Le tournoi FIFA des clubs champions du 11 au 21 décembre à Agadir et Marrakech
Un budget d’investissement de 340 millions de DH
Des milliers de touristes attendus et un formidable coup marketing
Le Maroc prépare sa «Coupe du monde»
Qui va soulever ce 10e trophée? En attendant de connaître les deux autres clubs représentant de l’Asie et d’Afrique, les cinq autres fourbissent leurs armes: Raja de Casablanca, Bayern de Munich (Allemagne), Atletico Mineiro (Brésil), Monterrey (Mexique) et Auckland City (Nouvelle-Zélande)
«Servez-leur l’alcool à volonté, dans le respect des règles du jeu. Montrez-leur que le Maroc est un pays ouvert et tolérant». Ainsi aurait taclé le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, un responsable à la DGSN, chargé de la sécurité intérieure, en réponse à sa question: «Que faire des supporteurs allemands, réputés grands consommateurs de bière»? C’était à Rabat, lors d’une réunion du comité de surveillance chargé du suivi de l’organisation de la Coupe du monde de football des clubs, prévue du 11 au 21 décembre prochain à Agadir et Marrakech, en présence de huit ministres et représentants de tous les établissements publics concernés par l’événement. Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle.
Mohamed Ouzine, le ministre MP de la Jeunesse et Sport estime, à la louche, à 1 milliard de DH les retombées attendues des trois événements sportifs «planétaires» que le Royaume va accueillir.
Deux Coupes du monde des clubs en décembre prochain, puis décembre 2014 et la Coupe d’Afrique des nations, en janvier 2015. L’on voit déjà les hôteliers, restaurateurs, bazaristes, transporteurs… se frotter les mains. L’estimation d’Ouzine tient d’un simple calcul d’addition-multiplication. Le ministre espère pour chacune des éditions de la Coupe du monde des clubs, 100.000 supporteurs (dont 75.000 Européens et 25.000 Sud-Américains), dépensant en moyenne 1.000 dollars. Sur le papier, l’opération est vite calculée. Ça fait 1 milliard de DH. Au rythme où vont les demandes de billets, on peut le croire. Plus de 35.000 demandes émanant des supporteurs allemands enregistrés au 7 août dernier. On attend beaucoup également des supporteurs venant du Brésil. En tout cas, Royal Air Maroc compte relancer début décembre Casa-Rio pour l’occasion… peut-être la maintenir au-delà pour faire revivre aux nostalgiques cette mythique liaison.
Un autre calcul, plus élaboré celui-ci, du temps où c’était le RN
Iste, Moncef Belkhyat, aux commandes du ministère de la Jeunesse et du Sport, résultant d’une étude d’évaluation des retombées pour le Royaume de ces trois événements confiée à Capital Consulting. Un rendu acté par le Conseil de gouvernement.
D’abord, il y a indéniablement les retombées médiatiques. Plus de 700 journalistes sont déjà accrédités pour l’évènement de décembre prochain. Un événement qui sera retransmis dans 160 pays à travers le monde. Et ce qui fera la différence pour le Maroc en accueillant «le monde» à cette occasion, c’est d’abord la première fois que la Coupe du monde de football des clubs se tient dans un pays à GMT zéro.
Les premières retombées découleront naturellement de la position géographique et de l’avantage du fuseau horaire du Royaume. Ce qui n’a jamais été le cas pour les précédentes éditions au Japon, Brésil et Emirats arabes unis. Mais pour espérer tirer profit de toutes ces opportunités, il faut un budget d’investissement de départ. Là aussi, on revient à l’étude de Capital Consulting. L’évaluation fait ressortir un budget par édition d’environ 340 millions de DH. Pour y parvenir, 6 sponsors seront choisis par édition pour 120 millions de DH de contribution. Pour le Merchandising & hospitality, 20 millions seront nécessaires et le ticketing (billetterie), 130 millions de DH.
Pour sa part, l’Etat devrait subventionner l’événement à hauteur de 70 millions de DH. Une subvention qui devrait se faire indirectement via les rentrées d’argent drainées par les milliers de touristes (supporteurs) attendus. L’expérience des pays hôtes de ce genre d’événements sportifs montre que c’est généralement une opération rentable. En parlant de coûts, Benkirane a eu droit à une question sur le budget, lors de la fameuse réunion citée plus haut. Là-dessus aussi, le chef du gouvernement a fait un sombrero: «pour des manifestations de ce genre, il ne faut pas focaliser sur le coût, mais plutôt sur les retombées en termes économique et d’image». Et les échanges qui s’en sont suivis ont démontré, par expérience, qu’il y a toujours des retombées pour les pays organisateurs, «mais à moyen et à long terme, car la rentabilité de l’évènement n’est pas immédiate», souligne un expert en la matière. L’organisation d’une grande compétition sportive est toujours bénéfique car cela déclenche forcément des investissements très importants dans des infrastructures qui vont changer la physionomie du pays. C’est aussi une occasion rêvée pour mettre à niveau les équipements existants tels que l’hébergement et les transports, voire accélérer leur modernisation et leur développement. A Agadir, l’une des deux villes hôtes de l’événement avec Marrakech, certains hôteliers sont à pied d’œuvre depuis un bon moment «pour accueillir le monde».
Un monde où les supporteurs allemands du Bayern de Munich, représentant de l’Europe, sont attendus. Et ceux du Raja de Casablanca qui ouvrira le bal, le 11 décembre, face aux Néo-Zélandais d’Auckland City.
Bachir THIAM
L'economiste
Un budget d’investissement de 340 millions de DH
Des milliers de touristes attendus et un formidable coup marketing
Le Maroc prépare sa «Coupe du monde»
Qui va soulever ce 10e trophée? En attendant de connaître les deux autres clubs représentant de l’Asie et d’Afrique, les cinq autres fourbissent leurs armes: Raja de Casablanca, Bayern de Munich (Allemagne), Atletico Mineiro (Brésil), Monterrey (Mexique) et Auckland City (Nouvelle-Zélande)
«Servez-leur l’alcool à volonté, dans le respect des règles du jeu. Montrez-leur que le Maroc est un pays ouvert et tolérant». Ainsi aurait taclé le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, un responsable à la DGSN, chargé de la sécurité intérieure, en réponse à sa question: «Que faire des supporteurs allemands, réputés grands consommateurs de bière»? C’était à Rabat, lors d’une réunion du comité de surveillance chargé du suivi de l’organisation de la Coupe du monde de football des clubs, prévue du 11 au 21 décembre prochain à Agadir et Marrakech, en présence de huit ministres et représentants de tous les établissements publics concernés par l’événement. Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle.
Mohamed Ouzine, le ministre MP de la Jeunesse et Sport estime, à la louche, à 1 milliard de DH les retombées attendues des trois événements sportifs «planétaires» que le Royaume va accueillir.
Deux Coupes du monde des clubs en décembre prochain, puis décembre 2014 et la Coupe d’Afrique des nations, en janvier 2015. L’on voit déjà les hôteliers, restaurateurs, bazaristes, transporteurs… se frotter les mains. L’estimation d’Ouzine tient d’un simple calcul d’addition-multiplication. Le ministre espère pour chacune des éditions de la Coupe du monde des clubs, 100.000 supporteurs (dont 75.000 Européens et 25.000 Sud-Américains), dépensant en moyenne 1.000 dollars. Sur le papier, l’opération est vite calculée. Ça fait 1 milliard de DH. Au rythme où vont les demandes de billets, on peut le croire. Plus de 35.000 demandes émanant des supporteurs allemands enregistrés au 7 août dernier. On attend beaucoup également des supporteurs venant du Brésil. En tout cas, Royal Air Maroc compte relancer début décembre Casa-Rio pour l’occasion… peut-être la maintenir au-delà pour faire revivre aux nostalgiques cette mythique liaison.
Un autre calcul, plus élaboré celui-ci, du temps où c’était le RN
Iste, Moncef Belkhyat, aux commandes du ministère de la Jeunesse et du Sport, résultant d’une étude d’évaluation des retombées pour le Royaume de ces trois événements confiée à Capital Consulting. Un rendu acté par le Conseil de gouvernement.
D’abord, il y a indéniablement les retombées médiatiques. Plus de 700 journalistes sont déjà accrédités pour l’évènement de décembre prochain. Un événement qui sera retransmis dans 160 pays à travers le monde. Et ce qui fera la différence pour le Maroc en accueillant «le monde» à cette occasion, c’est d’abord la première fois que la Coupe du monde de football des clubs se tient dans un pays à GMT zéro.
Les premières retombées découleront naturellement de la position géographique et de l’avantage du fuseau horaire du Royaume. Ce qui n’a jamais été le cas pour les précédentes éditions au Japon, Brésil et Emirats arabes unis. Mais pour espérer tirer profit de toutes ces opportunités, il faut un budget d’investissement de départ. Là aussi, on revient à l’étude de Capital Consulting. L’évaluation fait ressortir un budget par édition d’environ 340 millions de DH. Pour y parvenir, 6 sponsors seront choisis par édition pour 120 millions de DH de contribution. Pour le Merchandising & hospitality, 20 millions seront nécessaires et le ticketing (billetterie), 130 millions de DH.
Pour sa part, l’Etat devrait subventionner l’événement à hauteur de 70 millions de DH. Une subvention qui devrait se faire indirectement via les rentrées d’argent drainées par les milliers de touristes (supporteurs) attendus. L’expérience des pays hôtes de ce genre d’événements sportifs montre que c’est généralement une opération rentable. En parlant de coûts, Benkirane a eu droit à une question sur le budget, lors de la fameuse réunion citée plus haut. Là-dessus aussi, le chef du gouvernement a fait un sombrero: «pour des manifestations de ce genre, il ne faut pas focaliser sur le coût, mais plutôt sur les retombées en termes économique et d’image». Et les échanges qui s’en sont suivis ont démontré, par expérience, qu’il y a toujours des retombées pour les pays organisateurs, «mais à moyen et à long terme, car la rentabilité de l’évènement n’est pas immédiate», souligne un expert en la matière. L’organisation d’une grande compétition sportive est toujours bénéfique car cela déclenche forcément des investissements très importants dans des infrastructures qui vont changer la physionomie du pays. C’est aussi une occasion rêvée pour mettre à niveau les équipements existants tels que l’hébergement et les transports, voire accélérer leur modernisation et leur développement. A Agadir, l’une des deux villes hôtes de l’événement avec Marrakech, certains hôteliers sont à pied d’œuvre depuis un bon moment «pour accueillir le monde».
Un monde où les supporteurs allemands du Bayern de Munich, représentant de l’Europe, sont attendus. Et ceux du Raja de Casablanca qui ouvrira le bal, le 11 décembre, face aux Néo-Zélandais d’Auckland City.
Bachir THIAM
L'economiste
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