Écrit par Lena Azizi
On peut suivre parfaitement le discours des Occidentaux jusqu’à un certain point : le régime de Damas n’est pas une démocratie, il n’est pas dirigé par des tendres, il est brutal, violent… Il est tout cela, mais c’est également un régime « froid ». Il n’a jamais montré qu’il était « fou » et qu’il ne tenait pas compte de ce qui se passe dans le monde. Ces dernières semaines, les Occidentaux, pris en flagrant délit d’exercice d’indignation sélective sur l’Egypte – Damas a salué avec chaleur le coup d’Etat d’Al Sissi, même s’ils savent que ce dernier suivra le fric saoudien –, n’ont pas beaucoup parlé de Syrie. C’était, pour Damas, qui a engrangé des succès sur le terrain contre une opposition, affaiblie par des luttes internes entre l’ALS et les djihadistes, une véritable aubaine.
Qu’on parle beaucoup moins de la
Syrie était le signe que les Occidentaux n’avaient pas d’options sérieuses et que la suprématie des djihadistes bloquait toutes les velléités. Et comme ceux qui gouvernent Damas n’ont rien de fou, il est logique de penser qu’ils ne vont pas s’amuser à « gazer » des populations pour rompre soudainement cette relative tranquillité que les tumultes sanglants de l’Egypte lui apportaient. C’est pourtant exactement ce que l’opposition et les Occidentaux – avec une certaine réticence américaine – cherchent à faire croire. Jusqu’à preuve du contraire et malgré sa brutalité, le régime de Damas n’a pas montré de signes d’irrationalité. Il les a montrés exactement au début de la contestation, il y a plus de deux ans, en ne comprenant que la gestion par la violence a cessé d’être efficace. Le reste du comportement de Damas a été une course sans fin pour rattraper cette erreur politique initiale fatale. Pourquoi, alors que les conditions, sans être devenues idéales, se sont largement améliorées pour lui, prendrait-il le risque d’utiliser des armes chimiques ? Il sait parfaitement qu’il n’a aucun gain à escompter d’une telle démarche qui servirait à relancer l’agressivité des Occidentaux et des monarchies du Golfe. Et c’est exactement ce qui se déroule sous nos yeux avec un matraquage massif qui n’est pas sans rappeler la manipulation d’école que fut Timisoara. L’opposition armée a soudain trouvé un motif de relancer les appels à l’intervention étrangère, les Occidentaux se mettent à bomber le torse et à menacer pour faire oublier l’Egypte. La France parle de réponse « forte », les Britanniques se remettent à discourir sur toutes les options… On est dans le registre d’une construction qui postule qu’à Damas, il n’y a que des cinglés et des suicidaires.
Les médias occidentaux, en ordre serré, n’évoquent même pas l’hypothèse, pourtant très plausible, d’une provocation de l’opposition ou des djihadistes. Les Irakiens ont arrêté, il y a quelques semaines, des membres d’Al Qaïda avec un véritable arsenal d’armes chimiques. Et comme Al Qaïda en Irak et… en Syrie, c’est kif-kif, l’hypothèse n’a rien de farfelu ! Pas plus qu’on ne peut exclure que les bombardements de l’armée syrienne sur cette zone ont touché un arsenal chimique en possession des opposants.
Mais Damas peut déjouer la manœuvre, même si elle n’ignore pas que les Occidentaux ont déjà jugé et condamné, en jouant la transparence.
Son indéfectible allié russe l’a invité à coopérer avec les experts de l’ONU. Encore faut-il qu’ils aient accès aux zones présumées attaquées aux armes chimiques et qui sont entre les mains des rebelles. Mais il est clair que dans cette guerre de propagande, où tous les coups sont utilisés, il n’est pas inutile de se reposer la bonne vieille question : à qui profite le crime ?
REPORTERS.DZ
On peut suivre parfaitement le discours des Occidentaux jusqu’à un certain point : le régime de Damas n’est pas une démocratie, il n’est pas dirigé par des tendres, il est brutal, violent… Il est tout cela, mais c’est également un régime « froid ». Il n’a jamais montré qu’il était « fou » et qu’il ne tenait pas compte de ce qui se passe dans le monde. Ces dernières semaines, les Occidentaux, pris en flagrant délit d’exercice d’indignation sélective sur l’Egypte – Damas a salué avec chaleur le coup d’Etat d’Al Sissi, même s’ils savent que ce dernier suivra le fric saoudien –, n’ont pas beaucoup parlé de Syrie. C’était, pour Damas, qui a engrangé des succès sur le terrain contre une opposition, affaiblie par des luttes internes entre l’ALS et les djihadistes, une véritable aubaine.
Qu’on parle beaucoup moins de la
Syrie était le signe que les Occidentaux n’avaient pas d’options sérieuses et que la suprématie des djihadistes bloquait toutes les velléités. Et comme ceux qui gouvernent Damas n’ont rien de fou, il est logique de penser qu’ils ne vont pas s’amuser à « gazer » des populations pour rompre soudainement cette relative tranquillité que les tumultes sanglants de l’Egypte lui apportaient. C’est pourtant exactement ce que l’opposition et les Occidentaux – avec une certaine réticence américaine – cherchent à faire croire. Jusqu’à preuve du contraire et malgré sa brutalité, le régime de Damas n’a pas montré de signes d’irrationalité. Il les a montrés exactement au début de la contestation, il y a plus de deux ans, en ne comprenant que la gestion par la violence a cessé d’être efficace. Le reste du comportement de Damas a été une course sans fin pour rattraper cette erreur politique initiale fatale. Pourquoi, alors que les conditions, sans être devenues idéales, se sont largement améliorées pour lui, prendrait-il le risque d’utiliser des armes chimiques ? Il sait parfaitement qu’il n’a aucun gain à escompter d’une telle démarche qui servirait à relancer l’agressivité des Occidentaux et des monarchies du Golfe. Et c’est exactement ce qui se déroule sous nos yeux avec un matraquage massif qui n’est pas sans rappeler la manipulation d’école que fut Timisoara. L’opposition armée a soudain trouvé un motif de relancer les appels à l’intervention étrangère, les Occidentaux se mettent à bomber le torse et à menacer pour faire oublier l’Egypte. La France parle de réponse « forte », les Britanniques se remettent à discourir sur toutes les options… On est dans le registre d’une construction qui postule qu’à Damas, il n’y a que des cinglés et des suicidaires.
Les médias occidentaux, en ordre serré, n’évoquent même pas l’hypothèse, pourtant très plausible, d’une provocation de l’opposition ou des djihadistes. Les Irakiens ont arrêté, il y a quelques semaines, des membres d’Al Qaïda avec un véritable arsenal d’armes chimiques. Et comme Al Qaïda en Irak et… en Syrie, c’est kif-kif, l’hypothèse n’a rien de farfelu ! Pas plus qu’on ne peut exclure que les bombardements de l’armée syrienne sur cette zone ont touché un arsenal chimique en possession des opposants.
Mais Damas peut déjouer la manœuvre, même si elle n’ignore pas que les Occidentaux ont déjà jugé et condamné, en jouant la transparence.
Son indéfectible allié russe l’a invité à coopérer avec les experts de l’ONU. Encore faut-il qu’ils aient accès aux zones présumées attaquées aux armes chimiques et qui sont entre les mains des rebelles. Mais il est clair que dans cette guerre de propagande, où tous les coups sont utilisés, il n’est pas inutile de se reposer la bonne vieille question : à qui profite le crime ?
REPORTERS.DZ
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