ALGER S’OPPOSE A L’INTERVENTION ARMEE EN SYRIE: le clan de Msirda au secours de la secte alaouite
Algérie Express du mardi 3 septembre 2013 07:34
Écrit par Malek Yacini
Alger a tenu à rejeter la résolution adoptée par la ligue arabe ce dimanche au Caire qui impute au régime d’Assad l’utilisation d’armes chimiques le 21 aout dans la banlieue de Damas contre les populations civiles.
Venant d’un pouvoir qui a réduit l’institution judiciaire à un outil d’exécution des basses œuvres du pouvoir politique, le motif de la violation du règlement intérieur invoqué est superfétatoire.
Les motifs de cette attitude n'ont rien à voir avec de prétendues principes de non ingérence dont de réclame le pouvoir. Il y a longtemps que les déclaration algériennes fluctuent au gré des évènements et des rapport de forces. on récemment vu cette souplesse se manifester au Mali. Après avoir claironné pendant des semaines son opposition à toute forme d'intervention militaire au Sahel et préconisé "une solution politique", Alger s'est plié aux injonctions françaises en autorisant le survol de son espace aérien, en déployant ses troupes à la frontières maliennes pour bloquer la retraite des éléments djihadistes et en se transformant en supplétif du renseignement militaire français. Les explications de le solidarité exprimée à Assad sont donc à rechercher en dehors des considérations de traditions diplomatiques qui interdiraient d'appuyer une opération ciblant un dictateur.
Il y a pourtant de bonnes raisons de ne pas se précipiter dans une opération de plus en plus sujette à caution. D’abord le précédent de Collin Powels, exhibant à l’ONU des preuves d’armes de destruction massives prétendument détenues par Saddam, incite légitimement à la prudence. Plus fondamentalement, la pénétration djhadiste, chaque jour plus incisive dans la résistance syrienne, ne manque pas d’interpeller sur le sort des minorités druzes, kurdes, chrétiennes…Or ces djihadistes sont précisément financés par des Etats membres de la ligue arabe qui ont voté pour les frappes. Enfin, une intervention non assumée par un large consensus international peut se prolonger par des trajectoires imprévisibles dans une région poudrière. Alger n’a intégré aucune de ces raisons. Pour le positionnement international l’alignement sur Poutine sert désormais de boussole à la diplomatie algérienne. Au niveau domestique, seule la consanguinité politique et la similitude structurelle avec le régime de Damas sont à la base de la décision algérienne. Il suffit, en effet, de remplacer le mot alaouite par Msirda pour voir que l’organisation, les méthodes de recrutement, le fonctionnement prédateur et les objectifs dynastiques des deux clans sont rigoureusement superposables.
Malek Yacini
Algérie Express du mardi 3 septembre 2013 07:34
Écrit par Malek Yacini
Alger a tenu à rejeter la résolution adoptée par la ligue arabe ce dimanche au Caire qui impute au régime d’Assad l’utilisation d’armes chimiques le 21 aout dans la banlieue de Damas contre les populations civiles.
Venant d’un pouvoir qui a réduit l’institution judiciaire à un outil d’exécution des basses œuvres du pouvoir politique, le motif de la violation du règlement intérieur invoqué est superfétatoire.
Les motifs de cette attitude n'ont rien à voir avec de prétendues principes de non ingérence dont de réclame le pouvoir. Il y a longtemps que les déclaration algériennes fluctuent au gré des évènements et des rapport de forces. on récemment vu cette souplesse se manifester au Mali. Après avoir claironné pendant des semaines son opposition à toute forme d'intervention militaire au Sahel et préconisé "une solution politique", Alger s'est plié aux injonctions françaises en autorisant le survol de son espace aérien, en déployant ses troupes à la frontières maliennes pour bloquer la retraite des éléments djihadistes et en se transformant en supplétif du renseignement militaire français. Les explications de le solidarité exprimée à Assad sont donc à rechercher en dehors des considérations de traditions diplomatiques qui interdiraient d'appuyer une opération ciblant un dictateur.
Il y a pourtant de bonnes raisons de ne pas se précipiter dans une opération de plus en plus sujette à caution. D’abord le précédent de Collin Powels, exhibant à l’ONU des preuves d’armes de destruction massives prétendument détenues par Saddam, incite légitimement à la prudence. Plus fondamentalement, la pénétration djhadiste, chaque jour plus incisive dans la résistance syrienne, ne manque pas d’interpeller sur le sort des minorités druzes, kurdes, chrétiennes…Or ces djihadistes sont précisément financés par des Etats membres de la ligue arabe qui ont voté pour les frappes. Enfin, une intervention non assumée par un large consensus international peut se prolonger par des trajectoires imprévisibles dans une région poudrière. Alger n’a intégré aucune de ces raisons. Pour le positionnement international l’alignement sur Poutine sert désormais de boussole à la diplomatie algérienne. Au niveau domestique, seule la consanguinité politique et la similitude structurelle avec le régime de Damas sont à la base de la décision algérienne. Il suffit, en effet, de remplacer le mot alaouite par Msirda pour voir que l’organisation, les méthodes de recrutement, le fonctionnement prédateur et les objectifs dynastiques des deux clans sont rigoureusement superposables.
Malek Yacini
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