Et bin ... ça promet ...
REGENSBURG, Allemagne (AP) - Le pape Benoît XVI a célébré mardi une messe en plein air devant 230.000 fidèles aux portes de Ratisbonne, ville de sa Bavière natale, et fait un pas dans la controverse sur l'Islam et la violence, en citant des commentaires chrétiens historiques sur la guerre sainte et les conversions forcées.
Lors de son discours à l'université de Ratisbonne, Benoît XVI a fait des références inhabituelles au djihad -ou guerre sainte, un concept utilisé par les militants extrémistes islamistes pour justifier des attaques en Occident.
"La violence est incompatible avec la nature de Dieu et la nature de l'esprit", a déclaré le pape, dans un discours sur la foi et la raison, et comment elles devaient être séparées et restaient essentielles pour "ce dialogue sincère des cultures et des religions si urgent aujourd'hui".
Le pape a cité des passages d'un livre rendant compte d'une conversation entre un empereur byzantin du 14e siècle, Manuel Paleologos II, et Perse cultivé, sur les vérités du Christianisme et de l'Islam.
"L'empereur est venu parler de la question de la guerre sainte", a déclaré le pape. "Il a dit, 'je cite', montre-moi ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu ne trouveras que des choses diaboliques et inhumaines, comme son ordre de diffuser par l'épée la foi qu'il prêche", a dit le pape, citant un passage du livre.
"L'empereur a continué en expliquant en détail les raisons pour lesquels diffuser la foi par la violence et quelque chose de déraisonnable", a poursuivi le souverain pontife, sans rapporter la réponse de l'érudit perse.
Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a déclaré que le pape n'avait pas donné une interprétation de l'Islam comme "quelque chose de violent", bien qu'il estime que la religion contient des parties violentes et non-violentes.
Le pape doit effectuer son premier voyage dans un pays musulman en novembre, en Turquie.
Auparavant, il avait célébré une messe en plein air devant 230.000 personnes.
Par une matinée ensoleillée, les fidèles munis de drapeaux aux couleurs de la Bavière et du Vatican, et de chaises pliantes, ont pris place sur les lieux de la célébration -un champ- avant l'arrivée du souverain pontife, qui possède encore une maison dans cette ville du sud de l'Allemagne.
Benoît XVI a fendu lentement la foule à bord de sa papamobile, faisant signe de la main aux pèlerins, avant d'atteindre la plateforme où se dressait l'autel. Dans son homélie, l'ancien archevêque de Munich (1977-82) a abordé le thème de la foi et de la raison, rejetant l'idée d'un "cosmos mathématiquement ordonné" sans Dieu qui signifierait que le monde n'est "rien d'autre qu'un résultat hasardeux de l'évolution".
"Nous croyons en Dieu. C'est une décision fondamentale de notre part", a-t-il déclaré. Lors d'une messe célébrée dimanche, il avait déjà estimé qu'une foi excessive dans la science et la technologie avait rendu les sociétés modernes "dures d'oreille" ou sourdes au message de Dieu.
De nombreux fidèles ont passé la nuit de lundi à mardi dans le champ d'Islinger près de Ratisbonne où le pape a célébré la messe. "Sa présence est importante car c'est un représentant du Christ", a déclaré Eva Renz, qui a pris la route à 3h du matin avec son mari et ses six enfants pour assister à la célébration.
Nicole Miserendino, une enseignante d'Hohenkirchen, près d'Hanovre, est venue avec un groupe de jeunes équipés d'instruments de musique. "Le pape comprend mieux les jeunes qu'on ne le pense", assurait la jeune femme âgée de 20 ans.
La foule semblait moins religieuse que celle présente lors de la visite de Benoît XVI lundi à Altötting, lieu de pèlerinage célèbre pour son sanctuaire marial et sa Vierge noire, et bien qu'imposante, elle ne remplissait pas totalement le champ d'Islinger. Certains sont venus malgré leur désaccord avec des positions conservatrices du pape, comme son opposition à l'ordination des femmes et des hommes mariés.
La messe a été marquée par un incident mineur: la police et des agents de sécurité ont arrêté un jeune homme qui s'est mis à courir en direction du pape, mais les forces de sécurité ont indiqué qu'il ne constituait pas une menace sérieuse. Il n'est pas rare de voir des fidèles débordant d'enthousiasme lors des visites pontificales.
Benoît XVI devait ensuite s'adresser au corps enseignant à l'université de Ratisbonne, où il a enseigné la théologie de 1969 à 1977 et dont il a été vice-président.
Le pape devait également conduire une procession oecuménique et une célébration dans la cathédrale de la ville avec des membres des Eglises protestante et orthodoxe, et un représentant de la communauté juive. La cathédrale comporte une sculpture antisémite remontant au Moyen-Age. Mais on ne savait pas si le pape, apôtre de l'amélioration des relations avec les juifs, y ferait référence.
Au troisième jour de sa visite en Bavière lundi, Benoît XVI avait déjà célébré une messe en plein air devant une foule de 70.000 fidèles à Altötting avant de se rendre brièvement dans le village qui l'a vu naître il y a 79 ans, Marktl-am-Inn.
Son voyage de six jours est le deuxième en Allemagne depuis le début de son pontificat. En 2005, il s'était rendu à Cologne pour les Journées mondiale de la jeunesse.
Le pape retrouvera mercredi son frère, Georg Ratzinger, prêtre lui aussi, et se rendra sur les tombes de leurs parents et de leur soeur à Ratisbonne. Avant son départ jeudi, il devrait également se rendre à Freising, où il a été ordonné prêtre en 1951. AP
Lors de son discours à l'université de Ratisbonne, Benoît XVI a fait des références inhabituelles au djihad -ou guerre sainte, un concept utilisé par les militants extrémistes islamistes pour justifier des attaques en Occident.
"La violence est incompatible avec la nature de Dieu et la nature de l'esprit", a déclaré le pape, dans un discours sur la foi et la raison, et comment elles devaient être séparées et restaient essentielles pour "ce dialogue sincère des cultures et des religions si urgent aujourd'hui".
Le pape a cité des passages d'un livre rendant compte d'une conversation entre un empereur byzantin du 14e siècle, Manuel Paleologos II, et Perse cultivé, sur les vérités du Christianisme et de l'Islam.
"L'empereur est venu parler de la question de la guerre sainte", a déclaré le pape. "Il a dit, 'je cite', montre-moi ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu ne trouveras que des choses diaboliques et inhumaines, comme son ordre de diffuser par l'épée la foi qu'il prêche", a dit le pape, citant un passage du livre.
"L'empereur a continué en expliquant en détail les raisons pour lesquels diffuser la foi par la violence et quelque chose de déraisonnable", a poursuivi le souverain pontife, sans rapporter la réponse de l'érudit perse.
Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a déclaré que le pape n'avait pas donné une interprétation de l'Islam comme "quelque chose de violent", bien qu'il estime que la religion contient des parties violentes et non-violentes.
Le pape doit effectuer son premier voyage dans un pays musulman en novembre, en Turquie.
Auparavant, il avait célébré une messe en plein air devant 230.000 personnes.
Par une matinée ensoleillée, les fidèles munis de drapeaux aux couleurs de la Bavière et du Vatican, et de chaises pliantes, ont pris place sur les lieux de la célébration -un champ- avant l'arrivée du souverain pontife, qui possède encore une maison dans cette ville du sud de l'Allemagne.
Benoît XVI a fendu lentement la foule à bord de sa papamobile, faisant signe de la main aux pèlerins, avant d'atteindre la plateforme où se dressait l'autel. Dans son homélie, l'ancien archevêque de Munich (1977-82) a abordé le thème de la foi et de la raison, rejetant l'idée d'un "cosmos mathématiquement ordonné" sans Dieu qui signifierait que le monde n'est "rien d'autre qu'un résultat hasardeux de l'évolution".
"Nous croyons en Dieu. C'est une décision fondamentale de notre part", a-t-il déclaré. Lors d'une messe célébrée dimanche, il avait déjà estimé qu'une foi excessive dans la science et la technologie avait rendu les sociétés modernes "dures d'oreille" ou sourdes au message de Dieu.
De nombreux fidèles ont passé la nuit de lundi à mardi dans le champ d'Islinger près de Ratisbonne où le pape a célébré la messe. "Sa présence est importante car c'est un représentant du Christ", a déclaré Eva Renz, qui a pris la route à 3h du matin avec son mari et ses six enfants pour assister à la célébration.
Nicole Miserendino, une enseignante d'Hohenkirchen, près d'Hanovre, est venue avec un groupe de jeunes équipés d'instruments de musique. "Le pape comprend mieux les jeunes qu'on ne le pense", assurait la jeune femme âgée de 20 ans.
La foule semblait moins religieuse que celle présente lors de la visite de Benoît XVI lundi à Altötting, lieu de pèlerinage célèbre pour son sanctuaire marial et sa Vierge noire, et bien qu'imposante, elle ne remplissait pas totalement le champ d'Islinger. Certains sont venus malgré leur désaccord avec des positions conservatrices du pape, comme son opposition à l'ordination des femmes et des hommes mariés.
La messe a été marquée par un incident mineur: la police et des agents de sécurité ont arrêté un jeune homme qui s'est mis à courir en direction du pape, mais les forces de sécurité ont indiqué qu'il ne constituait pas une menace sérieuse. Il n'est pas rare de voir des fidèles débordant d'enthousiasme lors des visites pontificales.
Benoît XVI devait ensuite s'adresser au corps enseignant à l'université de Ratisbonne, où il a enseigné la théologie de 1969 à 1977 et dont il a été vice-président.
Le pape devait également conduire une procession oecuménique et une célébration dans la cathédrale de la ville avec des membres des Eglises protestante et orthodoxe, et un représentant de la communauté juive. La cathédrale comporte une sculpture antisémite remontant au Moyen-Age. Mais on ne savait pas si le pape, apôtre de l'amélioration des relations avec les juifs, y ferait référence.
Au troisième jour de sa visite en Bavière lundi, Benoît XVI avait déjà célébré une messe en plein air devant une foule de 70.000 fidèles à Altötting avant de se rendre brièvement dans le village qui l'a vu naître il y a 79 ans, Marktl-am-Inn.
Son voyage de six jours est le deuxième en Allemagne depuis le début de son pontificat. En 2005, il s'était rendu à Cologne pour les Journées mondiale de la jeunesse.
Le pape retrouvera mercredi son frère, Georg Ratzinger, prêtre lui aussi, et se rendra sur les tombes de leurs parents et de leur soeur à Ratisbonne. Avant son départ jeudi, il devrait également se rendre à Freising, où il a été ordonné prêtre en 1951. AP
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