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L'autre drame qui couve en terre d'Islam

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  • L'autre drame qui couve en terre d'Islam

    Armée contre Frères musulmans. Au Caire, les rounds se suivent et se ressemblent. Cinquante morts au début du mois d'août. Au moins le double lors de l'évacuation musclée des places occupées par la puissante confrérie. Le pays restera un mois sous l'état d'urgence.

    Mais il y a pire. Si l'Egypte incarne la lutte ancestrale entre modernisme et archaïsme, une guerre millénaire enflamme à nouveau tout le Proche-Orient. De Bagdad à Damas, de Beyrouth à Sanaa, un mur de sang sépare désormais les partisans d'Ali (chiites) et les tenants de la tradition (sunnites), lesquels considèrent les premiers comme des hérétiques.

    En Syrie, la révolte populaire contre le régime dictatorial de Bachar al-Assad a viré à la boucherie confessionnelle entre la minorité alaouite (une branche dissidente du chiisme) au pouvoir et une myriade de groupes rebelles d'obédience sunnite. L'affrontement sans merci irradie désormais bien au-delà des frontières. Il mobilise en faveur du régime l'aide de l'Iran chiite et l'appui militaire de son appendice libanais, le Hezbollah, et, en face, le soutien en armes, et finances, des diverses composantes du bloc sunnite. Outre des groupes jihadistes sunnites affiliés à Al-Qaida, on y trouve à la manœuvre l'Arabie saoudite, opérateur en chef du salafisme mondialisé, le Qatar, tout aussi wahhabite mais parrain des Frères musulmans, et dans une moindre mesure la Turquie de Recep Erdogan.

    Trois pays qui se disputent un leadership régional face à un ennemi commun apparu en 1979 : la République islamique d'Iran, centre honni d'une révolution islamique qui devait « purifier » le monde musulman en le débarrassant de ses dirigeants corrompus, vendus au Satan américain. Et accessoirement sunnites.

    A la tête de leurs monarchies pétrodollars, ceux-ci se sont vengés en prenant le parti du baasiste et laïc Saddam Hussein lors de ses huit années de guerre contre Téhéran.

    Une machine infernale

    Pour mémoire : 1 million de morts ! On aurait pu en rester là, mais l'intervention américaine en Irak en 2003 a rebattu les cartes. Pas dans le bon sens hélas : dirigé maintenant par un Premier ministre chiite sectaire, le pays est aujourd'hui à feu et à sang. Contre le pouvoir central, et celui de milices chiites revanchardes, l'activisme sunnite y épouse désormais le terrorisme sanglant d'Al-Qaida, et plus personne ne sait comment arrêter la machine infernale.

    Un temps, le printemps arabe a laissé espérer ici et là un dépassement vers une révolution démocratique généralisée où la loi du citoyen prendrait le pas sur celle de l'islam politique, quelle que soit sa capitale de ralliement. Riyad ou Téhéran. Il n'en est rien et croissant chiite contre arc sunnite promet des lendemains de cendres.

    Marianne
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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