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BLOCAGE DU RACHAT DE MICHELIN-ALGERIE PAR CEVITAL : quand l'Etat se fait mafia
Algérie Express - Publié le lundi 9 septembre 2013 10:46
Écrit par Hamid Guerni
L'Etat a résolu de mettre des clous dans les pneumatiques de Cévital, en bloquant sa reprise du fabricant de Michelin-Algérie. Les obstructions infligées au premier groupe privé algérien ne datent pas d'hier. Il y a douze ans déjà Bouteflika en personne avait instruit Ali Benflis, alors premier ministre, de freiner cet homme qu'il accusait de vouloir devenir un "Berlusconi kabyle".
Selon nos informations, cette fois c'est le frère Said Bouteflika, qui actionne la groopie du clan, Louisa Hanoune, pourtant elle même femme d'affaires. Un député de son parti, le PT, Smail Kouadria, est envoyé sur le front pour exiger que l'Etat exerce son droit de péremption sur l’usine Michelin-Algérie rachetée au printemps dernier par Cevital.
La procédure n'aurait en soi rien de choquant si la puissance publique n'avait donné son accord précédemment. Le député, un ex-syndicaliste qui a largement tiré profit des tensions du complexe métallurgique Arcelor-Mittal, assure que le premier ministre aurait instruit le ministre de l’industrie pour bloquer Cevital…avant que la date de fermeture du site fixée à début octobre n’intervienne. Pourquoi le premier ministre a-t-il renié sa première décision ?
Smail Koudria affirme également que la centrale syndicale UGTA est favorable au capotage de l’affaire conclue par Rebrab, ce qui représente un autre revirement spectaculaire de la centrale syndicale qui, à l'évidence, a été sommée de se déjuger.
En l'occurence, ce droit de péremption ne répond à aucune logique économique. Le forum des chefs d'entreprises est embarrassé en privé mais ne pipe mot, Bouteflika ayant pris soin d'y placer son proconsul en la personne de Hamiani. Des membres de cette organisation assurent que leur organisation ne pourra pas s'exprimer. Rebrab qui est un de ses fondateurs l'avait alertée en vain quand Bouteflika avait ordonné de subventionner un importateur de sucre oranais alors que Cevital raffineur couvrait la consommation nationale et exportait une partie de sa production.
L’Etat qui ne se soucie pas des abus d'un groupe comme Djezzy est instrumentalisé pour des considérations régionalistes quand un investisseur algérien, extérieur à la tribu régnante, veut entreprendre .
Il est en effet loisible de constater que "l’Etat" n’a pas exercé de droit de péremption sur la vente par Djilali Mehri de l’usine de bière de Rouiba à des repreneurs étrangers ? Cette même procédure n'a pas été, non plus, invoquée lorsqu’Orascom a revendu à Lafarge des cimenteries qu’il a achetées à l'Etat au dinar symbolique.
Au moment où le ministère de l'industrie est sollicité pour annuler un contrat préalablement validé par le gouvernement , le même département ministériel invite...Rolls Royce à investir en Algérie.
Algérie Express - Publié le lundi 9 septembre 2013 10:46
Écrit par Hamid Guerni
L'Etat a résolu de mettre des clous dans les pneumatiques de Cévital, en bloquant sa reprise du fabricant de Michelin-Algérie. Les obstructions infligées au premier groupe privé algérien ne datent pas d'hier. Il y a douze ans déjà Bouteflika en personne avait instruit Ali Benflis, alors premier ministre, de freiner cet homme qu'il accusait de vouloir devenir un "Berlusconi kabyle".
Selon nos informations, cette fois c'est le frère Said Bouteflika, qui actionne la groopie du clan, Louisa Hanoune, pourtant elle même femme d'affaires. Un député de son parti, le PT, Smail Kouadria, est envoyé sur le front pour exiger que l'Etat exerce son droit de péremption sur l’usine Michelin-Algérie rachetée au printemps dernier par Cevital.
La procédure n'aurait en soi rien de choquant si la puissance publique n'avait donné son accord précédemment. Le député, un ex-syndicaliste qui a largement tiré profit des tensions du complexe métallurgique Arcelor-Mittal, assure que le premier ministre aurait instruit le ministre de l’industrie pour bloquer Cevital…avant que la date de fermeture du site fixée à début octobre n’intervienne. Pourquoi le premier ministre a-t-il renié sa première décision ?
Smail Koudria affirme également que la centrale syndicale UGTA est favorable au capotage de l’affaire conclue par Rebrab, ce qui représente un autre revirement spectaculaire de la centrale syndicale qui, à l'évidence, a été sommée de se déjuger.
En l'occurence, ce droit de péremption ne répond à aucune logique économique. Le forum des chefs d'entreprises est embarrassé en privé mais ne pipe mot, Bouteflika ayant pris soin d'y placer son proconsul en la personne de Hamiani. Des membres de cette organisation assurent que leur organisation ne pourra pas s'exprimer. Rebrab qui est un de ses fondateurs l'avait alertée en vain quand Bouteflika avait ordonné de subventionner un importateur de sucre oranais alors que Cevital raffineur couvrait la consommation nationale et exportait une partie de sa production.
L’Etat qui ne se soucie pas des abus d'un groupe comme Djezzy est instrumentalisé pour des considérations régionalistes quand un investisseur algérien, extérieur à la tribu régnante, veut entreprendre .
Il est en effet loisible de constater que "l’Etat" n’a pas exercé de droit de péremption sur la vente par Djilali Mehri de l’usine de bière de Rouiba à des repreneurs étrangers ? Cette même procédure n'a pas été, non plus, invoquée lorsqu’Orascom a revendu à Lafarge des cimenteries qu’il a achetées à l'Etat au dinar symbolique.
Au moment où le ministère de l'industrie est sollicité pour annuler un contrat préalablement validé par le gouvernement , le même département ministériel invite...Rolls Royce à investir en Algérie.
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