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Syrie-Egypte : la grande confusion de l'Occident

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  • Syrie-Egypte : la grande confusion de l'Occident

    La Confusion des sentiments » n'est pas seulement le titre d'une nouvelle de Stefan Zweig. C'est aussi aujourd'hui la description la plus fidèle du comportement des puissances occidentales face aux événements intervenus cet été en Egypte et en Syrie. Le Moyen-Orient n'est plus seulement le creuset et le résumé de la confusion du monde. Il est devenu un miroir reflétant les doutes, les hésitations et les peurs des Etats-Unis et de l'Europe.

    L'Egypte a connu cet été une phase contre-révolutionnaire. Les militaires, au lendemain de ce qui ne peut être décrit que comme un coup d'Etat, ont déposé le président Morsi, légalement élu un an plus tôt par une majorité d'Egyptiens. La condamnation des puissances occidentales face à cette attaque contre les principes démocratiques est restée, pour l'essentiel, verbale. Il est vrai que la situation sur le terrain est pour le moins complexe. Une partie importante de la population égyptienne, déçue par le mélange d'incompétence et d'intolérance du régime des Frères musulmans, semble avoir soutenu l'action de l'armée, même si elle ne s'attendait pas à tant de violence de la part des militaires. « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. » La formule de Saint-Just a-t-elle inconsciemment servi de guide aux chancelleries occidentales ? Entre Charybde et Scylla, entre les turbans et les sabres, aurions-nous choisi le moindre mal, c'est-à-dire les sabres ? Dans un quotidien new-yorkais, un journaliste égyptien, Ibrahim Essa, résumait la situation qui était la sienne : « Du temps de Moubarak, je risquais la prison, sous Morsi, c'est ma vie qui était en danger. » Les Frères musulmans n'ont pas su passer d'une culture d'opposition à une culture de pouvoir. Tout comme les communistes hier, ils n'ont pas su, pas pu, pas voulu, transcender leur idéologie (religieuse dans leur cas). Morsi n'est jamais devenu le président de tous les Egyptiens. Il n'en demeure pas moins - les exemples du Pakistan, de l'Indonésie, de la Turquie l'ont amplement démontré - qu'il n'existe pas de solutions purement militaires aux problèmes de gouvernance. Accepter, « sans trop de chagrin », le départ forcé des Frères musulmans est une chose, se résigner au simple retour des militaires au pouvoir en est une autre. L'Egypte mérite mieux et nous aussi.

    En Syrie, notre réaction est plus confuse, et les enjeux immédiats plus graves encore, puisqu'il s'agit d'intervenir militairement. Après deux ans de guerre civile et plus de 100.000 morts, nous semblons sortir de notre torpeur mais pas de notre embarras. Ce ne sont pas les morts qui sont plus nombreux, ce sont les armes qui les ont tués qui ont fait la différence. La « ligne rouge » fixée par le président des Etats-Unis lui-même a été franchie. Le régime de Damas a, selon toute probabilité, utilisé à une plus vaste échelle des armes dont le droit international bannit l'utilisation depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Ce qui est en cause, ce n'est pas la vie des civils syriens, mais - et ce sont des enjeux géopolitiques bien réels - le risque de banalisation de l'utilisation d'armes interdites et la perte de crédibilité de la parole du président des Etats-Unis. Mais, là encore, quel est notre objectif ? S'il s'agit de « punir » - expression employée par le président Hollande et que l'on n'utilise plus désormais - peut-on se contenter de quelques frappes bien ciblées sur le commandement des forces chimiques syriennes ? Le message ne serait-il pas trop ambigu : « Vous pouvez continuer de massacrer votre peuple, mais pas avec des armes chimiques » ?

    En réalité, notre hésitation, en France et plus encore en Grande-Bretagne - où le Parlement vient de voter contre la participation du Royaume-Uni à une intervention militaire - ne fait que refléter et prolonger celle du président des Etats-Unis, qui vient de s'abriter derrière un vote du Congrès, et celle de la grande majorité des citoyens eux-mêmes. Cette hésitation est tout à la fois légitime et dangereuse. Elle est le produit d'une réflexion sur le passé et d'un doute sur le futur. La Syrie n'est ni la Libye ni l'Irak. Mais le résultat mitigé, voire catastrophique, de ces interventions renforce le camp des hésitants. Le régime d'Assad, quelle que puisse être l'ampleur de ses crimes, n'est pas isolé comme pouvait l'être celui du colonel Kadhafi. Et ses opposants font de plus en plus peur. Le scénario idéal serait bien sûr celui de la double victoire des « bons rebelles » sur le régime d'une part et sur les « mauvais rebelles » de l'autre. Mais ce scénario est-il vraiment crédible ? Ne risque-t-on pas d'ajouter la violence à la violence et de sombrer dans le chaos généralisé ? Au lendemain d'interventions aux résultats pour le moins incertains en Irak et en Afghanistan, l'heure de la diplomatie de la canonnière serait-elle simplement révolue ?

    La grande confusion de l'Occident face aux événements du Moyen-Orient est certes pour partie légitime. On ne répond pas à la complexité par des formules rapides et des actions brusquées.

    Mais, après en avoir peut-être trop dit, compte tenu de nos hésitations profondes, il serait dangereux d'en faire trop peu. Derrière le « chimique syrien », il y a le « nucléaire iranien ».

    Damas en 2013 n'est pas Sarajevo en 1914. Ne nous trompons pas de siècle : le Moyen-Orient aujourd'hui évoque de plus en plus l'Europe de la guerre de Trente Ans
    les échos

  • #2
    Salam Bonjour...

    selon la situation actuelle, donc le statu quo des "menaces" de grandes envergures, plusieurs questions demeurent en la séance...

    l'armement de "l'opposition" eut-il été la meilleure phase démocratique à faire prévaloir sur ce qui aujourd'hui décuple sans vie, car vous dites un chiffre très hors des communs et du Temps...

    le Conseil, et même les Conseils, de Sécurité international(aux) est(sont)-il(s) en adéquation avec...2(deux) années, bientôt 3(trois), d'escalade Proche et Moyenne Orientale, ne me parlez pas de Printemps, la saison des fleurs a toujours bon fruit et belle espérance...

    confusion...pour qui... une chute "Égyptienne" une révolte Syrienne...une reprise "Égyptienne" une surenchère Syrienne......voyons voir...juste une question, sont-ils les Peuples en guerre ...certes Ils le sont en souffrance, rien de confus pour qui s'entend une dignité une liberté une fraternité...

    il est sans doute temps, et ce dans le Temps, de cesser les "croyances" complexes, qu'elles soient politiques économiques ou religieuses, le mélange in-essentiel n'apportant encore rien de mieux à tout à toutes à tous, d'ailleurs existe-il un Proche Occident, ou un Moyen Occident, ou encore un Extrême Occident, les vues sont égales dès lors que des hommes se savent ici ou là, partout à leur terre/Terre....

    il serait une réalité d'admettre les "sur-dépassements" conquérants des années récentes et dernières, soit 4(quatre) à 5 (cinq) siècles auparavant,(il se peut-être plus), mais celles-ci ont largement complexifiées l'étendue des difficultés et, elles ont sans doute induit et conduit aux étapes que chacun, chacune connait sans reconnaitre d'un moindre mal......de fait, qui saurait dire que le bien se cache d'hier, d'aujourd'hui...de demain...merci de bien vouloir réfléchir de toutes parts, une Vie reste une Vie à tout Instant de L'Humanité...

    Salam, merci...
    Dernière modification par nedjmala, 02 septembre 2013, 11h59.
    ...Rester Humain pour le devenir de l'Homme... K.H.R.

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