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Comme à chaque fin de saison estivale, le problème de la disponibilité de places et surtout leur cherté revient comme un leitmotiv poussant la communauté algérienne installée en France à réagir. Et vivement. Cette année n'a pas fait exception puisque les mêmes griefs sont de nouveau soulevés et les mêmes acteurs en action. D'un côté les Algériens de France qui dénoncent des prix « prohibitifs » des compagnies aériennes qui desservent les lignes franco-algériennes et de l'autre ces mêmes compagnies qui expliquent que les tarifs répondent à des exigences techniques. Dans un communiqué de presse daté du 27 août relatif à la situation de la diaspora bloquée en Algérie, le collectif contre la cherté du transport vers l'Algérie (CCTA) dénonce « le laxisme des autorités algériennes » auxquelles est reprochée la non-gestion des doléances du collectif par rapport aux prix du transport. Le collectif dénonce également le manque de places mises en vente, une faiblesse qualifiée de « volontaire » ce qui induit l'augmentation du billet d'avion ou du bateau. Le CCTA s'indigne de la situation de plusieurs milliers d'émigrés qui se retrouvent, depuis le 20 août, « dans l'impossibilité de rejoindre la France » pour reprendre leur travail avant le 11 septembre et surtout empêchera un grand nombre de scolarisés d'être au rendez-vous de la rentrée scolaire prévue pour le 2 septembre. La même source indique que ni Air Algérie et Aigle Azur, ni l'ENTMV et la SNCM n'ont été capables de répondre à la demande malgré des prix « records » à 800 voire 900 euros et plus. Tout comme l'avait fait en septembre 2011 l'Association de défense des droits des usagers d'Air Algérie, le CCTA appelle la diaspora algérienne en France à un rassemblement le 21 septembre « afin de dénoncer la situation chaotique du transport entre la France et l'Algérie et dénoncer les tarifs excessifs pratiqués par Air Algérie et l'ENMTV et l'offre insuffisante de places en période de vacances », lit-on encore dans le communiqué. Cette situation n'est pas nouvelle et, malgré toutes les promesses faites par le gouvernement algérien, rien ne semble avoir été fait pour améliorer les conditions de retour des milliers d'émigrés en visite en Algérie. Ainsi, les sorties sur terrain du secrétaire d'Etat chargé de la communauté nationale à l'étranger et ses discours rassurants n'auront été que « pure démagogie » pour certains compatriotes installés en France. L'année dernière, la compagnie nationale aérienne avait été également au centre de toutes les colères de la communauté algérienne établie en France. Le Mouvement citoyen algérien en France, (MCAF) avait alors interpellé les responsables du secteur des transports, à leur tête, Amar Tou, le ministre des Transports et Salah Boultif, le PDG d'Air Algérie ainsi que Halim Benatallah, alors secrétaire d'Etat chargé de la communauté algérienne à l'étranger, pour dénoncer ce qu'il qualifie de «crime», de «vol qualifié» ou encore d'«arnaque organisée», pour ce qui est des prix pratiqués par la compagnie aérienne sur les vols en direction de l'Algérie. Le Mouvement, né aux lendemains de la grève du personnel navigant d'Air Algérie du 11 au 14 juillet 2011 sous la dénomination d'«Association de défense des droits des usagers d'Air Algérie», se fait le porte-parole de «milliers de familles algériennes nombreuses et modestes de France et d'Europe» qui s'insurgent contre la cherté du billet d'avion et de bateau. La lettre ouverte rendue publique remet en cause le prix «exorbitant» du billet qui était cédé, au comptoir de la compagnie Air Algérie à l'aéroport de Roissy CDG, à partir de 475 et jusqu'à 900 euros pour le mois d'août. Un tarif plus cher qu'Aigle Azur ou Alitalia, selon Omar Aït Mokhtar, le coordinateur du MCAF qui rappelait, à titre informatif, que la compagnie néerlandaise Transavia est prête à faire à moins de 200 euros un Paris /Alger. Pour sa défense, le transporteur aérien Aigle Azur, par l'entremise de son patron, Arezki Idjerouidene, avait expliqué, en juin dernier, que le prix du billet d'avion à destination d'Algérie est assujetti à plusieurs facteurs exogènes à la compagnie comme le poids des bagages que transportent les passagers algériens. Les avions d'Aigle Azur consomment 14% de plus de kérosène sur la liaison Paris-Alger que sur la liaison Paris-Lisbonne, en raison du poids des bagages en soute des passagers algériens, expliquera-t-il encore. La lenteur des procédures d'embarquement sur les aéroports algériens, qui durent plus de 40 minutes contre 12 minutes dans les aéroports européens ainsi que pour les escales, qui peuvent durer en Algérie jusqu'à 4 heures induisent des retards qui se répercutent sur les charges de la compagnie aérienne en ce qui concerne notamment le frais de parking et d'électricité. La conjugaison de tous ces paramètres participent à la cherté d'un billet qui est constitué, selon M. Idjerouiden, à 70% de taxes. Rappelons que tous les vols d'Air Algérie à destination de l'Europe, notamment vers la France, sont complets jusqu'au 18 septembre, alors que pour l'Espagne et l'Italie, des places seront disponibles à partir du 15 septembre. Pour Aigle Azur, les vols en direction de la France affichent aussi complets jusqu'au 10 septembre.
par Moncef Wafi
Q/oran
Jeudi 29 aout 2013
Q/oran
Jeudi 29 aout 2013
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