La prochaine session du Comité central risque de mener le parti vers la pire de toutes les situations qui ont marqué la période de destitution de Abdelaziz Belkhadem.
Beaucoup de membres du FLN, qui ont été à l'avant-garde du mouvement de protestation qui a fini par déchoir Belkhadem de son poste de secrétaire général du FLN, semblent aujourd'hui regretter leurs actions à cette fin. Ce qui est annoncé aujourd'hui par différents canaux médiatiques les laisse, en effet, désolés mais sceptiques et inquiets à la fois. Le FLN reste à ce jour divisé même si le ministre de l'Intérieur en personne a affirmé à la presse qu'il a délivré une autorisation pour la tenue d'une cession extraordinaire du CC sur la base d'une liste comportant la signature des deux tiers de ses membres. L'autorisation a été remise à trois représentants de ces deux tiers, à savoir Ahmed Boumehdi qui dit être président de la commission des travaux de la 6e session du CC alors que le SG du parti a été destitué, Mohamed-Salah Chlougha qui est mouhafadh de Bouzaréah mais limogé par Belkhadem parce que contestataire de sa ligne, et Yahia Hassini entrepreneur de son état exclu lui aussi des rangs du FLN pour s'être présenté aux législatives passées sous la bannière des indépendants. Cette frange du FLN compte réunir le CC, comme déjà rendu public, les 29 et 30 août prochain à l'hôtel El Aurassi. Belayat, qui se dit coordonnateur du parti, rebondit et adresse des convocations à d'autres membres pour une réunion de ce même CC à l'hôtel Riad. Pour Boudjemaâ Haïchour, un des animateurs de la fronde contre Belkhadem et son Bureau politique, les deux ailes du FLN sont dans l'illégalité. «Réglementairement, nous avons dépassé le délai qui permet de continuer de travailler au sein de la 6e session ouverte le 30 janvier dernier et que les autorités d'en haut ont fait lever, et aucune d'elles ne prétend pouvoir réunir le CC en session ordinaire ou extraordinaire si son président légal, qui est Bouteflika n'en décide pas la convocation», explique-t-il. Légaliste qu'il est, cet ancien ministre tient absolument à conformer toute action ou décision concernant le FLN aux statuts et au règlement intérieur le régissant. Et à ceux qui pensent que Belayat est en tête du parti parce qu'il est le doyen des membres du Bureau politique, Haïchour précise encore que «le BP n'existe plus puisque le SG qui est à l'origine du choix de ses membres a été déchu de sa fonction». Il est vrai qu'en référence à l'article 158 du parti, l'ex-ministre indique qu'en cas de vacance d'une instance supérieure du parti, c'est le doyen d'âge du CC qui en prend les commandes. «Mais dans ce cas, Belayat n'en est pas le doyen, il y a Boualem Benhamouda, M. Salah Goudjil, Mohamed Abada, M. Salah Yahyaoui, Hadj Yala, Leïla Tayeb et bien d'autres», rappelle-t-il. Il faut croire que tous ces caciques du vieux parti sont plutôt restés discrets depuis le déclenchement de cette crise flniste d'un genre nouveau. Les deux réunions du CC, si elles arrivent à être tenues, marqueront, selon Haïchour, «un non-sens stratégique et politique pour le parti, mais aussi une anormalité à trois mois de la convocation du corps électoral pour la prochaine présidentielle».
BELKHADEM SORT DE SON MUTISME, CONDAMNE ET SE PRONONCE
Les proches de Abdelaziz Belkhadem n'en sont pas à cette traduction des textes réglementaires du parti. Ils considèrent Belayat doyen et coordonnateur du parti «puisqu'il est bien le doyen du BP parmi ses 15 membres». Ils pensent surtout que la convocation du CC du FLN après «sept longs mois de crise» est une décision du président du parti, Abdelaziz Bouteflika, «même si ce n'est pas dit publiquement». C'est, indiquent-ils, «pour des raisons de rentrée sociale qu'il a décidé de siffler la fin de la récréation au sein du parti». Mais le président doit savoir que Belayat veut aussi sa réunion du CC. «Le coordonnateur a certes annoncé une réunion à l'hôtel Riad mais il n'a pas eu d'autorisation, il pourra la tenir au siège du parti, ce qui est légal», nous dit-on dans l'entourage de Belkhadem. L'on pense, d'autre part, que Belayat veut que la situation dégénère pour porter l'affaire du FLN devant la justice. «Il veut rééditer le scénario de 2004», dit-on. Revenu d'une Omra, il y a trois jours, Belkhadem a décidé, selon certaines sources, de sortir de son mutisme en faisant une déclaration publique. Il avait pris l'engagement de la faire hier à 18h. A l'heure où nous mettons sous presse, ces mêmes sources nous disent que l'ex-secrétaire général déplore «les imperfections dans la délivrance par le ministère de l'Intérieur de l'autorisation pour la tenue de la réunion du CC à l'hôtel El Aurassi, les 29 et 30 août prochain». Ceci au regard, disent nos interlocuteurs, proches de Belkhadem, «des statuts du FLN et de son CC parce que les deux tiers des membres signataires n'ont pas été authentifiés et encore moins leur nombre». Ils dénoncent aussi le fait que l'autorisation a été donnée à trois personnes dont une, Yahia Hassini, qui a été candidat libre aux précédentes législatives et donc sa qualité de membre du FLN est gelée depuis. «Il y a cette tension depuis quelques jours qui frôlent l'implosion du FLN», jugent-ils. «Si les deux réunions d'El Aurassi et de Riad se tiennent, il y a risque de casser le Comité central», affirment-ils. Nos sources soulignent à propos de ce que pense Belkhadem qu'il refuse dans ce cas «d'être ni le témoin ni une caution pour cette éventuelle fracture». Ils sont convaincus que si les choses sont ainsi menées, «Belkhadem ne présentera pas sa candidature au poste de SG». Selon eux, Belkhadem estime que ce que vit le FLN aujourd'hui «est une véritable catastrophe et déclare que pour toutes ces raisons, il n'assistera ni à l'une ni à l'autre réunion». Bien que nombreux soient les militants qui veulent que Belkhadem revienne aux commandes du vieux parti, et qu'ils soutiendront sa candidature «très fortement», ils n'en pensent pas moins qu'il n'a plus «ni la même ardeur de travail ni les mêmes convictions en raison des coups bas et des trahisons qui ont émaillé son mandat de SG». Au cas où le CC tiendra une seule réunion, Belkhadem sera présent puisqu'il estime, toujours selon nos sources, qu'«il est toujours militant du FLN, jusqu'à preuve du contraire».
«ON TIENT A LUI PARCE QU'IL EST DANS LA LIGNE ACTUELLE DU FLN»
Nos sources réfutent catégoriquement toute alliance entre Belkhadem et Saïdani, celui qu'on projette comme probable SG du FLN après la tenue de la réunion du CC. D'aucuns s'interrogent sur les raisons qui font que cet ancien membre de la Commission exécutive nationale de l'UGTA, à la réputation assez décriée, puisse avoir cette belle étoile qui fait de lui tantôt président de l'APN, tantôt «peut-être» 1er responsable du plus grand parti du pays. A sa désignation à la tête de l'APN dès l'arrivée de Bouteflika à la présidence de la République, Larbi Belkheir avait réagi à un écrit dans ces mêmes colonnes en soutenant que «ce n'est pas facile de trouver l'homme qu'il faut à la place qu'il faut, on fait avec ce qu'on a sous la main». Des observateurs qui disent connaître bien le président soutenaient par contre à l'époque que si ce dernier avait choisi Saïdani à ce poste, «c'est pour discréditer l'Assemblée». Pourtant, il a la prérogative de la dissoudre à n'importe quel moment. Dès sa prise de fonctions, Saïdani était alors le 2e personnage de l'Etat (avant la création du Conseil de la Nation). A des émissaires de deux grandes personnalités du pouvoir (N.Yazid Zerhouni alors ministre de l'Intérieur et Sanhadji, SG du MDN) qui lui en ont voulu pour avoir limogé certains cadres de son cabinet de l'APN, Saïdani avait répondu «Edirou aaliya la prissio ? (vous me mettez la pression ?)». C'est à se demander d'où tire-il la force pour tenir tête à des hommes importants du pouvoir et d'imposer -encore- sa personne dans des situations de crise comme celle du FLN, une instance et instrument par excellence de redéfinition du pouvoir et de ses intérêts. C'est probablement pour tout ça que ce rôle lui est donné. C'est parce qu'il a été l'un des premiers animateurs des comités de soutien à Bouteflika qu'on dit qu'il est soutenu et avancé par Saïd, le frère du président. «On tient à lui parce qu'on pense qu'il est dans la ligne actuelle du FLN, celle qui soutient le président dans toutes les conjonctures y compris celle à venir », nous dit-on du haut d'une importante institution de l'Etat.
Beaucoup de membres du FLN, qui ont été à l'avant-garde du mouvement de protestation qui a fini par déchoir Belkhadem de son poste de secrétaire général du FLN, semblent aujourd'hui regretter leurs actions à cette fin. Ce qui est annoncé aujourd'hui par différents canaux médiatiques les laisse, en effet, désolés mais sceptiques et inquiets à la fois. Le FLN reste à ce jour divisé même si le ministre de l'Intérieur en personne a affirmé à la presse qu'il a délivré une autorisation pour la tenue d'une cession extraordinaire du CC sur la base d'une liste comportant la signature des deux tiers de ses membres. L'autorisation a été remise à trois représentants de ces deux tiers, à savoir Ahmed Boumehdi qui dit être président de la commission des travaux de la 6e session du CC alors que le SG du parti a été destitué, Mohamed-Salah Chlougha qui est mouhafadh de Bouzaréah mais limogé par Belkhadem parce que contestataire de sa ligne, et Yahia Hassini entrepreneur de son état exclu lui aussi des rangs du FLN pour s'être présenté aux législatives passées sous la bannière des indépendants. Cette frange du FLN compte réunir le CC, comme déjà rendu public, les 29 et 30 août prochain à l'hôtel El Aurassi. Belayat, qui se dit coordonnateur du parti, rebondit et adresse des convocations à d'autres membres pour une réunion de ce même CC à l'hôtel Riad. Pour Boudjemaâ Haïchour, un des animateurs de la fronde contre Belkhadem et son Bureau politique, les deux ailes du FLN sont dans l'illégalité. «Réglementairement, nous avons dépassé le délai qui permet de continuer de travailler au sein de la 6e session ouverte le 30 janvier dernier et que les autorités d'en haut ont fait lever, et aucune d'elles ne prétend pouvoir réunir le CC en session ordinaire ou extraordinaire si son président légal, qui est Bouteflika n'en décide pas la convocation», explique-t-il. Légaliste qu'il est, cet ancien ministre tient absolument à conformer toute action ou décision concernant le FLN aux statuts et au règlement intérieur le régissant. Et à ceux qui pensent que Belayat est en tête du parti parce qu'il est le doyen des membres du Bureau politique, Haïchour précise encore que «le BP n'existe plus puisque le SG qui est à l'origine du choix de ses membres a été déchu de sa fonction». Il est vrai qu'en référence à l'article 158 du parti, l'ex-ministre indique qu'en cas de vacance d'une instance supérieure du parti, c'est le doyen d'âge du CC qui en prend les commandes. «Mais dans ce cas, Belayat n'en est pas le doyen, il y a Boualem Benhamouda, M. Salah Goudjil, Mohamed Abada, M. Salah Yahyaoui, Hadj Yala, Leïla Tayeb et bien d'autres», rappelle-t-il. Il faut croire que tous ces caciques du vieux parti sont plutôt restés discrets depuis le déclenchement de cette crise flniste d'un genre nouveau. Les deux réunions du CC, si elles arrivent à être tenues, marqueront, selon Haïchour, «un non-sens stratégique et politique pour le parti, mais aussi une anormalité à trois mois de la convocation du corps électoral pour la prochaine présidentielle».
BELKHADEM SORT DE SON MUTISME, CONDAMNE ET SE PRONONCE
Les proches de Abdelaziz Belkhadem n'en sont pas à cette traduction des textes réglementaires du parti. Ils considèrent Belayat doyen et coordonnateur du parti «puisqu'il est bien le doyen du BP parmi ses 15 membres». Ils pensent surtout que la convocation du CC du FLN après «sept longs mois de crise» est une décision du président du parti, Abdelaziz Bouteflika, «même si ce n'est pas dit publiquement». C'est, indiquent-ils, «pour des raisons de rentrée sociale qu'il a décidé de siffler la fin de la récréation au sein du parti». Mais le président doit savoir que Belayat veut aussi sa réunion du CC. «Le coordonnateur a certes annoncé une réunion à l'hôtel Riad mais il n'a pas eu d'autorisation, il pourra la tenir au siège du parti, ce qui est légal», nous dit-on dans l'entourage de Belkhadem. L'on pense, d'autre part, que Belayat veut que la situation dégénère pour porter l'affaire du FLN devant la justice. «Il veut rééditer le scénario de 2004», dit-on. Revenu d'une Omra, il y a trois jours, Belkhadem a décidé, selon certaines sources, de sortir de son mutisme en faisant une déclaration publique. Il avait pris l'engagement de la faire hier à 18h. A l'heure où nous mettons sous presse, ces mêmes sources nous disent que l'ex-secrétaire général déplore «les imperfections dans la délivrance par le ministère de l'Intérieur de l'autorisation pour la tenue de la réunion du CC à l'hôtel El Aurassi, les 29 et 30 août prochain». Ceci au regard, disent nos interlocuteurs, proches de Belkhadem, «des statuts du FLN et de son CC parce que les deux tiers des membres signataires n'ont pas été authentifiés et encore moins leur nombre». Ils dénoncent aussi le fait que l'autorisation a été donnée à trois personnes dont une, Yahia Hassini, qui a été candidat libre aux précédentes législatives et donc sa qualité de membre du FLN est gelée depuis. «Il y a cette tension depuis quelques jours qui frôlent l'implosion du FLN», jugent-ils. «Si les deux réunions d'El Aurassi et de Riad se tiennent, il y a risque de casser le Comité central», affirment-ils. Nos sources soulignent à propos de ce que pense Belkhadem qu'il refuse dans ce cas «d'être ni le témoin ni une caution pour cette éventuelle fracture». Ils sont convaincus que si les choses sont ainsi menées, «Belkhadem ne présentera pas sa candidature au poste de SG». Selon eux, Belkhadem estime que ce que vit le FLN aujourd'hui «est une véritable catastrophe et déclare que pour toutes ces raisons, il n'assistera ni à l'une ni à l'autre réunion». Bien que nombreux soient les militants qui veulent que Belkhadem revienne aux commandes du vieux parti, et qu'ils soutiendront sa candidature «très fortement», ils n'en pensent pas moins qu'il n'a plus «ni la même ardeur de travail ni les mêmes convictions en raison des coups bas et des trahisons qui ont émaillé son mandat de SG». Au cas où le CC tiendra une seule réunion, Belkhadem sera présent puisqu'il estime, toujours selon nos sources, qu'«il est toujours militant du FLN, jusqu'à preuve du contraire».
«ON TIENT A LUI PARCE QU'IL EST DANS LA LIGNE ACTUELLE DU FLN»
Nos sources réfutent catégoriquement toute alliance entre Belkhadem et Saïdani, celui qu'on projette comme probable SG du FLN après la tenue de la réunion du CC. D'aucuns s'interrogent sur les raisons qui font que cet ancien membre de la Commission exécutive nationale de l'UGTA, à la réputation assez décriée, puisse avoir cette belle étoile qui fait de lui tantôt président de l'APN, tantôt «peut-être» 1er responsable du plus grand parti du pays. A sa désignation à la tête de l'APN dès l'arrivée de Bouteflika à la présidence de la République, Larbi Belkheir avait réagi à un écrit dans ces mêmes colonnes en soutenant que «ce n'est pas facile de trouver l'homme qu'il faut à la place qu'il faut, on fait avec ce qu'on a sous la main». Des observateurs qui disent connaître bien le président soutenaient par contre à l'époque que si ce dernier avait choisi Saïdani à ce poste, «c'est pour discréditer l'Assemblée». Pourtant, il a la prérogative de la dissoudre à n'importe quel moment. Dès sa prise de fonctions, Saïdani était alors le 2e personnage de l'Etat (avant la création du Conseil de la Nation). A des émissaires de deux grandes personnalités du pouvoir (N.Yazid Zerhouni alors ministre de l'Intérieur et Sanhadji, SG du MDN) qui lui en ont voulu pour avoir limogé certains cadres de son cabinet de l'APN, Saïdani avait répondu «Edirou aaliya la prissio ? (vous me mettez la pression ?)». C'est à se demander d'où tire-il la force pour tenir tête à des hommes importants du pouvoir et d'imposer -encore- sa personne dans des situations de crise comme celle du FLN, une instance et instrument par excellence de redéfinition du pouvoir et de ses intérêts. C'est probablement pour tout ça que ce rôle lui est donné. C'est parce qu'il a été l'un des premiers animateurs des comités de soutien à Bouteflika qu'on dit qu'il est soutenu et avancé par Saïd, le frère du président. «On tient à lui parce qu'on pense qu'il est dans la ligne actuelle du FLN, celle qui soutient le président dans toutes les conjonctures y compris celle à venir », nous dit-on du haut d'une importante institution de l'Etat.
par Ghania Oukazi
Q/ORAN 27/08/2013
Q/ORAN 27/08/2013
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