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Taghit, cette perle qui recherche son joaillier

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  • Taghit, cette perle qui recherche son joaillier


    Son nom, à lui seul, est une invitation au rêve et à l’évasion. Ses paysages dessinés par une mer de dunes ensorcellent les visiteurs. La chaleur humaine et la générosité de ses habitants ont fait sa légende. Taghit, située à 93 km au sud-est de Béchar, une wilaya se trouvant à 1 150 km au sud-ouest de la capitale Alger, ce n’est pas seulement une oasis au décor de carte postale. C’est un Ksar mythique qui a traversé les âges pour nous transmettre un riche héritage. Mais ce patrimoine aux richesses encore insoupçonnés est en souffrance.
    Oui, un patrimoine séculaire en souffrance parce que nos autorités n’accordent presque aucune importance à cette oasis qui draine, pourtant, des milliers de visiteurs chaque année notamment durant la période des fêtes de fin d’année. A ce moment de l’année, une ambiance joviale règne dans les ruelles du Ksar et des maisons d’hôtes ouvrent leurs portes à ces touristes venus du nord du pays, fuyant la grisaille, le stress quotidien et la vie maussade, pour humer l’air tonifiant aux pieds des majestueux palmiers d’une oasis ombragée située à l’Ouest du Grand Erg Occidental entre Béchar et Beni Abbes. Mais au-delà des paysages qui coupent le souffle, Taghit demeure une perle qui recherche toujours son joaillier.


    Le coup de gueule de Khalida Toumi
    En effet, le Ksar de Taghit a beau résisté aux ravages du temps, son état de conservation est de plus en plus menacé à cause de la négligence des autorités locales. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a constaté, elle-même, de visu, ce danger lorsqu’elle s’est déplacée lundi dernier à Béchar pour effectuer une visite de travail dans cette wilaya située au sud du pays. Il aura fallu donc attendre l’année 2013 pour qu’un ministre de la République se rende compte de l’urgence de la mise en place d’un dispositif de protection du patrimoine préhistorique de la région de Taghit. Khalida Toumi a exprimé, d’ailleurs, publiquement sa colère lorsqu’elle a aperçu des actes de vandalisme, à savoir les graffitis de peinture et autres actes de destruction qui marquent les deux principales stations de dessins rupestres, sur les cinq que comptent cette Taghit, une commune à vocation touristique. Mais cette vocation se transforme au fil des années en malédiction car les visiteurs ne se soucient guère du respect de ce patrimoine millénaire. Face à ces dégradations, les autorités locales ont observé pendant longtemps un silence intriguant. Entre incompétence et négligence, Taghit a été abandonnée à la vindicte des vandales. Scandalisée, Khalida Toumi a dénoncé vigoureusement ce “genre d’actes qui portent atteinte à un important patrimoine national et humain”.
    Le coup de gueule de Khalida Toumi a fini par déboucher sur la mise en place d’un plan de protection et de mise en valeur de ces sites datant de l’ère préhistorique. Mais ce plan entrera-t-il réellement en action dans les mois ou semaines à venir ? C’est la question que se pose les habitants de Taghit qui voient leur région, véritable bijou architectural dissimulé dans un écrin naturel d’une rare beauté, oublié par les responsables du tourisme, un secteur à vrai dire encore embryonnaire, en Algérie. Mais si certains se montrent pessimistes et dégoûtés, d’autre affichent leur optimisme et s’accroche à l’espoir d’un avenir meilleur. Il faut dire que si le vieux Ksar de Taghit continue de défier la patine du temps, c’est à cause des quelques-unes des opérations de restauration dont il a fait l’objet et qui le maintiennent dans son aspect originel grâce à l’utilisation de matériaux d’origine. Aujourd’hui encore, Les maisons et les remparts du Ksar sont faits de mottes de terre extraites de l’oued lesquelles, mélangées à de la paille, forment un matériau résistant aux aléas de la nature. Il est à souligner que le vieux Ksar qui domine toujours la cité de Taghit est bâti sur un plateau rocheux regardant la grande dune à l’Est et trônant sur le flanc droit de l’oued Zousfana et sa palmeraie, en contrebas. En dépit de l’aspect architectural qui réserve un certain confort aux hôtes des maisons traditionnelles, de plus en plus d’habitants quittent l’ancien Ksar pour construire de nouvelles habitations dans les alentours de la palmeraie. Composé de 120 maisons, le Ksar se vide et réserve ses venelles aux touristes ébahis par le génie des bâtisseurs de ce monument.

    Une population qui ne compte plus sur l’Etat
    Justement, les touristes capitalisent les espoirs de la toute région qui souffre d’un chômage effrayant. Les touristes sont attendus comme le Messie dans cette oasis où le décor mirifique ne suffit pas pour faire vivre des familles de plus en plus nombreuses. De l’avis commun des habitants de Taghit, l’artisanat et l’agriculture ne nourrit plus les bouches. Et les jeunes de la région n’ont d’autres perspectives que le tourisme. Mais là encore, un déficit énorme en infrastructures hôtelières et un manque criant d’encadrement handicapent sérieusement le développement touristique d’une région qui ne manque pas d’atouts. Et l’Etat a failli à sa mission dans ce domaine. Sinon comment expliquer que les travaux de rénovation de l’hôtel Taghit, un établissement naguère jouissant d’une bonne réputation internationale, durent depuis 2010 ! Pendant 3 ans, cet hôtel n’a pas été rouvert au public alors que les visiteurs affluent sans trouver des adresses pour séjourner à Taghit. Face à cet immobilisme, les habitants de l’oasis enchanteresse ont décidé de prendre leur main en destin. Car ici, comme ailleurs dans le sud, ils ont compris que leur bien-être ne constitue nullement une priorité au yeux des autorités publiques. Des gîtes voient le jour chaque année et la population locale se mobilise pour mettre également en place des bivouacs et des circuits touristiques avec des soirées musicales. C’est ainsi que Taghit a réussi, presque toute seule, et sans l’aide de l’Etat, à monter une petite industrie du tourisme autour des dunes imposantes et des ruines du vieux Ksar. Comme quoi, la perle n’attend jamais son joaillier pour rayonner de tout son éclat sur le Sahara…
    Par Abdou Semmar
    Algérie Focus. 25/08/2013
    Dernière modification par katiaret, 27 août 2013, 23h31.
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    La vidéo présente des paysages du grand sud et n'a rien à voir avec Taghit.
    Sinon au sujet du tourisme saharien, c'est un tourisme haut de gamme, avec des sites fragiles dont il faut restreindre l'accès au tourisme de masse.
    Le malheur de Taghit c'est que le site est au bord de la route nationale.
    "When I saw the Hoggar Mountains, my jaw dropped. If you think of Bryce, or Canyonlands National Park, you're close, but the Hoggar Mountains are more spectacular." David Ball, Empire of sands

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