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Les courtisans, Saadani et Hollande…

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    TSA - mardi, 03 septembre 2013 09:24

    Les courtisans, Saadani et Hollande…

    Ghani Gedoui



    Courtisans
    Dès qu’ils sont invités par une ambassade occidentale, certains Algériens dits intellectuels, politiques ou de la société civile, du moins ce qui en tient lieu, se sentent obligés de faire la danse du ventre devant leurs hôtes en s’adonnant à un exercice de pistoléro : ils tirent sur Bouteflika et le gouvernement.


    Croyant faire plaisir au maitre des lieux, entre whisky et jus pour certains, c’est à qui sera le plus extrême, le plus vicieux, le plus méchant, le plus négatif. Ils devisent avec assurance de tous les sujets, surtout de la santé de Bouteflika et des « affaires » de Monsieur frère. A les entendre, ils n’ont raccroché avec le médecin du président que pour s’entretenir avec les banquiers du frère. Sont-ils crus par les oreilles attentives qui les écoutent et qui s’empressent de faire des notes qui feront le miel de leurs services secrets ? Possible. Tout dépend en fait du statut et de la crédibilité de la source. Si elle est passablement avinée et prolixe, sûr que ses confidences passeront à la trappe. Mais si elle a une réputation de sérieux, ancien ministre, chef de parti politique, diplomate, on fera son miel de ses propos. On les confessera avec un zèle de prêtre au confessionnel.
    Un petit, tout petit exemple, pour illustrer tout ça. Il y a quelque temps, je me suis retrouvé, je l’avoue, le confesse, dans un dîner organisé par une ambassade à l’occasion du passage d’un homme d’Etat étranger. A la table de l’invité de marque, on retrouve des universitaires, des avocats et des membres de la société dite civile. Un véritable fourre-tout cette catégorie dans laquelle on peut tout mettre : les véreux, les ripoux, les refoulés, les vierges effarouchées, les vierges pas farouches, des hommes au casier vierge et ceux qui trainent des ardoises.
    Ces gens-là, que l’Algérie leur pardonne, aidés, pour la partie théorique, par les profs d’université, ont fait feu de tout bois. Tout le monde a pris plein la gueule : Bouteflika évidemment, Sellal bien entendu, mais aussi le peuple, qualifié de mouton et d’autres gentillesses. Rien ne va plus. Faites vos jeux. Devant ce déluge de « révélations », l’invité de marque prenait une tête de Bouddha. Il était indéchiffrable. Dans son regard froid, j’ai vu un sentiment qui ressemble à de la condescendance. Il a dû penser à Talleyrand : « Tout ce qui est exagéré est insignifiant. » Dans le cas qui nous concerne, l’insignifiance est celle de ces personnes qui vomissent sur l’Algérie à chaque fois qu’ils bouffent dans les ambassades. Attention aux indigestions mes amis !

    Saadani.
    Aux yeux d’une certaine opinion, Amar Saadani remplit le même rôle que celui de feu Kaid Ahmed : le cancre de service. Un nul dont chaque parole est une blague et chaque phrase une bêtise accueillie par des éclats de rire retenus difficilement. Cette réputation n’est vraie que pour les nigauds qui ne connaissent pas les deux personnes. De la poudre aux moineaux. Kaid a montré son caractère - et le caractère c’est l’homme - en s’opposant à l’intouchable Boumedième et sa révolution agraire. Quant à Saadani qui a une réputation de marionnette entre les mains habiles du frère, il faut vraiment ne pas le connaitre pour penser ça de lui.
    En matière d’habileté, de cohérence et de ruse, il peut faire la leçon à beaucoup. Il vient de le démontrer en mettant sous sa coupe le FLN. Si l’appartenance à une région peut signifier quelque chose, eh bien, jusqu’au jour d’aujourd’hui je n’ai pas encore vu de Soufi crétin. Les dures conditions du Sud leur ont forgé trois qualités pour survivre : la circonspection pour ne pas se trahir et s’exposer, l’affabilité pour rassembler et pour séduire, et un sens inné du marketing pour bien cibler les objectifs. Ils ont un proverbe qui dit à peu près ceci : « La tête qui n’est pas mobile est un bloc de pierre », c’est-à-dire imbécile est celui qui ne change pas d’avis. En politique où il n’ y’a pas de morale, on appelle cela de l’habileté.
    Chez les moralistes, c’est amorale. Pour les politologues, c’est du pragmatisme. Saadani a toutes ces qualités plus une autre, rare dans le microcosme politique : il sait s’effacer, il sait faire le mort. C’est pour cela que sa résurrection n’a que plus d’éclat. Et ce n’est pas Belayat qui n’a jamais cessé de faire parler de lui depuis qu’il était ministre de l’habitat il y a un siècle et qu’on voit venir de loin, qui lui ravira un jour le poste. Comment le pourrait-il en vidant toute son énergie dans le verbe, les proverbes, les adverbes, les anathèmes et les imprécations ? A propos, j’aime bien ce proverbe : « A grand seigneur, peu de paroles. » Mais qui peut se dire seigneur aujourd’hui ? Le seul qui ne jacte pas, c’est Boutef. Lui, parle peu, mais dure beaucoup…

    Hollande
    C’était Monsieur faible, Monsieur indécis, Monsieur blague, le voilà Monsieur va-t-en-guerre. Hollande chef de guerre, on aura tout vu ! On le voyait en Jaurès, il se révèle Sarkozyste. Obnubilé par l’image de l’ex-président, il agit comme l’ancien l’aurait fait. Beaucoup d’impétuosité, d’impulsivité et de colère. Comme si la France était encore une puissance napoléonienne.
    Mais si la nature agitée de Sarkozy se prête à ce rôle de justicier qui fait la loi dans les pays arabes, la nature humaniste de Hollande laisserait penser qu’il calmerait le jeu plutôt qu’il ne mette le feu. Mais comme tous les indécis qui veulent changer de nature en mettant une peau de loup alors qu’ils ne sont que des brebis, le voilà dénudé après les volte-face de Cameron et Obama. Il n’aurait jamais dû oublier le précepte de Talleyrand : « Montrer sa force pour ne pas avoir à s’en servir. » Lui, montre ses mots pour s’épater lui-même et s’émerveiller de ce rôle de composition.
    Mazette, je décide, je crie, je hurle et on m’entend, et on me prend au sérieux ! Le sérieux de Tartarin de Tarascon. De la Hollande, Hollande a l’absence de relief. Un chroniqueur français de droite aurait écrit la platitude. En moins d’une décennie, la France aura connu deux Sarkozy : le vrai en 2007, sa copie, revue et corrigée à la sauce socio-démocrate en 2012. Brrr…
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    En terme d'indigestion, il y a longtemps que je me suis mis au thé, et certains spéctacles médiatiques et mondains plus particulièrement...
    Othmane BENZAGHOU

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    • #3
      le problème c'est que les même qui critiquent aujourd'hui, il ya quelques années en arrières, et même quelques mois en arrières faisaient dans la chitta, l'éloge immodéré comme quoi il était le sauveur de l'algérie, l'homme providentiel, un homme de stature internationale, il a rendu ses titres de noblesses à la diplomatie algérienne, une voix écouté dans le concert des nations, il a rabaissé le caquet des militaires, que hors lui, il n'y avait pas d'espoir...
      Après j'ai bien aimé les stéréo-type régionaliste sur les Soufi, quelles mentalités arriérés. On voudrait nous faire passer Saadani pour un self made man de la politique, une sorte de Bill Gate de la politique formé dans les plus grand institut de la politique, après avoir été un bahlawane des mariages.
      Dernière modification par éliamine, 03 septembre 2013, 14h02.

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