à-faux avec la ligne dure défendue par le Premier ministre Hazem Beblawi qui a proposé samedi la dissolution des Frères musulmans.
L’Union européenne a elle averti qu’elle était prête à «réexaminer» ses relations avec ce pays si la violence ne cessait pas. Londres et l’ONU ont eux dénoncé un «usage excessif de la force» contre les manifestants, la France a jugé «inacceptable» de telles violences alors que Berlin a appelé au «dialogue», seule solution pour éviter la «guerre civile».
En revanche, l’Autorité palestienne, la Jordanie et surtout Ryad ont affirmé soutenir le pouvoir égyptien «face au terrorisme».
(ats/Newsnet
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