Deux mille employés dans la rue.
Le bras de fer entre le syndicat du personnel et la direction de l'usine qui dure depuis 2005 vient de se terminer par la fermeture des portes de l'usine.
Mais qui est derrière l'étiquette VALEO ????
*Pardus Capital Management, dirigé par un yankee d’origine iranienne, Karim Samii, est un fonds d’investissement spéculatif qualifié d’activiste ou de prédateur. Sa spécialité : entrer dans le capital d’entreprises sous-cotées ou en difficulté, faire pression pour imposer un changement stratégique important, et toucher une forte plus-value au passage. Pardus a ainsi poussé My Travel et Thomas Cook à fusionner. Dans la SSII Atos, il s’est allié à Centaurus Capital, un fonds dirigé depuis Londres par le Français Bernard Oppetit, ancien de Paribas. Chez Valeo, il a fait un forcing, fort de ses 20% d’actions, pour imposer 8 de ses sbires au Conseil d’administration l’année dernière. Il a échoué mais n’a pas renoncé à ses manœuvres pour autant. Il est revenu à la charge cette année, réclamant deux postes d’adminstrateurs.
L’assemblée générale des actionnaires de Valeo devait voter ce 20 juin.
C’est qu’il y a un petit hic : Pardus est aussi actionnaire de deux concurrents de Valeo, Visteon et Delphi. Finalement, un compromis a été trouvé : le représentant de Pardus en France, Behdad Alizadeh, sera proposé comme membre du CA à l’AG des actionnaires, en échange d’une promesse formelle de Pardus. "Pardus s'est engagé à ne pas demander la désignation de représentants au sein des organes d'administration et de direction de toute société exerçant une activité similaire ou concurrente de Valeo, et plus particulièrement les sociétés Visteon Corp. (VC) et Delphi Corp. (DPH)", indique Valeo dans un communiqué.
La société de gestion s'est également engagée à rester sous le seuil de 20% du capital et des droits de vote. "Dans l'éventualité où Pardus obtiendrait des droits de vote doubles, la société s'est engagée à ne pas voter plus de 20% des droits de vote lors des assemblées générales", ajoute le communiqué. L'accord entre les deux parties sera valable jusqu'à l'AG statuant sur les comptes clos le 31 décembre 2011.
Entre-temps, Valeo disposera d'un droit de première offre ou de préemption "dans certaines hypothèses de cessions de titres par Pardus". La société de gestion devra respecter un préavis de 4 mois avant de pouvoir dénoncer les termes de l'accord. Pardus a de longue date exprimé qu'il était en droit d'être représenté en tant que premier actionnaire de Valeo, avec aujourd'hui 19,7% du capital de l'équipementier automobile. Il y a un an, les actionnaires de Valeo avaient rejeté la demande de Pardus de nommer huit administrateurs au conseil d'administration du groupe. Depuis, le président-directeur général de Valeo, Thierry Morin, a constamment rejeté les propositions de Pardus, évoquant un conflit d'intérêts.
Pardus est également le plus gros actionnaire de l'équipementier automobile Visteon, concurrent de Valeo. Pardus a déclaré par le passé qu'il souhaitait une fusion entre les deux groupes, proposition qu'il ne fait plus aujourd'hui. Thierry Morin a fait part de ses craintes que des représentants de Pardus au conseil de Valeo puissent révéler une information privilégiée à Visteon. Pardus a estimé que Valeo était géré de manière trop conservatrice et a présenté un plan visant à créer davantage de valeur. Ce plan prévoit notamment la cession d'actifs représentant 60% du chiffre d'affaires de Valeo - plan rejeté par la direction de Valeo au motif que Pardus appréhende mal des métiers parfois très imbriqués.
Thierry Morin a indiqué que s'il acceptait l'idée qu'un actionnaire significatif soit représenté, une condition était que Pardus soit en accord avec la stratégie décidée par le conseil d'administration de Valeo et qu'il laisse de côté ses intérêts propres. Pardus est également engagé, aux côtés de la société de gestion Centaurus Capital, dans une bataille de procédure avec la direction du groupe de services informatiques Atos Origin. Les deux sociétés de gestion détiennent 23% du capital d'Atos, et ont proposé des résolutions à l'assemblée générale de la société qui se tient ce jour. Dans un revirement surprise cette semaine, Philippe Germond, le président du directoire d'Atos Origin, a atténué l'hostilité qu'il manifestait à l'égard de Pardus et Centaurus et estimé que les deux fonds pourraient obtenir 3 sièges au conseil de surveillance d'Atos Origin sur un total de 11. Et pendant que les requins se battent comme des chiffonniers, les ouvriers se font matraquer…
Basta ! يكفي
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