Entretien avec le porte-parole du MAE Amar Belani
Ali Idir - TSA -
mercredi, 04 septembre 2013
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Amar Belani explique dans cet entretien la position de l’Algérie sur le conflit en Syrie et affirme que l’Algérie est prête à reconsidérer cette position…
La position de l’Algérie sur la crise syrienne est quelque peu ambiguë…
La position de l'Algérie est on ne peut plus claire. Elle a été affirmée dans un communiqué officiel du MAE en date du 30 août, puis réaffirmée par le ministre Medelci lors de son intervention devant le dernier Conseil ministériel de la Ligue arabe qui s'est tenu le 1er septembre au Caire.
Pouvez-vous donner plus de détails ?
La position de l’Algérie sur la crise syrienne s'articule autour de trois points. Premièrement, nous condamnons avec la plus grande énergie toute utilisation des armes chimiques, quels qu'en soient les auteurs, car il s'agit de crime répugnant et de violation insoutenable et inacceptable de la légalité internationale. Deuxièmement, de par notre approche légaliste, nous considérons que l'utilisation de la force dans le cadre d'une éventuelle intervention militaire contre la Syrie n'est pas légale, si elle devait se faire en dehors du cadre du Conseil de sécurité et des dispositions pertinentes de la Charte des Nations unies.
Je vous rappelle que cette dernière n'autorise et ne légitime l'utilisation de la force que dans deux cas précis : la légitime défense et l'approbation par le Conseil de sécurité de mesures impliquant l'utilisation de la force en conformité avec les dispositions de l'article 42, chapitre 7 de la Charte. Enfin, et c'est un point important, si des preuves irréfutables sont produites devant le Conseil de sécurité, en tant qu'organe auquel incombe la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale, et que ces preuves impliquent le gouvernement syrien, bien entendu, l'Algérie, au même titre d'ailleurs que la communauté internationale, sera amenée à reconsidérer et à réexaminer sa position à la lumière de ces nouveaux éléments...
Que répondez-vous à propos de l'isolement de l'Algérie au sein de la Ligue arabe ?
Rien n'est moins vrai ! La Ligue arabe inscrit et conditionne tout recours à une action coercitive contre la Syrie par un passage préalable devant l'ONU. Cela est mentionné dans la décision prise par le dernier Conseil ministériel de la Ligue arabe et je vous renvoie vers les propos de M. Nabil el Arabi qui rappelait ce matin même que la position de M. Ban Ki Moon (secrétaire général de l’ONU, NDR) qui s'appuie sur la légalité internationale et qui se conforme au droit international et aux dispositions de la Charte onusienne est celle affirmée par la Ligue arabe dans toutes ses décisions liées à la crise syrienne.
Ali Idir - TSA -
mercredi, 04 septembre 2013
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Amar Belani explique dans cet entretien la position de l’Algérie sur le conflit en Syrie et affirme que l’Algérie est prête à reconsidérer cette position…
La position de l’Algérie sur la crise syrienne est quelque peu ambiguë…
La position de l'Algérie est on ne peut plus claire. Elle a été affirmée dans un communiqué officiel du MAE en date du 30 août, puis réaffirmée par le ministre Medelci lors de son intervention devant le dernier Conseil ministériel de la Ligue arabe qui s'est tenu le 1er septembre au Caire.
Pouvez-vous donner plus de détails ?
La position de l’Algérie sur la crise syrienne s'articule autour de trois points. Premièrement, nous condamnons avec la plus grande énergie toute utilisation des armes chimiques, quels qu'en soient les auteurs, car il s'agit de crime répugnant et de violation insoutenable et inacceptable de la légalité internationale. Deuxièmement, de par notre approche légaliste, nous considérons que l'utilisation de la force dans le cadre d'une éventuelle intervention militaire contre la Syrie n'est pas légale, si elle devait se faire en dehors du cadre du Conseil de sécurité et des dispositions pertinentes de la Charte des Nations unies.
Je vous rappelle que cette dernière n'autorise et ne légitime l'utilisation de la force que dans deux cas précis : la légitime défense et l'approbation par le Conseil de sécurité de mesures impliquant l'utilisation de la force en conformité avec les dispositions de l'article 42, chapitre 7 de la Charte. Enfin, et c'est un point important, si des preuves irréfutables sont produites devant le Conseil de sécurité, en tant qu'organe auquel incombe la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale, et que ces preuves impliquent le gouvernement syrien, bien entendu, l'Algérie, au même titre d'ailleurs que la communauté internationale, sera amenée à reconsidérer et à réexaminer sa position à la lumière de ces nouveaux éléments...
Que répondez-vous à propos de l'isolement de l'Algérie au sein de la Ligue arabe ?
Rien n'est moins vrai ! La Ligue arabe inscrit et conditionne tout recours à une action coercitive contre la Syrie par un passage préalable devant l'ONU. Cela est mentionné dans la décision prise par le dernier Conseil ministériel de la Ligue arabe et je vous renvoie vers les propos de M. Nabil el Arabi qui rappelait ce matin même que la position de M. Ban Ki Moon (secrétaire général de l’ONU, NDR) qui s'appuie sur la légalité internationale et qui se conforme au droit international et aux dispositions de la Charte onusienne est celle affirmée par la Ligue arabe dans toutes ses décisions liées à la crise syrienne.
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