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Nouvelle hausse des prix de l'essence et du gazole au Maroc depuis lundi à minuit. Le gouvernement Benkirane, en proie à des difficultés financières stressantes, a revu à la hausse les prix des carburants en faisant jouer le système d'indexation des prix, qu'il avait introduit au début de l'été.
Dorénavant, le prix du super carburant est de 12,77 dhs le litre (+0,59 dhs), le gasoil à 8,84 dhs le litre (+0,69 dhs) et le fuel type 2 à 5.328,92 dhs la tonne (+662.88 dhs), avec l'entrée en vigueur du système d'indexation partielle des prix des produits pétroliers liquides, selon le ministère marocain délégué chargé des affaires générales et de la gouvernance. Cette hausse, prévue depuis le renchérissement des cours du brut sur le marché international et le poids de la compensation des prix des produits énergétiques, intervient au plus mauvais moment pour le gouvernement Benkirane, qui ferraille contre les syndicats et l'opposition pour faire accepter son programme de réformes. Cependant, Mais, les prix des autres produits énergétiques subventionnés par la caisse de compensation, comme le gaz butane, le fuel destiné à la production de l'électricité, la farine et le sucre ne sont pas concernés par cette indexation des prix sur les cours mondiaux des matières premières.
Pas de hausse pour les autres produits subventionnés
"L'indexation, concernant uniquement le super carburant, le gasoil et le fuel industriel, est limitée dans la mesure ou elle n'affectera pas les prix des autres produits de base comme le butane, le sucre et la farine", indique dans une déclaration à l'agence marocaine MAP le ministre en charge du secteur, M. Azami El Idrissi. Selon lui, cette mesure est ''loin d'impacter le pouvoir du citoyen''. Il a ajouté que l'indexation partielle des prix du carburant sera accompagnée par une batterie de mesures visant notamment à juguler les "retombées de (cette hausse des prix du carburant) sur les transporteurs", le but toujours étant de protéger le pouvoir d'achat du citoyen.
Pression sur la caisse de compensation
Pour autant, les caisses de l'Etat marocain sont mises à rude épreuve par les hausses des prix du brut sur le marché international. Au delà de 65 dollars le baril, ''chaque dollar de hausse coûtera environ 700 millions de dirhams au budget de l'Etat'', a-t-il affirmé. ''L'indexation des prix du carburant se fera sur la base du prix moyen du baril au cours des deux derniers mois qui a atteint 118 dollars, contre 105 dollars prévus par la loi de Finances 2013", a expliqué M. Azami. La réintroduction du système d'indexation des prix, un mécanisme gelé depuis 2006, explique par ailleurs les énormes difficultés budgétaires du Maroc. La caisse de compensation des prix a vu ses créances auprès des pétroliers marocains gonfler de plus de 17 milliards de dirhams, l'ardoise de l'achat des produits pétroliers est monté à plus de 56 milliards de dirhams, dans un contexte de rétrécissement des perspectives de croissance. Le Gouvernement Benkirane, qui a essuyé en 2012 un déficit du PIB de 7,1% et une petite croissance de 2%, devrait terminer l'année 2013 sur les genoux après avoir réduit drastiquement la voilure des budgets des ministère et ''zappé'' un peu plus de 8 milliards de dirhams du budget général pour l'investissement. Une mesure qui avait provoqué la colère de la puissante confédération du patronat marocain, la CGEM.
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