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L'économie égyptienne peut difficilement se passer de l'aide occidentale

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  • L'économie égyptienne peut difficilement se passer de l'aide occidentale

    La suspension des aides européennes était dans la balance. Pour l'instant, seule la fourniture d'armes et de matériels sécuritaires seront suspendus en provenance de l'Union européenne. Ainsi en ont décidé ce mercredi les ministres des Affaires étrangères européens, réunis pour discuter de la situation en Égypte. Ils exigent un retour au calme.
    "Il est très important que l'Europe parle fort. Nous devons condamner avec fermeté l'aggravation des violences", avait déclaré le Suédois Carl Bildt en arrivant au siège du Conseil européen.
    Un peu plus tôt dans la journée, la justice égyptienne levait le dernier obstacle à la libération de l'ancien président Hosni Moubarak, déchu en 2011 et poursuivit pour plusieurs chefs d'inculpation, dont celle de complicité de meurtres d'opposants lors de la révolution de janvier-février 2011. Sa libération éventuelle risque de rajouter de l'huile sur le feu. Et, peut-être gripper un peu plus les discussions internationales.
    • L'Egypte dépendante
    Avant cette réunion, c'était plutôt la menace d'un blocage du reste de l'aide de 5 milliards d'euros prévue pour la période 2012-2014 qui était redoutée. Or, le pays, qui dépense quelque 10% de son PIB en subventions à l'énergie et à l'alimentation, est dépendant de l'aide internationale. Début juillet, au moment où l'ancien président Mohammed Morsi a été déposé, le gouverneur de la Banque centrale du pays mettait en garde contre les risques liés aux quantités limités de réserves de change dont il disposait. A cela, c'est très vite ajouté un risque de pénurie de blé. Dans les deux cas, plusieurs pays voisins ont rapidement réagi. L'Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis ont ainsi débloqué des lignes de crédit pour un montant total de 12 milliards de dollars.
    • Des voisins à la rescousse
    Parmi ces mêmes pays, l'Arabie saoudite a également promis de prendre le relais si les aides en provenance des pays occidentaux venaient à être suspendues. Seul le Qatar, qui soutenait financièrement l'Égypte lorsque Mohammed Morsi était président, risque de se montrer bien plus réservé.

    La nouvelle de l'aide saoudienne semble quoi qu'il en soit avoir été accueillie positivement par le pouvoir égyptien, qui n'en estime pas moins les relations avec l'Union européenne et les États-Unis comme primordiales, selon des sources diplomatiques.
    • Opération de communication
    En témoigne notamment l'opération de communication lancée par le gouvernement de transition qui estime biaisée la couverture médiatique des événements. Dans une lettre, le service d'information (SIS) a accusé le 17 août certains correspondants étrangers de "s'éloigner de l'objectivité".
    Le pouvoir égyptien tente en outre de justifila mi-aoutepro-MORSI survenues à rles répressions sanglantes de manifestations t et les arrestations de cadres de la confrérie. Depuis plusieurs jours, des ambassades diffusent auprès de la presse des messages mettant en cause les Frères musulmans, dont les milices sont qualifiées de "terroristes". En France, Mohamed Moustafa Kamal lançait ainsi : "Je m'adresse à tous les amis de l'Égypte. Ne soyez pas du mauvais côté de l'Histoire". Concernant la réunion des ministres des Affaires étrangères européens, il précisait en outre:
    "Il a été clair de notre part que l'on ne peut pas accepter que les amis utilisent les moyens de coopération pour faire pression sur la volonté nationale du peuple égyptien".
    • L'Egypte peut-elle se passer de l'aide militaire américaine ?
    De leur côté, les États-Unis ont eux aussi menacé de fermer son portefeuille à l'Égypte, en suspendant notamment leur aide militaire, qui atteint 1,3 milliard de dollars. Ce à quoi Le Caire a rétorqué ce mardi qu'elle pouvait s'en passer. N'oublions pas que l'Egypte a vécu avec le soutien militaire de la Russie et que nous avons survécu. Ce ne se serait donc pas la fin du monde", a par exemple affirmé le Premier ministre Hazem Beblawi. Une assertion remise en cause aux Etats-Unis par plusieurs experts militaires. "Sans ce soutien monétaire, les avions [égyptiens] ne voleront pas et les tanks ne rouleront pas" juge ainsi Robert Springborg, un professeur à l'école navale de Monterey en Californie, cité par le NEW YORK TIMES
    • Une menace verbale
    Jusqu'à présent, la suspension de l'aide occidentale ne faisait l'objet que de menaces verbales. Des sources diplomatiques confiaient ainsi à la Tribune notamment qu'aucune sanction "répressive" n'était attendue de la réunion européenne. De fait, l'Égypte représente un intérêt stratégique, non seulement matière d'équilibre géopolitique. Mais aussi parce qu'il y transite chaque jour quelque 4,5 millions de barils de pétrole par jour ainsi que d'autres biens, via le Canal de Suez. Avec son embargo sur les armes, l'Union européenne a choisi de franchir un cap symbolique.
    la tribune fr
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