Chansons de MATOUB : ma vie
Du tribut de mon sang
J’ai irrigué les monts
Mon empreinte s’imprime éternellement
Quand ils ont en juré, mon anéantissement ;
Qu’ils s’impatientent de me voir mort,
Et qui calomnient mon nom et mon corps
A chaque col, ils devront m’affronter encore
Car je résisterai jusqu’à ma mort.
J’ai laissé mon bien à l’abandon,
Je l’ai trouvé gisant et répugnant,
J’ai porté le regard sur mon honneur,
J’ai vu des bourreaux et tueurs
Bien que la force ait fui mes bras,
Ma voix demeure, elle retentira.
L’on dit : La montagne s’est ébranlée !
Et tu n’y étais pas ! Egaré
Chacun s’en va en répétant,
C’est aujourd’hui jour de l’an.
Notre terre étincelle comme un phare.
A Tizi, le peuple afflue de toute part
A Bougie, éclatent les salves de la victoire et de la délivrance
L’on a brisé le joug de nos souffrances :
Ma vie ! Ma vie !
Les montagnes sont ma vie !
Ah ! Etre présent parmi vous, mes frères
Ne fût- ce que par la parole de combattre !
Les calvaires dont je suis frappé
Sont devenus mon unique empire loué,
Mais puisque les Kabyles s’accordent à l’unisson
Ils dissiperont nos funestes tares et tensions.
A quoi bon les vains verbiages :
La berbérité fonde leur histoire et leur héritage
Elle est la racine de leur vie, de leur unification
Il est temps que se purifie notre condition.
Ma vie ! Ma vie !
Les montagnes sont ma vie !
A bon droit, mon cœur s’afflige, écœurant
Puisque je ne suis pas parmi vous, à tout instant.
Son fardeau lui pèse, débordant,
Excède ses forces, il n’en peut plus !il est mourant !
Il veut que l’entendent les malfaisants,
Ceux-là qui mangeront du foin et du son
Quand notre blé purgé de l’ivraie.
Que celui qui dit être esseulé et humilié,
Vienne affermir ses propos, envers nous
S’il nous terrasse, c’est bien fait pour nous !
Ma vie ! Ma vie !
Les montagnes sont ma vie !
Les mots infâmes triomphent de la malédiction,
Selon l’adage de nos ancêtres d’antan
Pourquoi irai-je me tourmenter,
Pour quelques colifichets ?
Les forces me reviendront, sûrement
Portez mon salut aux enfants,
Qu’ils chantent la terre de Berbérie :
L’héritage de Mouloud Mammeri,
Comme la foudre dans le ciel éclaté:
Sentez-vous les gouttes tombées ?
Ma vie ! Ma vie !
Les montagnes sont ma vie ! (MATOUB LOUNES)
Al amriw
Xellsegh adrar s yidammen-iw : a d-yeqqim later-iw
Xas gullen ard a t-sefden
Wid yetganin di lmut-iw, yessamsen isem-iw
Kul tizi a yi-d-mlilen
Atas i ggigh si lheqq-iw armi i qqwlegh seg yilexxaxen
Wwtegh, dligh ghef nnif-iw ufigh wigad i t-yesxewden
Xas yegga lgehd ighallen-iw
Mazal ssut-iw ad yebbaâzeq... as-d-slen !
Nnan : " yeqqers-ed wedrar keççini ur tehdired ara "
Bnadem i bnadem yeqqar : " d amenzu n yennayer ass-a "
Teggugeg tmurt am lefnar di Tizi tressa rrehba
Di Bgayet yetterdeq waâbar ; rzan azaglu n tlufa
A lâamer-iw, a lâamer-iw... d idurar ay d lâamer-iw !
Annagh, mennagh win ihedren xersum a d-zzgegh awal !
Lemhayen i diyi-yughen ughalent-iyi d ras-lmal
Imi Leqwbayel ddukkwlen yir laâyub a ten-sefden ;
Ul’ayghar teghwzi n wawal
Tamazight d lsas nnsen, d azar n tudert nnsen
D lweqt ad ferzen lecghwal
A lâamer-iw, a lâamer-iw... d idurar ay d lâamer-iw !
Xas yeççeh wul-iw, maâdur, garawen imi ur hdiregh ara
Atas i iâabba yeççur, zzay ur yezmir ara
Yebgha ad as-d-slen laârur, widen ara yeççen ahicur
M’akka tuzdag nnaâma
Win i s-yennan : awhid mehqur , a d-yas a d-izid lehdur
M’akka ghuri i d-terza ssehha
A lâamer-iw, a lâamer-iw... d idurar ay d lâamer-iw !
" Yir lehdur seffden ddnub ", i d-nnan yimezwura
Ul’ayghar a ttfegh addud i wayen ur nesâi lmaâna
Ad yughal ad yehlu ufud, ad as-teslem i wegrud
Ad yetghenni ghef Timmuzgha
Ayen i gh-d-yegga Dda Lmulud deg yigenni iban-ed am rrâud
Wiss’ ma thulfam i tmeqwa...
(MATOUB LOUNES)
Du tribut de mon sang
J’ai irrigué les monts
Mon empreinte s’imprime éternellement
Quand ils ont en juré, mon anéantissement ;
Qu’ils s’impatientent de me voir mort,
Et qui calomnient mon nom et mon corps
A chaque col, ils devront m’affronter encore
Car je résisterai jusqu’à ma mort.
J’ai laissé mon bien à l’abandon,
Je l’ai trouvé gisant et répugnant,
J’ai porté le regard sur mon honneur,
J’ai vu des bourreaux et tueurs
Bien que la force ait fui mes bras,
Ma voix demeure, elle retentira.
L’on dit : La montagne s’est ébranlée !
Et tu n’y étais pas ! Egaré
Chacun s’en va en répétant,
C’est aujourd’hui jour de l’an.
Notre terre étincelle comme un phare.
A Tizi, le peuple afflue de toute part
A Bougie, éclatent les salves de la victoire et de la délivrance
L’on a brisé le joug de nos souffrances :
Ma vie ! Ma vie !
Les montagnes sont ma vie !
Ah ! Etre présent parmi vous, mes frères
Ne fût- ce que par la parole de combattre !
Les calvaires dont je suis frappé
Sont devenus mon unique empire loué,
Mais puisque les Kabyles s’accordent à l’unisson
Ils dissiperont nos funestes tares et tensions.
A quoi bon les vains verbiages :
La berbérité fonde leur histoire et leur héritage
Elle est la racine de leur vie, de leur unification
Il est temps que se purifie notre condition.
Ma vie ! Ma vie !
Les montagnes sont ma vie !
A bon droit, mon cœur s’afflige, écœurant
Puisque je ne suis pas parmi vous, à tout instant.
Son fardeau lui pèse, débordant,
Excède ses forces, il n’en peut plus !il est mourant !
Il veut que l’entendent les malfaisants,
Ceux-là qui mangeront du foin et du son
Quand notre blé purgé de l’ivraie.
Que celui qui dit être esseulé et humilié,
Vienne affermir ses propos, envers nous
S’il nous terrasse, c’est bien fait pour nous !
Ma vie ! Ma vie !
Les montagnes sont ma vie !
Les mots infâmes triomphent de la malédiction,
Selon l’adage de nos ancêtres d’antan
Pourquoi irai-je me tourmenter,
Pour quelques colifichets ?
Les forces me reviendront, sûrement
Portez mon salut aux enfants,
Qu’ils chantent la terre de Berbérie :
L’héritage de Mouloud Mammeri,
Comme la foudre dans le ciel éclaté:
Sentez-vous les gouttes tombées ?
Ma vie ! Ma vie !
Les montagnes sont ma vie ! (MATOUB LOUNES)
Al amriw
Xellsegh adrar s yidammen-iw : a d-yeqqim later-iw
Xas gullen ard a t-sefden
Wid yetganin di lmut-iw, yessamsen isem-iw
Kul tizi a yi-d-mlilen
Atas i ggigh si lheqq-iw armi i qqwlegh seg yilexxaxen
Wwtegh, dligh ghef nnif-iw ufigh wigad i t-yesxewden
Xas yegga lgehd ighallen-iw
Mazal ssut-iw ad yebbaâzeq... as-d-slen !
Nnan : " yeqqers-ed wedrar keççini ur tehdired ara "
Bnadem i bnadem yeqqar : " d amenzu n yennayer ass-a "
Teggugeg tmurt am lefnar di Tizi tressa rrehba
Di Bgayet yetterdeq waâbar ; rzan azaglu n tlufa
A lâamer-iw, a lâamer-iw... d idurar ay d lâamer-iw !
Annagh, mennagh win ihedren xersum a d-zzgegh awal !
Lemhayen i diyi-yughen ughalent-iyi d ras-lmal
Imi Leqwbayel ddukkwlen yir laâyub a ten-sefden ;
Ul’ayghar teghwzi n wawal
Tamazight d lsas nnsen, d azar n tudert nnsen
D lweqt ad ferzen lecghwal
A lâamer-iw, a lâamer-iw... d idurar ay d lâamer-iw !
Xas yeççeh wul-iw, maâdur, garawen imi ur hdiregh ara
Atas i iâabba yeççur, zzay ur yezmir ara
Yebgha ad as-d-slen laârur, widen ara yeççen ahicur
M’akka tuzdag nnaâma
Win i s-yennan : awhid mehqur , a d-yas a d-izid lehdur
M’akka ghuri i d-terza ssehha
A lâamer-iw, a lâamer-iw... d idurar ay d lâamer-iw !
" Yir lehdur seffden ddnub ", i d-nnan yimezwura
Ul’ayghar a ttfegh addud i wayen ur nesâi lmaâna
Ad yughal ad yehlu ufud, ad as-teslem i wegrud
Ad yetghenni ghef Timmuzgha
Ayen i gh-d-yegga Dda Lmulud deg yigenni iban-ed am rrâud
Wiss’ ma thulfam i tmeqwa...
(MATOUB LOUNES)
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