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« Un honorable enfant de putain » : Le roman d’Abderrahmane Nazih

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  • « Un honorable enfant de putain » : Le roman d’Abderrahmane Nazih

    Écrit par Ziad Salah


    Abderrahmane Nazih, un retraité de l’enseignement qui entame une carrière littéraire, attaque dans son deuxième roman, Un honorable enfant de putain, un sujet qui commence à focaliser l’attention au niveau de la littérature maghrébine.

    La citation d’Oscar Wilde, que l’auteur a choisie comme ouverture pour son roman, en dit long sur les intentions de l’auteur. « Les livres que le monde appelle immoraux sont les livres qui montrent au monde sa propre honte. Plus des trois quarts de la culture intellectuelle moderne dépendent de ce qu’on ne devrait pas lire. » En 132 pages, l’auteur prête sa plume à son héros qui retrace sa vie d’enfant illégitime, vivant dans un bordel dans une petite ville du Maroc. Le regard méprisant que porte sur lui la société, dès sa tendre enfance, fera naître en lui une déterminée volonté de prendre sa revanche. Dès l’école, cet enfant, ne ressemblant pas à ses camarades de par sa naissance, se lancera dans un petit trafic qui lui ouvrira la porte sur d’autres activités illicites mieux rémunérées. Vite, il passera au commerce du haschisch, et après aux psychotropes.

    Pour ce, il va monter un véritable réseau de distribution au sein des établissements scolaires. Ce commerce s’avère juteux et son organisation va se huiler au fil du temps. Notre héros, l’orateur, qui ne prononcera pas une fois son prénom, n’hésitera pas à liquider physiquement un membre de son organisation qui a tenté de le doubler. Habité par la volonté d’acquérir à n’importe quel prix une respectabilité et animé par la volonté de se venger des autres (les gens normaux notamment installés socialement) en débauchant leurs enfants, il ne se montre aucunement regardant sur les moyens et méthodes utilisés pour atteindre ses objectifs. Il n’hésitera pas à voler et tuer la matrone qui l’a élevé comme son propre fils. En fin de parcours, il deviendra une personnalité dont l’accès n’est pas à la portée du premier venu.

    Homosexuel ou pédophile, atteint de sida, se trouvant à la tête d’une fortune colossale, on ne saura pas comment il terminera son existence. Sauf qu’il ne fera pas de vieux os. En plus de son thème, le style de ce livre choque un peu par son caractère un peu sec. Ce style n’est pas loin de celui du roman noir. Cependant, certaines descriptions nous offrent des radioscopies de la misère de certains quartiers de la petite ville où a vécu l’orateur. En s’abstenant de la citer, l’auteur a probablement voulu généraliser et indiquer que c’est la situation de son pays en entier. Soulignons que ce roman, publié en 2007 chez Afrique Orient, n’a pas eu un succès retentissant au Maroc et ailleurs. Pourtant, il fait partie d’une littérature encore à ses balbutiements, qui fait de la défonce des tabous sa raison d’être. Dans ce cadre, citons le cas d’Abdellah Taïa qui a évoqué son homosexualité dans ses écrits et qui est considéré chef de file de cette littérature. Mais son succès est aussi en raison d’une ligne éditoriale puisqu’il est publié en France. Nous voilà embarqués dans un autre débat…

    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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