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Un sommet du G20 et le rêve d’un «ordre économique équitable»

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  • Un sommet du G20 et le rêve d’un «ordre économique équitable»

    Si ce n’était le dossier syrien qui va sans doute dominer les débats aujourd’hui à Saint-Pétersbourg, en Russie, et donner une nouvelle visibilité des lignes de partage qui séparent Moscou, Washington et Paris sur l’utilité de frappes militaires contre Damas, l’ordre du jour du sommet du G20 aurait été naturellement et seulement économique.
    La vocation des membres du groupe, depuis sa création en 1999, est de débattre, en effet, des questions économiques et financières. En théorie, elle consiste à élargir les discussions d’ordinaire abordées par les puissances industrielles du G8 aux pays comme la Chine, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud dont les économies émergentes prennent de plus en plus de poids dans le jeu des échanges mondiaux.
    En réalité, elle est de mettre en avant les logiques dominantes en vigueur entre les deux groupes : la lutte d’influence et la confrontation d’intérêts parfois convergents, en raison de l’interaction progressive des marchés et des flux financiers, mais souvent protectionnistes et contradictoires comme on le voit à travers l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Et des conflits dont elle est le théâtre en matière de libéralisation des échanges internationaux.
    Autant de raisons, donc, pour que l’Algérie prête une attention particulière à ce qui se dira au cours de ce rendez-vous qu’accueille la ville russe de Saint-Pétersbourg. En tête des dossiers à suivre, la négociation du cycle de Doha lancée en 2001 mais toujours paralysée. Demain vendredi 6 septembre, les chefs d’Etat et de gouvernement du G20 devront sortir avec un communiqué demandant au nouveau patron de l’organisation, le Brésilien Roberto Azevêdo, de relancer les discussions pour des règles d’accès aux marchés plus équitables. Tous les pays membres ou presque, à commencer par les plus puissants, pratiquent aujourd’hui une politique de protectionnisme qui consiste à réclamer l’ouverture des frontières quand ils se sentent compétitifs et ferment les leurs quand ils voient que leurs produits sont menacés.

    Pays industrialisés vs émergents
    Face à une telle situation, les points de vue qui seront développés, notamment par ceux avec lesquels l’Algérie est en négociation pour obtenir son siège de membre de l’organisation sur le règlement des différends entre « grands » et « petits » de l’OMC, nous concernent au premier chef. Ils nous concernent d’autant plus que le débat à l’OMC et sur l’OMC au G20 de Russie vient se greffer à celui des pays émergents et leur bras de fer économique, commercial et monétaire avec les puissances industrialisées sur les politiques à suivre pour restaurer la croissance mondiale actuellement en berne. Pour l’économiste indien et conseiller du Premier ministre Manmohan Singh, Montek Singh Ahluwalia, « les questions relatives à une meilleure coordination des politiques pour restaurer la croissance dans le monde doivent être abordées, plus particulièrement la relance de la croissance dans les pays émergents, qui a ralenti ». Aux yeux de cet expert dans plusieurs médias occidentaux, dont Le Monde, l’annonce en mai 2003 de la Réserve fédérale américaine de réduire les 85 milliards de dollars qu’elle injecte chaque mois dans l’économie américaine, explique cet expert, « a aggravé la situation en déclenchant une hausse des taux qui attirent les capitaux hors des pays émergents et les obligent à freiner la chute de leur monnaie ».
    « De la même manière que le G20 essaie de coordonner les politiques fiscales, une consultation devrait être organisée pour harmoniser les politiques monétaires, au moins pour les pays dont la monnaie est une monnaie de réserve », a-t-il souhaité en laissant entendre que les pays émergents et du BRICS en particulier cherchent depuis leur dernier rendez-vous en Afrique du Sud, en mars dernier, une alternative au FMI et à la Banque mondiale comme instruments de soutien et de financement de la régulation de leurs économies.
    Il est attendu que ces pays ressortent à Saint-Pétersbourg leur projet d’une sorte de FMI bis dont les exigences seraient moins rudes que celles de l’institution de Washington. Il s’agit également de la création d’un fonds de réserve commun des devises de 100 milliards de dollars, comme cela avait été recommandé le 27 mars dernier en clôture du sommet de Durban.
    L’ambition pour le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud est de créer des institutions capables de les affranchir de la domination économique de l’Occident. Le président sud-africain Jacob Zuma avait parlé du projet de « bâtir un ordre mondial plus équitable ». Et ce
    « dans l’intérêt des peuples », avaient ajouté la présidente brésilienne Dilma Roussef et le numéro un chinois Xi Jinping. Un discours peut-être un peu trop optimiste à l’heure actuelle, mais qui ne devrait pas sonner faux pour Alger, loin s’en faut.

    par Kahina Sidhoum
    reporters dz 05/08/13
    dz(0000/1111)dz
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