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BHL, le dandy et les faucons

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  • BHL, le dandy et les faucons

    Écrit par Ahmed Bensaada




    Bernard-Henri Lévy (BHL), le dandy guerrier, est de retour. Et cela se comprend : au pays de Sitting Bull, les tambours de guerre se font de plus en plus assourdissants, la hache de guerre vient d’être déterrée et c’est la « Danse des Esprits » (les mauvais, on s’entend) qui bat la mesure.



    Le cercle des danseurs autour du feu est bien achalandé et on y trouve de tout : d’illustres néoconservateurs (néocons), des défenseurs d’Israël farouchement pro-sionistes, d’anciens membres de l’administration Bush, des islamophobes notoires, des Américains possédant la double nationalité étasunienne/israélienne, des va-t-en-guerre responsables de l’invasion de l’Irak, de féroces détracteurs de l’Iran et, pour parfaire le décorum, quelques opposants syriens pro-américains. C’est cet aréopage constitué de 74 personnes pompeusement qualifiées d’« experts en politique étrangère » qui vient de signer une lettre adressée à Obama, en l’exhortant de «répondre de manière décisive en imposant des mesures ayant des conséquences significatives sur le régime d’Assad». Au minimum, disent-ils «les États-Unis, avec leurs alliés et partenaires qui le souhaitent, devraient utiliser des armes à longue distance et la puissance aérienne pour frapper les unités militaires de la dictature syrienne qui ont été impliquées dans la récente utilisation à grande échelle d’armes chimiques » [1]. Et, au beau milieu de cette camarilla de bellicistes assoiffés de guerre et de faucons avides de proies faciles, trône le dandy guerrier. Toutes ailes déployées, il cherche de nouvelles batailles, de nouvelles destructions, de nouvelles effusions de sang pourvu qu’elles n’éclaboussent pas ses chemises blanches immaculées de chez Charvet. Il faut admettre que depuis son dernier « exploit » libyen, alors qu’il claironnait faire « la guerre sans l’aimer », l’oisiveté guerrière a pesé sur notre Clausewitz des temps modernes. Et le voilà reparti pour une partie de plaisir en Syrie. « La guerre en l’aimant », cette fois-ci ? Et puisqu’il n’a plus les coudées franches comme du temps où il était grand vizir du président bling-bling, il s’acoquine avec les néocons d’outre-Atlantique, véritables faucons avec lesquels il partage l’orientation idéologique et, pour certains d’entre eux, l’appartenance religieuse. Car, au-delà de l’allégeance politique, l’appartenance religieuse n’est pas anodine chez BHL. C’est lui-même qui avait déclaré en novembre 2011 que « c’est en tant que juif » qu’il avait « participé à l’aventure politique en Libye ». Et d’ajouter : « J’ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël » [2].
    Et quelle belle réussite cette aventure libyenne ! Le gandin belliqueux doit être fier d’être responsable (au moins en partie) de la mort de dizaines de milliers de personnes et de l’anéantissement d’un pays. Ignore-t-il ce que la Lybie est devenue depuis sa « participation » au conflit ? Avec un titre on ne peut plus éloquent, « Nous pensions tous que la Libye avait évolué. Oui, mais dans l’anarchie et la ruine», voici ce que nous rapporte Patrick Cockburn dans un récent article : «Alors que l’attention du monde est centrée sur le coup d’État en Égypte et l’attaque au gaz toxique en Syrie, au cours des deux derniers mois, la Libye a, de manière inaperçue, plongé dans sa pire crise politique et économique depuis la défaite de Kadhafi il y a deux ans. Les pouvoirs publics sont désintégrés dans toutes les régions du pays, mettant en doute les revendications des politiciens américains, britanniques et français selon qui l’action militaire de l’OTAN en Libye en 2011 a été un exemple remarquable d’une intervention militaire étrangère réussie qui devrait se répéter en Syrie» [3].
    Pas de quoi faire pavoiser un mirliflore, n’est-ce pas ? Mais non, dans le cas de BHL, il remet ça. L’art de transformer les fiascos en succès est l’apanage des tartuffes de la philosophie. Faudrait-il, pour le confirmer, faire témoigner le «célèbre» Jean-Baptiste Botul ?
    À ce sujet, Pierre Assouline mentionne que BHL est si soucieux de sa propre légende et de sa propre biographie «que même une fausse note serait aussitôt recyclée par les relais les plus complaisants de son réseau» [4].
    Les néocons américains ont eu les mêmes insuccès que le dandy guerrier. Ce sont eux qui ont convaincu George W. Bush d’envahir l’Irak, alors que l’histoire a montré que ce pays ne possédait ni armes de destruction massive ni aucun lien avec les évènements du 11 septembre. Ils sont tellement discrédités par la tragédie irakienne qu’il est difficile de concevoir qu’ils puissent avoir un avis pertinent sur un quelconque conflit. Mais même après cette déconvenue historique, connue et reconnue par le commun des mortels, ils reprennent du service dans le conflit syrien, avec un discours analogue à celui de l’Irak. Les centaines de milliers d’Irakiens qui ont perdu la vie dans ce conflit et qui ne leur avaient absolument rien demandé sont-ils insignifiants à leurs yeux ?
    Cette arrogante fatuité dans le comportement du néocon n’est pas si étrange que cela, si on comprend les caractéristiques du néo-conservatisme telles que décrites par Jonathan Clarke, du « Carnegie Council for Ethics in International Affairs » :
    i) la tendance à percevoir le monde en termes binaires : bon ou mauvais ;
    ii) une faible tolérance pour la diplomatie ; iii) l’empressement à employer la force militaire; iv) l’insistance sur la nécessité pour les États-Unis d’agir de manière unilatérale ; v) un dédain pour les organisations multilatérales et vi) une focalisation sur le Moyen-Orient [5].
    A noter que le sixième point est une manière « politically correct » de dire que les néocons sont des défenseurs invétérés de l’Etat d’Israël.
    Mais qui sont donc les signataires de cette lettre au président américain que le dandy guerrier a paraphée ?
    La longue liste comporte de «grosses pointures» du néo-conservatisme telles que William Kristol, Robert Kagan, Elliott Abrams ou Danielle Pletka. Dans un article publié par le journal israélien Haaretz en 2003, on apprend que « la guerre en Irak a été conçue par 25 intellectuels néoconservateurs, la plupart d’entre eux juifs, qui poussent le président Bush à changer le cours de l’histoire» parmi lesquels on peut citer Elliott Abrams et William Kristol [6]. Ce dernier, fils du fondateur du néo-conservatisme, est le cofondateur (avec Robert Kagan) du think tank néoconservateur «Project for the New American Century» (PNAC) qui a eu une influence considérable sur l’administration Bush fils. Pas moins de 19 signataires de la lettre ont appartenu à cet organisme.
    L’un des membres du PNAC, Martin Peretz, a été salué pour « sa fidélité inébranlable à Israël » [7]. L’histoire ne dit pas si cette distinction avait une quelconque relation avec ses déclarations telles que « la société arabe est sclérosée et arriérée » ou que les Druzes sont « congénitalement indignes de confiance ». Ceci n’est qu’un échantillon de ce que « Peretz écrit sur les Palestiniens, les Syriens, les Libanais, les Irakiens et tous les autres non-juifs qu’il considère être ignobles, primitifs et incapables de «civilisation» » [8]. Dans la même veine, Reuel Marc Gerecht, un autre membre du PNAC, a déclaré que les Iraniens « ont le terrorisme dans l’ADN » [9]. Un troisième, Joshua Muravchik, a écrit en 2006 un article au titre expéditif : « Bombardez l’Iran » [10].
    Sept signataires de cette lettre ont été membres du « Committee for the Liberation of Iraq » (CLI), un organisme dont l’objectif était de « promouvoir la paix régionale, la liberté politique et la sécurité internationale par le remplacement du régime de Saddam Hussein avec un gouvernement démocratique qui respecte les droits du peuple irakien et cesse de menacer la communauté des nations ». Le CLI comptait dans ses rangs le sénateur Joseph Lieberman, lauréat 2009 du prix « Défenseur d’Israël » décerné par « Christians United for Israel » (CUFI), une importante organisation chrétienne américaine pro-israélienne [11]. C’est ce même Lieberman qui visite régulièrement les pays arabes « printanisés » en compagnie d’un autre illustre membre du CLI, le sénateur républicain John McCain. Bien qu’il ne soit pas signataire de la lettre, McCain, le tenace adversaire de l’actuel président lors de la présidentielle 2008, est actuellement considéré comme un « allié crucial d’Obama » dans le dossier syrien [12]. Aux États-Unis, ce rapprochement entre des personnalités américaines politiquement opposées n’est pas surprenant lorsqu’il s’agit de politique étrangère. Dans le dossier iranien, par exemple, le président Obama s’était entouré des mêmes faucons qui conseillaient son prédécesseur G. W. Bush. D’ailleurs, trois membres de « United Against Nuclear Iran » (UANI) font partie du groupe des 74 signataires. Il s’agit de Mark D. Wallace (président d’UANI), Henry D. Sokolski et Fouad Ajami. Wallace a été directeur-adjoint de la campagne 2004 du président Bush et conseiller principal du sénateur McCain pendant la présidentielle 2008. UANI est un lobby anti-iranien très agressif [13] : sur la scène étasunienne, son rôle est d’influencer la politique américaine à mener contre l’Iran et, à l’étranger, il dénonce et publicise toute incartade aux sanctions imposées contre ce pays.
    Comme indiqué dans le chapeau de la lettre au président, les noms d’anciens fonctionnaires du gouvernement américain côtoient celui du dandy guerrier. On peut en compter pas moins de quatorze, dont L. Paul Bremer, ancien administrateur des États-Unis en Irak après l’invasion de ce pays, Robert G. Joseph, sous-secrétaire d’État pour le contrôle des armements et la sécurité internationale, Paula Dobriansky, sous-secrétaire d’État à la démocratie et aux affaires internationales, et Eliot A. Cohen, conseiller de Condoleezza Rice au Département d’État. Tout ce beau monde a « œuvré » dans l’administration G. W. Bush. La liste serait incomplète sans la présence de personnes provenant du pays à bombarder. En effet, les noms de trois dissidents syriens pro-américains y figurent. Il s’agit d’Ammar Abdulhamid, de son épouse Khawla Yusuf, ainsi que de Radwan Ziadeh.
    Le premier est le fils de deux artistes syriens : la célèbre actrice Mouna Wassef et le cinéaste Mohamed Chahine. Vivant actuellement aux États-Unis, il est un farouche opposant au gouvernement syrien actuel.
    Dans une entrevue à une radio américaine, il a reconnu avoir été très proche de l’islamisme radical et qu’il avait failli rejoindre les talibans en Afghanistan. D’imam dans une mosquée à Los Angeles, il a confessé être devenu athée puis agnostique [14].
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Radwan Ziadeh est un activiste syrien très prolifique dont le CV montre ses nombreuses accointances avec l’administration américaine [15]. Il est apparu sur la scène médiatique en qualité de membre influent du Conseil national syrien (CNS). En 2005, il a fondé le «Damascus Center for Human Rights Studies» (DCHRS), un centre qui, selon Jeffrey Blankfort, est en étroite relation avec la «National Endowment for Democracy» (NED) et qui lui servait «de couverture pour ses activités» en Syrie [16]. La NED est un organisme américain d’« exportation de la démocratie» largement impliqué dans la formation des cyberactivistes arabes qui ont eu un rôle de premier plan dans les différents pays touchés par le «printemps» arabe [17].
    Le site du DCHRS indique que son directeur est actuellement Burhan Ghalioun, le premier président du CNS. En 2008, Ziadeh a cofondé, à Washington, le «Syrian Center for Political and Strategic Studies» dans lequel Ammar Abdulhamid est membre du conseil consultatif. Parmi ses innombrables activités, Ziadeh a été membre émérite de l’«US Institute of Peace», un think tank financé par le gouvernement américain [18] et aussi du «Fikra Forum» qui est «une communauté en ligne qui vise à générer des idées pour soutenir les démocrates arabes dans leur lutte contre l’autoritarisme et les extrémistes» [19]. Le «Fikra Forum» est un projet initié par le «Washington Institute for Near East Policy» (WINEP), un think tank très influent sur les questions relatives au Moyen-Orient [20]. À noter, d’autre part, qu’Ammar Abdulhamid est lui aussi membre du «Fikra Forum» et que cet organisme est dirigé par David Pollock, lui-même membre du WINEP et signataire de la lettre à Obama. Jusque-là, il n’y a pas de quoi fouetter une mouche, sauf que le WINEP est une création de l’«American Israel Public Affairs Committee» (AIPAC), le lobby juif pro-israélien le plus puissant des États-Unis [21]. Comme on peut s’en douter, l’AIPAC essaie de peser de tout son poids pour promouvoir l’utilité et la nécessité d’une action militaire contre la Syrie. Selon certains de ses responsables, « si la Syrie échappe à un châtiment américain pour son utilisation d’armes chimiques, l’Iran pourrait être enhardi à l’avenir à attaquer Israël » [22]. Ce qui fait dire à M. J. Rosenberg : «À l’AIPAC, il ne s’agit pas de la Syrie ou des victimes syriennes de l’attaque chimique. Non, à l’AIPAC, il s’agit de l’Iran. S’il [l’AIPAC] ne peut pas faire un effort plutôt mineur contre la Syrie, comment sera-t-il capable de vendre à l’Amérique (et y compris au Congrès) une grande guerre avec l’Iran ?» [23]. Et il n’y a pas que l’AIPAC ou la liste des 74 qui plaident en faveur d’une intervention musclée en Syrie. Un groupe d’«éminents rabbins [américains] couvrant l’ensemble du spectre religieux et politique» se sont mis de la partie [24]. Le plus curieux dans leur missive destinée aux membres du Congrès réside dans une phrase qui affirme que «par cet acte, le Congrès a la capacité de sauver des milliers de vies». C’est à se demander comment il est possible de sauver des vies en exhortant la plus grande puissance militaire du monde à bombarder un pays. Cette tirade hautement «philanthropique » ressemble étrangement à l’antienne du dandy guerrier «la guerre sans l’aimer». Mais, les rabbins disposent peut-être d’une méthode secrète qu’ils vont enseigner aux stratèges militaires. Qui sait ?
    Tout cela nous mène à poser cette question, de concert avec Jeffrey Blankfort : «Est-ce que quelqu’un pense sérieusement que ces agents israéliens se soucient vraiment du peuple syrien ou de toute autre personne dans la région qui n’est pas juive ?»
    Il faut se rendre à l’évidence que l’AIPAC, ce groupe de rabbins, BHL et ses 73 acolytes sont tous alignés sur la position officielle d’Israël qui appuie Obama dans sa mission punitive contre la Syrie. L’ambassadeur israélien à Washington aurait même ajouté : «Même en ce qui concerne l’opposition
    djihadiste, nous préférons les méchants qui ne sont pas soutenus par l’Iran à ceux qui le sont.» [25]
    Avec cette lettre, est-ce que le dandy guerrier, ses amis néocons et les activistes de service croient sérieusement avoir la moindre crédibilité après le chaos qu’ils ont semé en Libye et en Irak ? Pensent-ils réellement qu’ils sont plus vertueux qu’environ les deux tiers de la population occidentale qui sont actuellement opposés à toute intervention militaire en Syrie [26] malgré tout le battage médiatique pro-guerre ?
    De son côté, BHL ne pourrait-il pas plutôt utiliser son énergie, sa fortune, ses relations, ses (nombreux) contacts avec les médias ou sa signature pour la promotion d’une solution pacifique entre les belligérants et, ainsi, épargner la vie d’innocentes victimes qu’on a coutume de comptabiliser dans la colonne des « dommages collatéraux » ?
    Ce ramassis de « faiseurs de guerre sans l’aimer », de néocons belliqueux, de rabbins « éclairés », de va-t-en-guerre pro-israéliens et de politicards guerroyeurs empêchera toujours le calumet de la paix d’être fumé au pays de Sitting Bull.
    Et le dandy guerrier dans tout cela ? Tel un « rossignol des charniers » [27], il continuera à gringotter sur toutes les fosses communes qu’il aura systématiquement et « amoureusement » contribué à creuser.

    De Montréal, Ahmed Bensaada
    www.ahmedbensaada.com

    Références
    1- James Kirchick, Christopher J. Griffin, Dan Senor, Robert Zarate, Robert Kagan, et William Kristol, « Foreign Policy Experts Urge President Obama to Respond to Assad’s Chemical Attack », The Foreign Policy Initiative, 27 août 2013, http://www.foreignpolicyi.org/conten...hemical-attack
    2- AFP, « Libye: BHL s’est engagé «en tant que juif» », Le Figaro, 20 novembre 2011, http://www.lefigaro.fr/flash-actu/20...t-que-juif.php
    3- Patrick Cockburn, « Special report: We all thought Libya had moved on – it has, but into lawlessness and ruin », The Independent, 3 septembre 2013, http://www.independent.co.uk/news/wo...n-8797041.html
    4- Pierre Assouline, « Lévy d’Arabie », La République des livres, Blogs Le Monde, 13 novembre 2011, http://passouline.blog.lemonde.fr/20.../levy-darabie/
    5- Jonathan Clarke, « Viewpoint: The end of the neo-cons? », BBC News, 9 février 2009, http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/7825039.stm
    6- Ari Shavi, « White man’s burden », Haaretz, 3 avril 2013, http://www.haaretz.com/news/features...burden-1.14110
    7- Caroline Glick, « Martin Peretz — An Appreciation », Frontpage Mag, 28 décembre 2012, http://frontpagemag.com/2012/carolin...-appreciation/
    8- Alex Pareene, « No. 5: Marty Peretz », Salon, 24 novembre 2010, http://www.salon.com/2010/11/24/hack_list_5/
    9- PBS, « Is Iran Next? », 25 octobre 2007, http://www.pbs.org/wgbh/pages/frontl...t.html#gerecht
    10- Joshua Muravchik, « Bomb Iran », Los Angeles Times, 19 novembre 2006, http://www.latimes.com/news/la-op-mu...,4699035.story
    11- Eric Fingerhut, « Christian Zionist parley: Don’t pressure Israel », JTA, 23 juillet 2009, http://www.jta.org/2009/07/23/news-o...ressure-israel
    12- AFP, « Syrie: le républicain John McCain, un allié crucial d’Obama », Libération, 6 septembre 2013, http://www.liberation.fr/monde/2013/...d-obama_929837
    13- Ahmed Bensaada, « Ahmadinejad à Times Square », Le Quotidien d’Oran, 15 août 2010, http://www.ahmedbensaada.com/index.p...ent&Itemid=120
    14- Nora Boustany, « A Modernizer Challenges Syria’s Old Order », The Washington Post, 30 juillet 2004, http://www.washingtonpost.com/wp-dyn...2004Jul29.html
    15- Johannes Gutenberg-Universität Mainz, « Dr. Radwan Ziadeh », http://www.uni-mainz.de/Organisation...ufe/Ziadeh.pdf
    16- Jeffrey Blankfort, Enregistrement audio (à partir de 3 min), « Takes on the World », Radio4all, 12 février 2012, http://www.radio4all.net/files/ [email protected]/1752-1-totw...ewsopinions.mp3
    17- Ahmed Bensaada, « Arabesque américaine : Le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe », Éditions Michel Brûlé, Montréal (2011) ; Éditions Synergie, Alger (2012), Chap. 2.
    18- Charlie Skelton, « The Syrian opposition: who’s doing the talking? », The Guardian, 12 juillet 2012, http://www.theguardian.com/commentis...ng-the-talking
    19- Fikra Forum, « About us », http://fikraforum.org/?page_id=2
    20- The Washington Institute for Near East Policy (WINEP), « Project Fikra : Defeating extremism through the power of ideas », http://www.washingtoninstitute.org/a...project-fikra/
    21- M.J. Rosenberg, « Does PBS Know That «The Washington Institute» Was Founded By AIPAC? », 12 avril 2010, The Huffington Post, http://www.huffingtonpost.com/mj-ros..._b_533808.html
    22- Richard Hétu, « La Syrie, l’AIPAC et le New York Times », La Presse, le 3 septembre 2013, http://blogues.lapresse.ca/hetu/2013...t-le-ny-times/
    23- M.J. Rosenberg, « On Syria, AIPAC, The 800 Pound Gorilla, Risks Looking Like A Chimp! », MJRosenberg.com, 7 septembre 2013, http://mjayrosenberg.com/2013/09/07/...-like-a-chimp/
    24- JTA, « US rabbis urge Congress to back Obama on Syria », The Times of Israel, 5 septembre 2013, http://www.timesofisrael.com/us-rabb...bama-on-syria/
    25- Le Monde, « L’indécision en Syrie : le prix politique du fiasco irakien », 7 septembre 2013, http://www.lemonde.fr/idees/article/...2856_3232.html
    26- Rebecca Shimoni Stoil, « Israeli policy statement supports Obama on Syria », The Times of Israel, 4 septembre 2013, http://www.timesofisrael.com/israeli...bama-on-syria/
    27- Pour avoir défendu Israël lors de son agression contre le Liban, Michel del Castillo avait qualifié BHL de « rossignol des charniers ». Pour lire l’article : http://www.micheldelcastillo.com/ind...cbb4fb579e2094

    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

    Commentaire


    • #3
      Salam Bonjour...


      Nouvelles d’Orient
      Shalit, Hamouri, Bernard-Henri Lévy et les intellectuels mercenaires




      jeudi 24 juin 2010, par Alain Gresh



      Faut-il tirer sur les ambulances ? Le flop des deux derniers opus de notre philosophe national, malgré une campagne de soutien médiatique, l’appui complaisant du grand quotidien du soir, les mille et une excuses trouvées pour justifier la manière dont il a repris les oeuvres d’un philosophe inventé de toutes pièces, indiquent que Bernard-Henri Lévy glisse déjà inéluctablement vers les bas-fonds de l’oubli.


      Et pourtant, il ne faut pas être injuste. L’homme a un vrai talent. Celui de condenser, en peu de pages, l’ensemble des mensonges, des semi-vérités et des contre-vérités sur le conflit israélo-palestinien. Il restera comme celui qui a déclaré, à la veille de la tuerie de neuf humanitaires de la flottille de la paix par l’armée israélienne : « Je n’ai jamais vu une armée aussi démocratique, qui se pose tellement de questions morales. » Chacun de ses textes mériterait une étude approfondie pour mettre en lumière les nouveaux visages de la propagande. Et on peut espérer que les écoles de journalisme mettront à l’étude ses textes pour décortiquer le mensonge ordinaire proféré sous l’habillage de la philosophie, des droits humains et même, dans son dernier texte, de l’ancien Testament.


      Publié par Le Point du 24 juin, cet article s’intitule « Trois questions (et réponses) concernant le soldat Shalit ». Le 25 juin, cela fera quatre ans que le soldat franco-israélien Guilad Shalit a été capturé par le Hamas et plusieurs manifestations de soutien se préparent ou se sont déjà déroulées.


      Pourquoi tant d’intérêt pour ce soldat, s’interroge Bernard-Henri Lévy ? Parce que, justement, il n’est pas un prisonnier comme les autres. Pourquoi ?


      « Car il y a des conventions internationales, déjà, qui régissent le statut des prisonniers de guerre et le seul fait que celui-ci soit au secret depuis quatre ans, le fait que la Croix-Rouge, qui rend régulièrement visite aux Palestiniens dans les prisons israéliennes, n’ait jamais pu avoir accès à lui, est une violation flagrante du droit de la guerre. »

      Lévy a raison, il est anormal que la Croix-Rouge n’ait pas accès au prisonnier, c’est une violation du droit de la guerre. Mais comment sont traités les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes ?


      Correspondant du Monde en Israël, Benjamin Barthe écrit le 18 juin, sur le site Médiapart (sur le blog de Pierre Puchot, qui n’est pas en accès libre) :


      « Depuis juin 2007, les familles des 1000 Gazawis emprisonnés en Israël sont privées de droit de visite. » Et il ajoute : « L’ignorance à ce sujet est telle que le conseil des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne réuni le 14 juin dernier a enjoint au Hamas de laisser le CICR visiter Shalit sans mentionner le cas des Palestiniens. Précision : la décision israélienne n’a pas été prise en représailles au traitement réservé à Shalit. C’est une « mesure de sécurité » dixit la cour suprême en décembre 2009. »

      Ignorance, écrit Barthe. Il a bien sûr raison, mais cette ignorance reflète le fait que jamais, dans la pensée coloniale, un Blanc n’équivaut à un basané. Le Blanc a toujours un visage, une famille, une identité ; le basané est sans visage, regroupé dans un collectif anonyme.


      Mais Shalit a une autre caractéristique selon Lévy :


      « Mais, surtout, surtout, il ne faut pas se lasser de répéter ceci : Shalit n’a pas été capturé dans le feu d’une bataille mais au cours d’un raid, opéré en Israël et alors qu’Israël, ayant évacué Gaza, était en paix avec son voisin ; dire prisonnier de guerre, en d’autres termes, c’est estimer que le fait qu’Israël occupe un territoire ou qu’il mette un terme à cette occupation ne change rien à la haine qu’on croit devoir lui vouer ; c’est accepter l’idée selon laquelle Israël est en guerre même quand il est en paix ou qu’il faut faire la guerre à Israël parce que Israël est Israël ; et si l’on n’accepte pas cela, si l’on refuse cette logique qui est la logique même du Hamas et qui, si les mots ont un sens, est une logique de guerre totale, alors il faut commencer par changer complètement de rhétorique et de lexique. Shalit n’est pas un prisonnier de guerre mais un otage. Son sort est symétrique de celui, non d’un prisonnier palestinien, mais d’un kidnappé contre rançon. Et il faut le défendre, donc, comme on défend les otages des FARC, des Libyens, des Iraniens – il faut le défendre avec la même énergie que, mettons, Clotilde Reiss ou Ingrid Betancourt. »

      Vous avez bien lu, Israël était en paix avec son voisin après son évacuation de ce territoire en 2005. Ce que Lévy oublie c’est qu’Israël contrôlait « seulement » les frontières maritimes (empêchant même les pêcheurs d’aller en haute mer), les frontières aériennes et les frontières terrestres (à l’exception de celle avec l’Egypte). Ce qui a amené les Nations unies à déclarer que Gaza restait un territoire occupé. Le blocus auquel ce territoire est soumis en est une preuve supplémentaire.
      L’Egypte porte-t-elle une responsabilité dans ce blocus ? Bien sûr répond Christophe Ayad dans « Si BHL était allé à Gaza… », Libération (23 uin), dans une réponse à la tribune de ce dernier publiée par le quotidien le 7 juin (« Pourquoi je défends Israël », accompagnée d’un commentaire complaisant de Laurent Joffrin).


      « L’Egypte, note BHL, est “coresponsable” du blocus de Gaza. Il n’ignore pas que les dirigeants égyptiens sont aujourd’hui illégitimes aux yeux de leur propre population. Mais à cette dictature-là, jamais il ne songe à reprocher quoi que ce soit. Seul est fustigé “le gang d’islamistes qui a pris le pouvoir par la force il y a trois ans”. Faut-il rappeler à Bernard-Henri Lévy que le Hamas avait remporté, en 2006, des élections unanimement considérées comme les plus transparentes et pluralistes du monde arabe ? »

      Revenons à Lévy et à Shalit, « cet homme au visage d’enfant qui incarne, bien malgré lui, la violence sans fin du Hamas ; l’impensé exterminateur de ceux qui le soutiennent ; le cynisme de ces “humanitaires” qui, comme sur la flottille de Free Gaza, ont refusé de se charger d’une lettre de sa famille ; ou encore ce deux poids et deux mesures qui fait qu’il ne jouit pas du même capital de sympathie que, justement, une Betancourt. Un Franco-Israélien vaut-il moins qu’une Franco-Colombienne ? Est-ce le signifiant Israël qui suffit à le dégrader ? D’où vient, pour être précis, qu’il n’ait pas vu son portrait accroché, à côté de celui de l’héroïque Colombienne, sur la façade de l’Hôtel de Ville de Paris ? Et comment expliquer que, dans le parc du 12e arrondissement où il a fini par être exposé, il soit si régulièrement, et impunément, vandalisé ? Shalit, le symbole. Shalit, comme un miroir ».


      Mais alors, le Franco-Palestinien Hamouri, ne devrait-il pas jouir de la sympathie des autorités et de Lévy ? N’est-il pas emprisonné depuis mars 2005, depuis plus longtemps que Shalit ? Mais peu de gens se préoccupent de son sort, et surtout pas Lévy. Depuis que le comédien François Cluzet a évoqué son cas en novembre 2009 devant un Jean-François Copé qui ne savait même pas qui était Hamouri, le silence est retombé.


      Et là aussi, on vérifie le deux poids deux mesures, mais pas celui dont parle Lévy. Un Franco-israélien est un Blanc, il mérite notre sympathie ; un Franco-palestinien, dans le fond, ce n’est qu’un Arabe... En avril 2010, un citoyen franco-palestinien est mort d’une crise cardiaque à la frontière entre Gaza et Israël après avoir été retenu plusieurs heures par les autorités israéliennes qui, selon Lévy, ne sont pas en guerre contre Gaza. En avez-vous entendu parler ? Paris a, paraît-il, demandé que toute la lumière soit faite sur ce décès. On attend toujours, comme on attend toujours les mesures françaises contre les nombreuses violations du droit du personnel diplomatique français en Israël ou contre l’utilisation par le Mossad de passeports français pour l’assassinat d’un dirigeant du Hamas dans les Emirats arabes unis.


      .../...
      ...Rester Humain pour le devenir de l'Homme... K.H.R.

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        Une dernière question, qu’il faut poser sans relâche aux autorités françaises : des soldats disposant d’un passeport français ont-il le droit de servir dans une armée d’occupation, dans des territoires que la communauté internationale et la France considèrent comme des territoires occupés ?


        L’article de Lévy se termine par un hommage à la position morale d’Israël qui, pour sauver ses soldats, est prêt à les échanger contre des « assassins potentiels », c’est-à-dire des combattants palestiniens ou libanais.


        « En 1982 déjà, Israël relâchait 4 700 combattants retenus dans le camp Ansar, en échange de 8 de ses soldats. En 1985, il en remettait dans la nature 1 150 (dont le futur fondateur du Hamas, Ahmed Yassine) pour prix de 3 des siens. Sans parler des corps, juste des corps, d’Eldad Regev et Ehoud Goldwasser, tués au début de la dernière guerre du Liban, qui furent troqués, en 2008, contre plusieurs leaders du Hezbollah dont certains très lourdement condamnés ! »

        Rappelons que les combattants arrêtés en 1982 étaient des membres de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et des Libanais qui s’étaient opposés à l’invasion de leur pays par les chars du général Ariel Sharon, invasion qui fit des dizaines de milliers de victimes civiles et déboucha sur les massacres de Sabra et Chatila. Doit-on comprendre des propos de Bernard-Henri Lévy qu’Israël menait, à l’époque aussi, une guerre juste ?


        Et quand il évoque des personnes lourdement condamnées par la justice israélienne, que croit-il prouver ? Marwan Barghouti, comme plusieurs autres milliers de Palestiniens ont été aussi condamnés par une justice israélienne aussi « aux ordres » que l’était la justice française du temps de la guerre d’Algérie.


        Il y a 70 ans, en 1937, des journalistes et des intellectuels expliquaient que la ville basque de Guernica n’avait pas été détruite par l’aviation nazie mais par les républicains espagnols eux-mêmes. Bernard-Henri Lévy durant la guerre contre Gaza de décembre 2008-janvier 2009 paradait sur un char israélien pour prétendre que les destructions étaient moins graves que ce que l’on prétendait. Il réécrit désormais l’histoire et affirme que, contrairement à ce que clamaient des centaines de milliers d’Israéliens en 1982, la guerre du Liban était une guerre juste et que les combattants qui s’opposaient à cette invasion étaient des terroristes.


        Paraphrasant Voltaire sur les mercenaires, on pourrait écrire de lui : « Dieu nous préserve de penser que vous sacrifiez la vérité à un vil intérêt ; que vous êtes du nombre de ces malheureux mercenaires qui combattent par des arguments, pour assurer et pour faire respecter les puissants de ce monde. »

        Salam, merci...
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