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PRESIDENTIELLES 2014 : la saison des soldes…de tous comptes ou du « pacte de non agression »

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    PRESIDENTIELLES 2014 : la saison des soldes…de tous comptes ou du « pacte de non agression »

    AE du dimanche 1 septembre 2013 16:49
    Écrit par Hassan Talbi

    Mercredi 28 août, un Conseil des ministres, annoncé quinze jours auparavant en grandes pompes, est annulé à la dernière minute. Sans explication. Il est « remplacé » au pied levé par une réunion du gouvernement sous la présidence du Premier ministre. Le lendemain, jeudi 29 août, une session du Comité central du FLN, a fini par avoir lieu, en dépit de son annulation prononcée quelques heures auparavant par le Conseil d’Etat.

    Il s’est déroulé comme l’a voulu le chef de l’Etat et néanmoins président d’honneur du FLN. « La Justice de la nuit » est bel et bien de retour. Pis, la Justice est désormais dite par le ministère de l’Intérieur.

    L ’annulation du Conseil des ministres, d’une part, et le maintien de la kermesse du FLN, d’autre part, ont une signification et délivrent un message clair : si l’état de santé du président Bouteflika l’empêche d’assumer ses fonctions constitutionnelles, il ne lui interdit pas de continuer à jouer pleinement son rôle de chef de clan et à soumettre les institutions pour en faire de simples instruments dont il use à sa guise pour imposer ses choix exclusifs et exclusivistes. Le message va même un peu plus loin : au besoin, Bouteflika sacrifierait ses missions de chef d’Etat au profit de sa guerre contre « ceux d’en face ». Tout se passe, en effet, comme si le chef de clan était autant galvanisé par l’impératif de survie de la fratrie et de ses fidèles serviteurs que le président est affaibli par sa maladie. A part cela, la mise en œuvre de l’article 88 de la Constitution n’est toujours pas à l’ordre du jour et, aussi paradoxal que cela puisse paraitre, le clan d’en face ne l’évoque pas.

    Tout cela intervenant à la veille de la dernière rentrée sociale sous la présidence de Bouteflika et à sept mois des élections présidentielles auxquelles l’actuel chef de l’Etat ne pourra vraisemblablement pas se présenter ; on peut avancer sans risque de se tromper que la saison des soldes… de tous comptes est ouverte. Et que toute la question aujourd’hui est de savoir si, au bout, lorsque tous les protagonistes auront abattu leurs cartes, Bouteflika finira ou non par imposer à El Mouradia un homme lige, à l’image de celui qu’il vient de parachuter à la tête du FLN. Un homme qui se mettra au service du futur chef de tribu qui, en revanche, est d’ores et déjà connu : Saïd Bouteflika. Cela dépendra, certes, de la capacité de réaction de l’Armée et du DRS en particulier. Mais pas seulement.

    La classe politique, précisément sa frange qui n’émarge pas chez l’un ou l’autre des deux camps, est plus que jamais interpellée pour briser cette bipolarité diabolique qui prend en otage l’Algérie de Novembre et de la Soummam. Cet affrontement à couteaux tirés, à ciel ouvert et assumé, et non plus souterrain et muet, conjugué au bilan politique, économique et social de ces quinze dernières années, dont la responsabilité incombe aux deux clans, constitue peut-être une aubaine pour cette classe politique qui tient, désormais, une opportunité historique pour concevoir et imposer une alternative qui renverrait dos à dos la peste et la choléra et qui, en même temps, éviterait que peste et choléra recourent, par instinct de survie, à une alliance forcée qui impliquerait le maintien du statu et donc la reconduction des mêmes échecs pour longtemps encore.

    Car, à supposer même que le DRS soit réellement tenté d’en découdre jusqu’au bout, on sait d’emblée qu’il ne faudra surtout pas compter sur la seule Institution militaire pour mettre fin au règne désastreux du système Bouteflika. Ce serait politiquement dangereux et pratiquement improbable et, de toutes façons peu fiable. De l’aveu même d’un ancien colonel des Services, Mohamed Chafik Mesbah pour ne pas le nommer, l’Etat major de l’ANP et le DRS ont désormais besoin d’une « mise au pas ». Une mise en « ordre de bataille » d’autant plus indispensable que Saïd Bouteflika est en mesure, selon lui, de « créer le désordre » en mobilisant, notamment, « ses baltaguias économiques ». Depuis, les tête-à tête télévisés entre Bouteflika et Gaid Salah, du jamais vu auparavant, ont fini par donner raison à l’ex-officier. De là à en appeler à une candidature de Liamine Zeroual pour sortir l’Armée de l’impasse et lui permettre de retrouver sa cohésion mise à mal par trois mandats successifs de Bouteflika, c’est proposer de faire purement et simplement un bond spectaculaire en arrière pour, à coup sûr, remettre le pays dans la case de départ pour un nouveau compromis, pour un nouvel équilibre instable, un nouveau consensus au profit du système. Solution aléatoire, s’il en est : on sait depuis 1999 où ce genre de « consensus » mène le pays.

    La saison des soldes de tous comptes est donc ouverte. De vieux litiges, que l’on a tus jusqu’ici, vont rebondir. S’il ne faut pas s’attendre à voir le groupe de Belayat réclamer l’application de l’article 88 de la Constitution, lui qui, pourtant, fait de la légalité son arme essentielle dans le conflit qui l’oppose à Amar Saïdani et ses affidés, l’épisode de 2003 qui avait abouti à la destitution d’Ali Benflis pourrait venir se greffer à la chamaillerie en cours au FLN. La contestation sociale va sans doute repartir de plus belle dès cette rentrée 2013/2014. De nouvelles affaires de corruption, des scandales en tous genres seront révélés et mis sur la place publique. Les mécontents et autres laissés pour compte de la « réconciliation nationale », qu’ils soient de statut civil ou militaire, pourraient songer à faire entendre leur voix. Les familles des victimes du terrorisme, notamment celles de certaines figures et personnalités assassinées, vont peut-être ressortir leurs exigences de vérité et de justice. Mais toutes ces demandes et réclamations ou autres révélations seront immanquablement instrumentalisées, voire même suscitées par un camp contre l’autre, et vice versa. Et, inutile de le préciser, les médias prendront une part active à la foire qui s’annonce, certains inconsciemment parce que pris dans l’engrenage de la manipulation permanente, d’autres, comme Ennahar et Echourouk, journaux et TV confondus, en « toute connaissance de cause », car devant obéissance à leur sponsors politiques et maffieux.

    Mais tout cela n’aura rien de politiquement structurant. Cette égale capacité de nuisance dont disposent les deux camps risque de se solder par la conclusion tacite ou déclarée d’une sorte de « pacte de non agression » entre les uns et les autres.

    Que les uns et les autres soient résolus à sortir la grosse artillerie et d’en user sans retenue ou qu’ils soient déjà prêts à aplanir le conflit en douceur et en catimini, il y a de la place pour une troisième voix, celle à même de proposer une troisième voie. L’enjeu, tout l’enjeu est là.

    Hassan Talbi
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    Enfin, il semble moins englué dans la partie de solde. J'espère juste qu'il ne va pas clamer s'être trompé d'analyse après s'être trompé de peuple....
    Othmane BENZAGHOU

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    • #3
      Je le rejoins sur les dangers de la "bipolarité diabolique" qui compromet la bonne marche de l'Etat et le développement du pays, mais je reste sceptique sur la possibilité d'une "troisième voix/voie" dans l'état actuel des choses...
      كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

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