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Le niveau de croissance actuel du Maroc ne correspond pas aux attentes des chefs d'entreprise »

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  • Le niveau de croissance actuel du Maroc ne correspond pas aux attentes des chefs d'entreprise »

    La patronne des patrons marocains Meriem Bensalah-Chaqroun était l'une des invités de la table ronde finale lors de l'Université d'été du Medef, vendredi 30 août aux cotés notamment de Pierre Gattaz, président du Medef ou de Ulrich Grillo, président du BDI allemand. A cette occasion, "L'Usine nouvelle", a demandé à la présidente de la CGEM de donner son sentiment sur l'état de santé de l'économie du Maroc et la crise politique que traverse le royaume. Entretien express sur le campus de HEC à Jouy-en-Josas, près de Paris.

    Comment jugez vous la situation de l'économie marocaine en cette veille de rentrée?

    En terme de croissance, le Maroc sera sans doute en 2013 autour de 4,7%. Ce n'est pas si mauvais, mais cela reste loin de répondre aux attentes des entrepreneurs marocains. Par certains aspects, l'économie reste dynamique mais nous avons besoin de d'avantage de croissance dans certains secteurs. Ainsi heureusement que nous avons bénéficié d'une bonne année agricole, car en terme industriel notre pays connait un déficit de croissance qui s'est manifesté nettement au premier semestre.
    Dans ce contexte, quel est selon vous le moral des patrons marocains?
    Il n'est pas mauvais. Nous sommes optimistes par nature et "impossible" ne fait pas partie de notre langage. Nous sommes des entrepreneurs. Nous savons gérer le risque et trouver des opportunités y compris en période difficile. Et j'ajoute que la mobilisation générale entre nous et les Pouvoirs publics autour de la croissance fera que 2013 ne sera peut être pas une si mauvaise année.
    Le souci du Maroc aujourd'hui, est-ce l'économie intérieure ou plutôt les exportations?
    Ecoutez, c'est clair : les exportations marocaines sont en baisse et les importations progressent, notamment sous l'effet de l'augmentation du prix du pétrole et de l'énergie. Notre pays affronte un problème de déficit commercial mais une partie du Maroc résiste et ce sont les foyers de résistance qu'il faut démultiplier.
    Ces foyers de croissance, est-ce que ce sont, par exemple, les métiers mondiaux (automobile, aéronautique, offshoring....) poussés par les Pouvoirs publics?
    Il faut effectivement les conforter à travers une compétitivité pérenne des entreprises, mais le sujet est global.

    "LA CRISE POLITIQUE AU MAROC NE PESE PAS SUR LE CLIMAT DES AFFAIRES"

    Au plan intérieur, il y a notamment une grosse panne de croissance concernant le secteur de la construction depuis fin 2012, à quoi est-ce dû: à l'insuffisance de crédit?
    La dynamique du crédit et son développement est lié pour beaucoup au moral et à la situation économique des ménages. Ceux-ci sont un peu "pris en étau" car le consommation dépend pour une bonne partie des importations et les ménages subissent une certaine inflation de ce fait, notamment sur l'énergie encore une fois.
    Les banques marocaines font-elles correctement leur travail notamment dans l'immobilier?
    L'offre est convenable grâce notamment aux fonds de garantie et je vous rappelle que les taux d'intérêts au Maroc sont très bas aujourd'hui. Par comparaison avec les pays proches, nous avons même dans cette région les taux d'intérêts parmi les plus bas. L'offre immobilière aussi est là. C'est plutôt du coté de la demande que l'on relève des difficultés.
    La crise politique que traverse le Maroc depuis juillet avec le retrait du parti de l'Istiqlal de la majorité gouvernementale et le changement notamment du ministre des finances pèse-t-elle sur la situation économique du pays?
    Par définition, c'est une crise politique et non économique. La croissance ralentit certes mais le Maroc n'est pas en crise économique profonde. Mais nous entrepreneurs sommes déjà dans le lendemain.
    Pour moi cette situation politique ne pèse pas sur le climat des affaires. Les crises gouvernementales n'ont qu'un temps. L'Etat de toute façon reste là.
    Votre priorité pour la prochaine loi de finance 2014?
    Une fiscalité plus équitable et adaptée au renforcement de l'offre compétitive dont doit se doter le Maroc.
    C'est à dire, moins de charge pour les entreprises?
    En tout cas des charges mieux réparties, par exemple par une meilleure intégration du secteur informel dans le cadre d'un package visant à incorporer ses activités dans le secteur structuré.

    Propos recueillis par Pierre-Olivier Rouaud
    usine nouvelle
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