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Obésité : le rôle de la flore intestinale

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  • Obésité : le rôle de la flore intestinale

    Un vent nouveau souffle sur la lutte contre le surpoids. Deux études publiées dans Nature cette semaine montrent un lien entre l'obésité et la richesse du microbiote intestinal.

    Avec environ 700 millions d'individus touchés attendus en 2015, le surpoids pathologique est devenu une préoccupation majeure dans les politiques de santé publique, car il est responsable de nombreuses maladies: diabète, hypertension, risques d'accidents cardiovasculaires… Depuis une dizaine d'années, la recherche s'intéresse au lien entre surpoids et microbiote intestinal (nouvelle appellation de la flore intestinale). La pauvreté bactérienne serait associée à l'obésité, selon deux publications d'un groupe de recherche associant de nombreux instituts (INRA, INSERM, CNRS, IRD…)parues dans Natures ce jeudi.
    100 mille milliards: c'est le nombre de bactéries qui composent le microbiote intestinal, soit dix fois plus que toutes les cellules du corps humain. En poids, cela représente entre 1,5 et 2 kg. «Le microbiote est un organe négligé», estime Dusko Ehrlich, professeur émérite de microbiologie à l'INRA et coordinateur de deux projets d'étude du microbiote intestinal humain (Meta HIT et MetaGenoPolis). «Il permet la digestion des fibres, protège des mauvaises bactéries. Des études chez la souris ont aussi montré qu'il était impliqué dans le développement des intestins, du système immunitaire et même du cerveau».
    La faute aux bactéries?

    Depuis le perfectionnement des techniques de séquence ADN une discipline a vu le jour: la métagénomique. On peut désormais étudier le contenu génétique d'un échantillon de selles afin d'en déterminer sa composition bactérienne. Les chercheurs ont ainsi étudié le microbiote de 169 personnes obèses, et 123 non-obèses. Ils ont remarqué qu'un quart des sujets présentaient une faiblesse dans la diversité des bactéries intestinales et que parmi ceux-là, 80 % étaient obèses.
    La pauvreté du microbiote est-t-elle un facteur de risque pour l'obésité, ou le désordre alimentaire est-il à l'inverse responsable de l'appauvrissement bactérien? L'étude ne permet pas de savoir qui de l'œuf ou de la poule est arrivé en premier. Des résultats précédemment obtenus chez la souris laisseraient néanmoins penser que la première hypothèse est la bonne. Des rongeurs sains recevant une transplantation de microbiote de souris obèses ont une tendance à grossir sans changer de régime.
    Il ne s'agit pas non plus d'expliquer l'obésité par l'absence de certaines bactéries, mais de montrer l'existence d'un facteur de risque. Les chercheurs ont remarqué une pauvreté ou l'absence de 8 espèces bactériennes en particulier, ce qui leur indique la direction à prendre dans les futures recherches.
    L'intérêt du secteur agroalimentaire

    Deux applications pourraient voir le jour pour combler ces lacunes: des traitements probiotiques spécifiques et une alimentation médicalisée. «C'est un marché énorme qui vise les personnes obèses, mais pas uniquement. Un quart de la population sont des malades qui s'ignorent!», ajoute Dusko Ehrlich. «Nous pourrions tenter de diminuer les risques par des régimes. Par exemple, nous avons remarqué que les personnes qui mangent plus de fruits et de légumes ont une diversité bactérienne plus importante», explique Dusko Ehrlich.
    Les groupes agroalimentaires, pour lesquels le marché des probiotiques alimentaires est alléchant, se mêlent à la recherche. Danone est notamment partenaire du projet MetaGenoPolis.


    le figaro
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