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Sous la pression de Dakar, l'Espagne a suspendu les vols qui devaient rapatrier une centaine de Sénégalais arrivés illégalement aux Canaries
L'Espagne a suspendu la reprise du rapatriement de Sénégalais arrivés clandestinement aux îles Canaries. En revanche, les vols qui devaient ramener des immigrés illégaux marocains, mauritaniens et maliens dans leur pays respectif sont arrivés "avec succès" d'après le ministre espagnol du Travail et des Affaires sociales, Jesus Caldera.
Deux avions en provenance des Canaries et transportant une centaine de clandestins étaient attendus à l'aéroport de Dakar. Mais ils n'ont pu décoller dans la nuit de mercredi à jeudi, n'ayant pas été autorisés à atterrir, officiellement pour des "raisons techniques". La Radio nationale espagnole affirme que les vols reprendront aujourd'hui, en direction de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, et non plus vers Dakar.
Un simple "retard" ?
Il semblerait que le président sénégalais ait en réalité bloqué le décollage des avions in extremis. D'après Daniel Cerdan, porte-parole du gouvernement régional des Canaries, Abdoulaye Wade a retiré son feu vert à ces expulsions à la dernière minute. Le quotidien proche du gouvernement El Pais avance la possibilité que Wade, candidat à sa réélection en février, ait cédé à la pression intérieure, les Sénégalais travaillant en Espagne envoyant des revenus importants au pays.
Le ministre Caldera a tenté d'expliquer ce revers en évoquant l'opinion publique des pays dont les clandestins sont issus, "très critique sur ces processus de rapatriement". Mais, selon lui, cette suspension n'est qu'un simple "retard", et le ministre sénégalais de l'Intérieur, Ousmane Ngom, "a confirmé avoir accepté les rapatriements", tant que la "dignité et les droits humains" de ses ressortissants seraient respectés.
24 000 clandestins depuis janvier
L'Espagne avait déjà expulsé fin mai par avion 99 émigrants sénégalais en situation irrégulière, dans le cadre d'un accord ponctuel avec Dakar qui prévoyait le retour de 700 immigrés illégaux. Mais, cette fois déjà, le gouvernement sénégalais avait suspendu les opérations, juste après ce premier vol, se plaignant des humiliations infligées à ses ressortissants, qui avait été menottés par les policiers espagnols.
Le sort des Africains cherchant à émigrer en Europe est une question sensible tant en Espagne qu'au Sénégal. En 2006, quelque 24 000 clandestins - dont beaucoup de Sénégalais - ont déjà cherché à gagner l'Europe en ralliant les îles Canaries, entassés dans des embarcations de fortune. C'est cinq fois plus qu'en 2005, et le rythme s'accélère: 11 000 ont été interceptés depuis début août. Face à cette crise majeure, la police locale a réclamé des renforts d'urgence pour éviter les débordements. L'Espagne, mais aussi l'Italie et Malte qui font également face à un afflux de boat people en provenance d'Afrique noire, ont sollicité l'aide de l'Union européenne fin août.
Par Reuters
L'Espagne a suspendu la reprise du rapatriement de Sénégalais arrivés clandestinement aux îles Canaries. En revanche, les vols qui devaient ramener des immigrés illégaux marocains, mauritaniens et maliens dans leur pays respectif sont arrivés "avec succès" d'après le ministre espagnol du Travail et des Affaires sociales, Jesus Caldera.
Deux avions en provenance des Canaries et transportant une centaine de clandestins étaient attendus à l'aéroport de Dakar. Mais ils n'ont pu décoller dans la nuit de mercredi à jeudi, n'ayant pas été autorisés à atterrir, officiellement pour des "raisons techniques". La Radio nationale espagnole affirme que les vols reprendront aujourd'hui, en direction de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, et non plus vers Dakar.
Un simple "retard" ?
Il semblerait que le président sénégalais ait en réalité bloqué le décollage des avions in extremis. D'après Daniel Cerdan, porte-parole du gouvernement régional des Canaries, Abdoulaye Wade a retiré son feu vert à ces expulsions à la dernière minute. Le quotidien proche du gouvernement El Pais avance la possibilité que Wade, candidat à sa réélection en février, ait cédé à la pression intérieure, les Sénégalais travaillant en Espagne envoyant des revenus importants au pays.
Le ministre Caldera a tenté d'expliquer ce revers en évoquant l'opinion publique des pays dont les clandestins sont issus, "très critique sur ces processus de rapatriement". Mais, selon lui, cette suspension n'est qu'un simple "retard", et le ministre sénégalais de l'Intérieur, Ousmane Ngom, "a confirmé avoir accepté les rapatriements", tant que la "dignité et les droits humains" de ses ressortissants seraient respectés.
24 000 clandestins depuis janvier
L'Espagne avait déjà expulsé fin mai par avion 99 émigrants sénégalais en situation irrégulière, dans le cadre d'un accord ponctuel avec Dakar qui prévoyait le retour de 700 immigrés illégaux. Mais, cette fois déjà, le gouvernement sénégalais avait suspendu les opérations, juste après ce premier vol, se plaignant des humiliations infligées à ses ressortissants, qui avait été menottés par les policiers espagnols.
Le sort des Africains cherchant à émigrer en Europe est une question sensible tant en Espagne qu'au Sénégal. En 2006, quelque 24 000 clandestins - dont beaucoup de Sénégalais - ont déjà cherché à gagner l'Europe en ralliant les îles Canaries, entassés dans des embarcations de fortune. C'est cinq fois plus qu'en 2005, et le rythme s'accélère: 11 000 ont été interceptés depuis début août. Face à cette crise majeure, la police locale a réclamé des renforts d'urgence pour éviter les débordements. L'Espagne, mais aussi l'Italie et Malte qui font également face à un afflux de boat people en provenance d'Afrique noire, ont sollicité l'aide de l'Union européenne fin août.
Par Reuters