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Djoudi écarte toute réduction des dépenses d’équipement à l’état actuel

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  • Djoudi écarte toute réduction des dépenses d’équipement à l’état actuel

    ALGER - L’Algérie ne compte pas recourir à une réduction de ses dépenses d’équipement pour maintenir ses équilibres budgétaires, a laissé entendre le ministre des Finances, Karim Djoudi, réitérant tout de même l’engagement du gouvernement à mener une politique budgétaire prudente avec des dépenses de fonctionnement bien maîtrisées.

    "A l’état actuel de notre économie, une réduction de nos dépenses d’équipement impacterait immédiatement et de manière négative la croissance, particulièrement dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics, détruirait l’emploi et réduirait le pouvoir d’achat des citoyens", a-t-il tranché dans un entretien accordé à l’APS.

    L’enjeu consiste donc à "préserver l’équilibre budgétaire à moyen terme sur la base d’un prix acceptable du baril de pétrole permettant à la fois de sauvegarder les intérêts des générations futures tout en stimulant la croissance économique", a soutenu le premier argentier du pays.

    M. Djoudi qui reconnaît que les dernières augmentations des dépenses publiques venaient appliquer des décisions "éminemment politiques", a insisté sur la nécessité de "garantir les équilibres budgétaires en contenant les dépenses de fonctionnement de l’Etat".

    Il a cependant noté que l’accroissement des dépenses ne résultait pas seulement des augmentations des salaires de la Fonction publique et des transferts sociaux, mais aussi des charges récurrentes générées par la réception des nouveaux équipements publics réalisés dans le cadre des programmes d’investissement engagés depuis 2001.

    La loi de finances de 2013 a prévu 2.544,2 milliards (mds) de DA, soit quelque 33,5 mds de dollars, de dépenses d’équipement. Ces prévisions sont en baisse de près de 10% par rapport aux dépenses prévisionnelles de 2012. Elle prévoit aussi un déficit budgétaire de près de 19% du PIB.

    Un baril à 71 dollars suffisant pour équilibrer le budget de 2013

    Conduire la politique budgétaire avec "prudence" s’avère dès lors plus qu’une nécessité pour le premier responsable des Finances en Algérie. Mais en dépit de la pertinence de cette prudence, les équilibres budgétaires du pays ne semblent pas pour autant menacés : un baril à 71 dollars suffira pour les garantir, selon M. Djoudi.

    "Le déficit (du Trésor) en prévision de clôture pour 2013 enregistre un repli substantiel (par rapport à 2012, Ndlr) pour s’établir à 1.138 milliards (mds) de dinars pour un prix d’équilibre situé à 71 dollars le baril", a-t-il avancé alors que les prix du pétrole sur les marchés internationaux dépassent les 111 dollars.

    A une autre question relative au rôle économique que peut jouer l’épargne publique en Algérie, M. Djoudi a rappelé les résultats positifs déjà réalisés, selon lui, grâce à une "gestion prudente des finances publiques".

    Cette gestion a déjà permis de consolider le solde du Fonds de Régulation des Recettes (FRR), qui est passé de 171,5 mds de DA (4% du PIB) en 2001 à 2.931 mds de DA (34% PIB) en 2006 pour arriver à 5.634 mds de DA (35%) en 2012.

    Elle a par ailleurs permis de réduire le ratio de la dette publique intérieure par rapport au PIB de 23,6% en 2001 à 8,3% en 2012 et de faire baisser, en outre, la dette extérieure de 18,1 mds de dollars en 2001 à 402,5 millions de dollars en 2012, soit de 33,1% du PIB à 0,2%.

    Mais la stimulation de la croissance économique hors hydrocarbures est actuellement entre les mains des banques, a-t-il laissé entendre.

    "Les banques jouent un rôle primordial en accompagnant les acteurs véritables de la croissance que sont les entreprises créatrices de richesse et d’emploi", a-t-il souligné en rappelant la "contribution décisive" apportée par les pouvoirs publics aux banques publiques en confortant leur assise financière.

    La croissance hors hydrocarbures, dont la moyenne pour la période 2001-2012 a été de 6%/an, mérite d’être "consolidée par une dynamique de croissance endogène", a recommandé le ministre.

    Maîtrise de l’inflation, une préoccupation constante

    En réponse à une autre question sur les mesures susceptibles de contenir l’inflation qui a frôlé les 9% en 2012, M. Djoudi a affirmé que la maîtrise de l’inflation reste une "préoccupation constante" de son ministère ainsi que de la Banque d’Algérie (BA).

    Cette dernière, qui veille à la stabilité des prix en tant qu’objectif de la politique monétaire, affinera prochainement sa politique de régulation pour mieux contrôler le système bancaire et pratiquer une politique de taux d’intérêt fondé sur le principe du taux d’intérêt réel et éviter par conséquent l’accumulation des créances non-performantes, a-t-il détaillé.

    Parallèlement, le gouvernement met en œuvre "une politique de préservation du pouvoir d’achat des citoyens et des populations". Il a rappelé à ce titre l’effort déterminant de soutien des prix des produits et des services de base, qui a permis, selon lui, le maintien d’une inflation à un niveau "raisonnable".
    aps
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Alger - Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a souligné dans une interview accordée à l’APS, l’engagement du Gouvernement à veiller aux équilibres budgétaires notamment à travers des mesures contenant les dépenses de fonctionnement de l’Etat.

    Voici le texte intégral de cette interview qui aborde aussi les moyens de stimuler la croissance économique, la maîtrise de l’inflation et la réduction de la facture des importations.

    Question : Monsieur le ministre, l’Algérie a engagé une dépense publique massive et l’équilibre budgétaire fortement dépendant des hydrocarbures requiert, notamment depuis 2011, un prix de référence du baril de pétrole plus élevé. Ne craignez-vous pas des difficultés futures dans la gestion de la dépense publique ? Comment faire face à la vulnérabilité du budget ou en d’autres termes, comment garantir sa soutenabilité à long terme ?

    Réponse : L’évolution de la situation budgétaire s’est caractérisée ces dernières années par une augmentation sans précédent des dépenses publiques engendrées par l’émergence d’une demande soutenue en termes à la fois d’équipements publics, de prise en charge des dépenses de fonctionnement liées à ces programmes et enfin en termes d’effets induits par les décisions visant à améliorer le pouvoir d’achat des fonctionnaires et des catégories démunies.

    De 2001 à 2004, sur une base effective d’encaissement et de décaissement, les équilibres du Trésor ont été réalisés sur la base d’un prix de référence de 19 dollars US/baril. En 2006, les équilibres ont nécessité un recours au Fonds de Régulation des Recettes (FRR) pour un montant de 710 milliards de dinars et le réajustement du prix de référence du baril à 37 dollars US au lieu de 19.

    Certes, le déficit du Trésor s’est aggravé en 2008 avec quelque 1.224 milliards de dinars et s’est creusé encore plus en 2012 pour atteindre un déficit de 2.283 de dinars.

    Le prix d’équilibre du baril de pétrole a évolué de 67,3 USD en 2008 à 99 dollars US en 2012. Pour 2013, le déficit en prévision de clôture enregistre un repli substantiel pour s’établir à 1.138 milliards de dinars pour un prix d’équilibre situé à 71 dollars US le baril.

    Dans le cadre de la mise en œuvre des décisions éminemment politiques qui ont induit les augmentations des dépenses publiques, le Gouvernement ainsi que le ministère des Finances se doivent de garantir les équilibres budgétaires dans ce cadre en contenant les dépenses de fonctionnement de l’Etat.

    Notons cependant que l’accroissement des dépenses ne tient pas seulement aux augmentations des salaires dans la fonction publique et aux transferts sociaux, il est aussi liée aux charges récurrentes générées par la réception des nouveaux équipements publics réalisés dans le cadre des programmes d’investissement engagés depuis 2001.

    Dans un tel contexte et eu égard au rôle qui est dévolu au département des Finances, celui-ci s’est attelé à rappeler, tant dans les présentations de lois de Finances que dans les notes régulières qu’il diffuse, la nécessité de conduire avec prudence la politique budgétaire car elle est déterminante dans la formation de la croissance économique.

    A noter aussi que dans l’état actuel de notre économie, une réduction de nos dépenses d’équipement impacterait immédiatement et de manière négative la croissance, particulièrement dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics, détruirait l’emploi et réduirait le pouvoir d’achat des citoyens.

    Ainsi donc, l’enjeu consiste à préserver l’équilibre budgétaire à moyen terme sur la base d’un prix acceptable du baril de pétrole permettant à la fois de sauvegarder les intérêts des générations futures tout en stimulant la croissance économique.

    Question : Monsieur le ministre, ne serait-il pas justement judicieux d’utiliser l’épargne budgétaire accumulée pour stimuler la croissance économique du pays ?

    Réponse : Depuis une décennie, la gestion prudente des finances publiques a permis de consolider l’épargne publique laquelle, logée dans le Fonds de Régulation des Recettes (FRR) est passée de 171,5 milliards de dinars en 2001 soit 4% du PIB, à 2.931 milliards de dinars en 2006 représentant 34% du PIB puis à 5.634 milliards de dinars en 2012 soit 35% du PIB.

    Cette gestion prudente a aussi permis de réduire le ratio de la dette publique intérieure par rapport au PIB qui est passé de 23,6% en 2001 à 8,3% en 2012.

    Concernant la dette extérieure, le résultat est encore plus explicite puisque son encours est passé de 18,1milliards USD en 2001 à 402, 5 millions USD en 2012, soit de 33,1% du PIB en 2001 à 0,2% en 2012.

    En fait le véritable enjeu pour la stimulation de la croissance se situe au niveau du financement de l’économie hors hydrocarbures. Dans ce sens, les banques jouent un rôle primordial en accompagnant les acteurs véritables de la croissance que sont les entreprises créatrices de richesse et d’emploi.

    Les pouvoirs publics ont apporté une contribution décisive en confortant l’assise financière des banques publiques dans le but d’accroître leurs capacités d’engagement bancaires afin de leur permettre d’accompagner la demande de financement émanant des opérateurs.

    Ainsi, le confortement de l’assise financière des banques qui a été assuré par l’Etat à travers la recapitalisation des banques publiques a concouru à un relèvement de la croissance économique, hors hydrocarbures.

    Cette croissance, tirée principalement par le secteur du bâtiment et des travaux publics et celui des services marchands, a enregistré des taux très appréciables, dont la moyenne pour la période 2001-2012 s’est située autour de 6% par an. Il reste à consolider ce résultat par une dynamique de croissance endogène.

    Question : Le pouvoir d’achat du citoyen, qui s’est nettement amélioré ces dernières années suites aux différentes augmentations de salaires, a été touché par l’inflation qui a atteint un taux très élevé en 2012 avec près de 10%. Quelles sont les démarches à entreprendre pour contenir ce phénomène ?

    Réponse : La maîtrise de l’inflation constitue une préoccupation constante du ministère des Finances. Il faut rappeler que la Loi, en l’occurrence l’ordonnance relative à la Monnaie et au Crédit inscrit l’inflation comme objectif explicite de la politique monétaire que conduit la Banque d’Algérie.

    L’action de celle-ci, dans le cadre de l’exercice de ses prérogatives légales, consiste à veiller à la stabilité des prix en tant qu’objectif de la politique monétaire. A ce titre, elle met en œuvre tous les instruments de politique monétaire pour contenir l’inflation dans des limites raisonnables.

    Le gouvernement, pour sa part, met en œuvre une politique de préservation du pouvoir d’achat des citoyens et des populations, grâce à des mesures appropriés qui tendent à limiter l’impact des facteurs à caractère inflationniste. Par exemple, l’effort déterminant de soutien des prix des produits et des services de base a permis le maintien d’une inflation à un niveau raisonnable.

    La politique monétaire aiderait à créer les conditions pour que le système bancaire revienne à un fonctionnement conforme aux normes universelles en termes de refinancement et où le marché monétaire reste le principal pourvoyeur de liquidités.

    Ainsi, la Banque d’Algérie affinera sa régulation pour mieux contrôler le système bancaire et pratiquer une politique de taux d’intérêt fondé sur le principe du taux d’intérêt réel, condition nécessaire pour une allocation efficiente du crédit afin d’éviter l’accumulation par les banques de créances non-performantes.

    Question : Monsieur le ministre, les données du commerce extérieur de l’Algérie publiées récemment montrent un emballement des importations. Comment dans ce cadre stimuler une croissance axée sur le développement de la production nationale ?

    Réponse : J’ai toujours rappelé de façon récurrente la forte croissance des importations et la nécessité d’accroître l’offre à partir de la production nationale.

    Cette forte croissance a été stimulée en partie par les investissements publics et privés ainsi que par l’augmentation de la demande de consommation qui, à leur tour, ont substantiellement accru la demande des biens d’équipements, de biens intermédiaires et de biens de consommation que l’offre extérieure par le canal de l’importation a pu couvrir significativement à ce jour.

    Les instruments et les techniques usités dans les transactions de commerce international n’ont pas vocation à réguler les quantités importées. Ils n’agissent que dans le sens d’assurer la sécurité des transactions, de permettre leur traçabilité et de garantir une meilleure transparence.

    C’est la vocation du Crédit Documentaire (Crédoc) dont seulement les coûts opératoires sont négociés entre les deux parties, à l’opposé du transfert libre qui ne soumettait à aucun engagement les importations et qui permettait un transfert librement décidé au prix convenu par les parties.

    Concernant les éventuels surcoûts inhérents à l’utilisation du Crédoc, il a été demandé par le Ministère des Finances à la Banque d’Algérie, dans le cadre de ses prérogatives, d’encadrer les conditions applicables à ces opérations en vue de les réduire.

    C’est dans ce cadre que les dispositions du dernier règlement promulgué par la Banque d’Algérie limitent les excès en la matière.

    Par ailleurs, le développement de la production nationale pour mettre en place une offre plus abondante de produits compétitifs se substituant aux importations est l’objectif assigné à tous les acteurs économiques : entreprises, banques, organismes, et institutions de régulation et d’encadrement…

    Dans le cadre de cet objectif, les pouvoirs publics interviennent par la mise en place de mesures incitatives et d’un dispositif de régulation et d’organisation des activités approprié.

    Il demeure que l’effort de conception, d’innovation et de diversification des biens et services locaux compétitifs doit être complètement assumé par les entreprises en tant qu’acteurs économiques de premier plan.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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