Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Rentrée culturelle, dites-vous ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Rentrée culturelle, dites-vous ?

    Encore un texte qui exprime bien ce que je ressens et pourtant le potentiel de l'Algérie est immense, ses possibilités aussi mais la motivation et la volonté politique est elle là? La culture demeure toujours le parent pauvre.

    ===

    Au moment même où des formations politiques, et même des parlementaires qui votent par anticipation, bavardent en boucle sur une révision constitutionnelle dont ils avouent ne pas en avoir lu un traître mot, «la saison culturelle d’été» s’achève. Ce qui veut dire que la dite saison a commencé un jour et qu’il est possible de dater son début et sa fin. Or, ce n’est pas le cas et la chose qui dure est durable.

    Si l’été «culturel» s’est déroulé exactement comme celui de 1982, 1986, 1992, 2000, 2003, 2005, etc., les mêmes bilans calamiteux, quand ils existent, sont plus ou moins commentés par les médias publics plongés dans une béatitude profonde. Ils sont plus ou moins observés d’un ton désabusé par la presse privée, accompagnés par la reconduction automatique, comme les années passées, sans le moindre semblant de bémol, par tous les discours officiels des précédentes sessions, sans état d’âme, pour asséner que tout va bien. Amen !

    Il y a donc eu une «saison culturelle» datée, avec des productions déjà communiquées aux journaux, des échéances fixées, des indications précises pour réserver des places et acheter des billets par Internet, dans les salles, les stades où sont programmés des films, des pièces, des concerts, chez les revendeurs habilités, etc.

    En somme, l’été s’est passé et la rentrée se fera comme dans pratiquement tous les pays méditerranéens ! Les programmes sont connus par la publicité sur tous les supports, et les fans, les amateurs font déjà leur choix et organisent leur budget.

    Hélas, rien n’est plus faux dans un système culturel qui ne laisse même pas une place aux illusions que n’ont plus les véritables créateurs, les rares associations qui tentent de garder un minimum d’autonomie. Il n’y a pas non plus une culture étatique fortement financée avec ses temples, ses ballets, ses opéras, ses dizaines de films et de pièces chaque année.

    Il n’y a même pas les gourous officiels culturels comme l’étaient Malraux, Lang, Bandartchouk, Mélina Mercouri qui ont laissé des oeuvres, des lois, des monuments, etc. La fête de la musique est aujourd’hui copiée dans le monde. Il n’y a plus ces censeurs, ces commissaires politiques plombés de décorations, grassement payés et honorés dans de luxueuses résidences d’Etat.

    Il n’y a même plus ces fantômes du parti unique, paternalistes et vigilants quant à l’orthodoxie, car il n’y a même plus d’orthodoxie à dénoncer ou à combattre. Mais si les mots peuvent avoir un sens, et si les pouvoirs publics et les entreprises privées ont des obligations, des cahiers des charges et des conventions, c’est quoi une «saison culturelle», et c’est comment et avec qui se font des «rentrées culturelles», telles qu’elles sont comprises, conçues, managées et vécues dans tous les pays où il y a une politique culturelle, des entreprises et une économie culturelles, des managers, des créateurs et des productions planifiées ?

    La saison estivale est particulièrement chargée au plan des manifestations culturelles, des festivals, parfois par centaines, se font dans les nations qui cumulent de gros attraits touristiques et des industries culturelles nombreuses et performantes. A contrario, l’Algérie n’est pas un pays touristique et elle n’a que très peu de chances de le devenir à cause d’une série de raisons objectives et subjectives, parmi lesquelles les mentalités, la laideur de l’urbanisme, la saleté des lieux et l’absence d’espaces, de constructions, d’endroits à visiter et de festivals d’envergure internationale ne sont pas les moindres. En effet, attirer chaque année deux, quatre ou trente millions de touristes qui consomment aussi de la culture nationale et étrangère, n’est pas une mince affaire à la portée de fonctionnaires, même s’ils sont par centaines, mais sans imagination ni moyens.

    L’Algérie ne satisfait à aucun critère culturel ou touristique comme c’est le cas en Grèce, en Turquie, au Maroc, en France ou en Espagne, etc. Dans ces contrées, la relation entre le tourisme et les activités artisanales et culturelles est très étroite, et parfois gérée par un seul ministère. De grosses retombées financières générées par le tourisme créent des emplois, saisonniers ou permanents, développent les transports par route, par mer, dans les airs, l’artisanat et les secteurs culturels associatifs. Le secret en effet réside dans le dynamisme, la diversité, les spécificités des associations et la nature des conventions qu’elles peuvent négocier et signer avec l’Etat et ses démembrements locaux.

    L’exemple des rares festivals qui survivent en Algérie illustre parfaitement l’archaïsme qui concourt à paupériser la culture et à la laminer progressivement. Dans les pays où les festivals se comptent par dizaines ou centaines (Tunisie, France, Espagne, Maroc...), ce sont des associations aidées par l’Etat qui donnent corps et vie aux saisons et aux rentrées culturelles. En Algérie, les rares festivals se voient imposer des «commissaires» désignés par l’exécutif, qui, une fois fonctionnarisés, aseptisent, obéissent pour ensuite banaliser et bureaucratiser des secteurs déjà mal en point. Un fonctionnaire n’est pas tenu de penser mais d’obéir. Il ne prend aucun risque et il lui suffit d’être dans «les bons papiers» de sa tutelle.

    La presse a rendu compte du concert suspendu parce qu’il manquait un piano à Marcel Khelifa l’été 2006. Les journaux ont décrit la mécanique du passe-droit et des centaines de billets gratuits distribués lors des concerts de l’été écoulé. Billets parfois revendus. Le son défectueux, un service de sécurité qui tabasse à tout-va, la polémique inachevée sur la dégradation des sites qui accueillent des festivals, toute la gamme des déchets d’une gestion culturelle gouvernementale est déclinée à chaque été. Est-il par exemple difficile de faire établir un rapport par des experts neutres de l’UNESCO sur l’état de Timgad, Djemila ou tout autre patrimoine soumis aux vibrations, aux foules, aux émanations dégagées par les véhicules, aux installations que nécessite une grosse manifestation ?

    Laisser toute la liberté aux associations, les accompagner et signer avec eux des conventions et des cahiers des charges en contrepartie de financement, c’est la seule voie pour une «rentrée» et une «sortie» culturelles. Mais cela voudrait dire que l’Etat accepte de libérer la société et qu’il a décidé d’établir des rapports de respect, de confiance et de soutien aux associations libérées des «tutelles». Il est prouvé dans le monde qu’à partir du niveau local, si la population n’est pas l’acteur essentiel à travers les associations, c’est la désertification qui prend le dessus sur l’artisanat, la culture et le tourisme.

    Par Abdou B.( Le QO)

  • #2
    L’Algérie ne satisfait à aucun critère culturel ou touristique comme c’est le cas en Grèce, en Turquie, au Maroc, en France ou en Espagne, etc. Dans ces contrées, la relation entre le tourisme et les activités artisanales et culturelles est très étroite, et parfois gérée par un seul ministère.
    .

    De grosses retombées financières générées par le tourisme créent des emplois, saisonnierAs ou permanents, développent les transports par route, par mer, dans les airs, l’artisanat et les secteurs culturels associatifs. Le secret en effet réside dans le dynamisme, la diversité, les spécificités des associations et la nature des conventions qu’elles peuvent négocier et signer avec l’Etat et ses démembrements locaux.
    Je coupe le paragraphe pour éviter la confusion qui risque de suivre ma réponse:

    Pour avancer que l'Algérie ne satisfait aucun critère culturel ou touristique, l'auteur ne doit avoir ou:

    1. Jamais mis les pieds en Algérie ... car l'Algérie que je connaît a une culture et un potentiel touristique qui tous les deux sont variés à l'infini.
    Si le tourisme n'est pas exploité comme dans certains pays, il reste que beaucoup d'algériens et quelques étrangers vivent bien ce tourisme que chacun reconnaît à notre pays....
    Les promenades en montagne, le ski pour certains, les eaux thermales, les paysages qu'ils soient marins ou désertiques.... les monuments historiques... et j'en passe!

    2. A une définition des termes CULTURE et TOURISME qui m'échappent!
    En effet la Culture, c'est l'essence même de ce que vit un peuple et un peuple sans culture, c'est un peuple qui ne vit pat pas, donc qui n'existe pas.
    Or, que je sache, le peuple algérien n'est point un fantôme, il est bien vivant donc il doit bien avoir sa propre culture!

    Quant au tourisme: Est-ce que vraiment un ministère doit organiser les infrastructures ou les activités dans un pays pour qu'il y ait tourisme ?
    Voyons, mon grand père faisait déjà du tourisme à sa façon quand dans les années 30 il allait avec des camarades à pieds à la mer dans la région de Tigzirt ou même à Alger... et chemine tout le long en couchant à la belle étoile.
    Culture et Tourisme n'ont pas besoin d'ÊTRE COMMERCIALISÉS pour garder leur appellation.

    Non, l'Algérie a toujours eu sa culture et son tourisme ... elle n'a besoin d'en emprunter à aucun pays!
    Dernière modification par Avucic, 14 septembre 2006, 20h02.
    L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

    Commentaire

    Chargement...
    X