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Algérie: Une production alimentaire locale pour réduire les coûts – et peut être les subventions

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  • Algérie: Une production alimentaire locale pour réduire les coûts – et peut être les subventions

    11 Jun 2013
    oxfordbusinessgroup

    Porté par les revenus considérables de ses exportations d’hydrocarbure, le gouvernement algérien a lancé une série d’initiatives ayant pour but de moderniser le secteur agricole et de dynamiser la production alimentaire. Bien que des stratégies similaires soient implémentées pour générer de l’activité dans différents domaines économiques, les autorités s’intéresseront surtout à l’agriculture, compte tenu de la dépendance historique du pays à l’égard des importations, et de sa volonté constante de parvenir à l’autosuffisance.

    La sécurité alimentaire est une question sensible en Algérie, comme cela a été le cas dans l’ensemble de l’Afrique du Nord ces dernières années. Une importante frange de la population de la région étant sensible aux fluctuations de prix, les gouvernements ont fait beaucoup d’efforts pour réduire l’impact de l’instabilité des coûts des produits de base. En réponse aux émeutes de Janvier 2011, qui ont été en partie causées par la hausse du prix du sucre et de l’huile, le gouvernement algérien a réduit les taxes et les droits à l’importation sur ces deux produits. L'Etat a également continué à subventionner fortement le prix des denrées alimentaire essentielles comme la farine et le lait, en plus de l'huile et du sucre.

    Le coût de ces subventions peut être assez conséquent. On l’estime à 1,1% du PIB en 2013. De plus, l’Algérie étant très dépendante des importations de denrées alimentaires, elle est vulnérable aux variations des cours mondiaux. Près de 70% du blé consommé est acheté à l’étranger ; les importations de céréales, provenant pour la majorité de France, du Canada, de l’Allemagne et des Etats Unis, devraient atteindre 5.8 millions de tonnes pour 2012/2013.

    C’est dans ce contexte que le gouvernement poursuit sa Politique du Renouveau Agricole et Rural, politique qui met l’accent sur l’amélioration de la gestion dans le secteur agricole, le développement de réglementations plus efficaces ainsi que la promotion de l’utilisation de technologies et pratiques plus modernes.

    Jusqu’à présent, beaucoup de ces efforts se sont concentrés sur le fait de réformer l’accès au foncier, à la fois en regroupant les terres agricoles et en améliorant l’accès aux terrains appartenant à l’Etat. Entre 2000 et 2010, on a observé une hausse the 11% de l’utilisation de terres jusqu’alors non cultivables, et, depuis la mise en place de L’Office National des Terres Agricoles en 2010, plus de 195 000 dossiers pour l’accès aux terres qui relèvent du domaine public ont été déposés. En plus de la réforme agraire, les nouveaux programmes pour encourager les partenariats public-privés, apporter de meilleures formations aux agriculteurs et mettre en place des technologies modernes sont autant d’éléments prometteurs pour la croissance de la production agricole.

    Cette stratégie semble porter ses fruits, la valeur de la production agricole ayant augmenté de 23,7% en 2011 puis encore de 32% en 2012. Même s’il reste des opportunités d’investissement dans la production, l’attention se tourne à présent vers le développement de structures de soutien et des industries en aval.

    Bien que l’Algérie soit le plus grand pays d’Afrique, seulement 8.2 millions d’hectares sur ses 2 381 740 de kilomètres carrés est cultivable, ce qui équivaut a 19,5% des terres agricoles, soit environ 3,4% de sa superficie totale d’après la Banque mondiale. En outre, seulement 1,1 million d’hectares des terres agricoles sont irriguées, un chiffre que l’Etat souhaiterait voir augmenter pour atteindre 1,6 million d’hectares d’ici à 2014. L’Etat a également engagé plus de 150 milliards de dinars (1.45 milliards d’euros) pour améliorer les systèmes d’irrigation existants.

    En raison de la taille de l’Algérie et de l’attention portée par le gouvernement aux régions sous-développées, l’infrastructure des transports sera également une donnée importante pour gérer la croissance agricole. Il faudra notamment s’assurer que les liaisons ferroviaires et routières sont en place, et créer des stations de transfert et des infrastructures de stockage tel que des silos à grain. En janvier 2013, l’Office Algérien Interprofessionnel des Céréales a annoncé des projets de construction de neuf nouveaux silos pour un coût de près de 19 milliards de dinars (184 millions d’euros).

    En outre, le gouvernement travaille à stimuler la production de viande et de lait, ce qui nécessitera plus d’installations de réfrigération, d’usines de transformation de lait et d’abattoirs. L’industrie laitière en est encore à ses débuts, l’Algérie étant à ce jour largement dépendante de l’importation pour ce qui est du lait en poudre, ceci malgré l’augmentation de la production nationale de lait ces dernières années, celle-ci étant passée de 390 millions de litres en 2010 à 688 millions de litres en 2012. Mettre en place de meilleures infrastructures pourrait aider à faire baisser les coûts de transport, réduire les pertes et rendre les produits agricoles algériens plus compétitifs, tant sur le marché national que sur les marchés internationaux.

    L’Etat œuvrant pour accroître la production alimentaire, faire baisser le chômage et diversifier une économie aujourd’hui axée sur les hydrocarbures, tous les segments du secteur agricole devraient faire l’objet d’une attention constante de la part du gouvernement. En effet, compte-tenu du caractère sensible du prix des denrées alimentaires, le secteur devrait continuer de recevoir des aides.

  • #2
    comme quoi l'inflation n'est pas si mauvaise que ça

    Commentaire

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