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En 2005, ce sont pas moins de 800 000 logements qui ont été construit en Espagne, un record qui représente le double de celui de la France. Mais derrière ces beaux chiffres, se cachent des ménages endettés à la merci de la hausse des taux....
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Les groupes espagnols de construction s'étendent et se diversifient en Europe, mais suscitent des controverses
Le concessionnaire autoroutier espagnol Abertis a notifié aux services européens de la concurrence, mercredi 23 août, son projet de fusion, en Italie, avec la société Autostrade. La Commission européenne se prononcera d'ici au 22 septembre sur ce rapprochement qui suscite la polémique en Italie.
Le gouvernement italien y a mis son veto, le 4 août, l'estimant contraire à la loi de concession et de privatisation des autoroutes. Le fait qu'ACS Dragados, entreprise espagnole de bâtiment et travaux publics (BTP), soit l'actionnaire de référence d'Abertis entraîne à ses yeux un conflit d'intérêts.
Il n'y pas qu'en Italie que le BTP espagnol provoque des remous. En France aussi. L'irruption de Sacyr Vallehermoso dans le capital d'Eiffage - 32 % depuis mars - est vécue comme une agression par le groupe français de BTP.
Si leurs bénéfices sont colossaux, et leurs activités plus diversifiées que celles de leurs homologues français par exemple, les acteurs espagnols du BTP éprouvent aujourd'hui un besoin urgent d'investir à l'étranger pour se mettre à l'abri d'un marché intérieur voué à la décélération.
Le BTP espagnol est aux mains de sept majors qui occupent 80 % du marché et totalisent un chiffre d'affaires de 165 milliards d'euros (contre 139 milliards d'euros pour les groupes de BTP en France). Les principaux acteurs sont ACS Dragados, Ferrovial, FCC, Acciona, et Sacyr Vallehermoso
Ce secteur, qui emploie 2,2 millions de personnes, est l'un des plus dynamiques d'Europe, avec une croissance de son activité de 6 % l'an depuis 1997. Il représente 18 % du produit intérieur brut (PIB) espagnol - contre 8 % en France.
UN MARCHÉ NATIONAL EN SURCHAUFFE
Le marché national offrait jusqu'à présent une base solide. La construction de logements en Espagne est vigoureuse : environ 800 000 unités édifiées en 2005, soit près du double de la production française. Mais ce marché est en surchauffe, avec des ménages endettés, qui pourraient pâtir d'une hausse des taux.
Les travaux publics sont, eux, soutenus par un programme d'Etat visant à rattraper le retard en matière d'infrastructures, l'objectif étant que chaque Espagnol soit situé à moins de 50 kilomètres d'une gare et à 30 kilomètres d'une voie rapide. L'investissement est chiffré à 250 milliards d'euros d'ici à 2020, avec un financement privé (20 %) et européen. La réduction des fonds européens, à partir de 2007, risque de ralentir la cadence.
Les groupes espagnols de BTP recherchent donc une diversification géographique et de métiers (concessions, services urbains). Les grandes banques, Santander, BBVA ou Caixa Bank, actionnaires significatifs de ces entreprises, les soutiennent.
Depuis 2004, le BTP espagnol a multiplié les prises de position en France. D'abord en achetant des sociétés foncières (Foncière lyonnaise, Gecina) et des immeubles (tour Adria à la Défense), puis des promoteurs (Financière Rive Gauche, Ogic).
Mais les opérations les plus spectaculaires restent la vente, par l'Etat, de la Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France (Sanef) à Abertis en décembre 2005, et l'entrée de Sacyr au capital d'Eiffage.
La France n'est pas la seule terre de conquête. British Airport Authority, qui gère les principaux aéroports anglais, est par exemple passée sous la coupe de Ferrovial.
"Nous n'avons pas besoin des Espagnols pour nous développer", affirmait Max Roche, directeur financier d'Eiffage, le 11 juillet, à propos de Sacyr. Il va pourtant falloir de plus en plus compter, en Europe, avec ces groupes.
source: le monde
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Les groupes espagnols de construction s'étendent et se diversifient en Europe, mais suscitent des controverses
Le concessionnaire autoroutier espagnol Abertis a notifié aux services européens de la concurrence, mercredi 23 août, son projet de fusion, en Italie, avec la société Autostrade. La Commission européenne se prononcera d'ici au 22 septembre sur ce rapprochement qui suscite la polémique en Italie.
Le gouvernement italien y a mis son veto, le 4 août, l'estimant contraire à la loi de concession et de privatisation des autoroutes. Le fait qu'ACS Dragados, entreprise espagnole de bâtiment et travaux publics (BTP), soit l'actionnaire de référence d'Abertis entraîne à ses yeux un conflit d'intérêts.
Il n'y pas qu'en Italie que le BTP espagnol provoque des remous. En France aussi. L'irruption de Sacyr Vallehermoso dans le capital d'Eiffage - 32 % depuis mars - est vécue comme une agression par le groupe français de BTP.
Si leurs bénéfices sont colossaux, et leurs activités plus diversifiées que celles de leurs homologues français par exemple, les acteurs espagnols du BTP éprouvent aujourd'hui un besoin urgent d'investir à l'étranger pour se mettre à l'abri d'un marché intérieur voué à la décélération.
Le BTP espagnol est aux mains de sept majors qui occupent 80 % du marché et totalisent un chiffre d'affaires de 165 milliards d'euros (contre 139 milliards d'euros pour les groupes de BTP en France). Les principaux acteurs sont ACS Dragados, Ferrovial, FCC, Acciona, et Sacyr Vallehermoso
Ce secteur, qui emploie 2,2 millions de personnes, est l'un des plus dynamiques d'Europe, avec une croissance de son activité de 6 % l'an depuis 1997. Il représente 18 % du produit intérieur brut (PIB) espagnol - contre 8 % en France.
UN MARCHÉ NATIONAL EN SURCHAUFFE
Le marché national offrait jusqu'à présent une base solide. La construction de logements en Espagne est vigoureuse : environ 800 000 unités édifiées en 2005, soit près du double de la production française. Mais ce marché est en surchauffe, avec des ménages endettés, qui pourraient pâtir d'une hausse des taux.
Les travaux publics sont, eux, soutenus par un programme d'Etat visant à rattraper le retard en matière d'infrastructures, l'objectif étant que chaque Espagnol soit situé à moins de 50 kilomètres d'une gare et à 30 kilomètres d'une voie rapide. L'investissement est chiffré à 250 milliards d'euros d'ici à 2020, avec un financement privé (20 %) et européen. La réduction des fonds européens, à partir de 2007, risque de ralentir la cadence.
Les groupes espagnols de BTP recherchent donc une diversification géographique et de métiers (concessions, services urbains). Les grandes banques, Santander, BBVA ou Caixa Bank, actionnaires significatifs de ces entreprises, les soutiennent.
Depuis 2004, le BTP espagnol a multiplié les prises de position en France. D'abord en achetant des sociétés foncières (Foncière lyonnaise, Gecina) et des immeubles (tour Adria à la Défense), puis des promoteurs (Financière Rive Gauche, Ogic).
Mais les opérations les plus spectaculaires restent la vente, par l'Etat, de la Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France (Sanef) à Abertis en décembre 2005, et l'entrée de Sacyr au capital d'Eiffage.
La France n'est pas la seule terre de conquête. British Airport Authority, qui gère les principaux aéroports anglais, est par exemple passée sous la coupe de Ferrovial.
"Nous n'avons pas besoin des Espagnols pour nous développer", affirmait Max Roche, directeur financier d'Eiffage, le 11 juillet, à propos de Sacyr. Il va pourtant falloir de plus en plus compter, en Europe, avec ces groupes.
source: le monde
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