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Au Ps un Beur fait reculer Ségolène

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  • Au Ps un Beur fait reculer Ségolène

    Razzye Hammadi

    Dans l'ombre des éléphants

    Article paru dans l'édition du 12.09.06
    Elu à la tête du Mouvement des jeunes socialistes en décembre 2005, il a su ouvrir toutes les portes. Mais jamais la sienne à Ségolène Royal

    Aucun présidentiable du PS se risquerait à ne pas le prendre au téléphone. Razzye Hammadi « déjeune » avec tous, Lionel Jospin compris. « C'est mon camarade, dit-il d'un air faussement candide. Il a la vision de l'intérêt général de la famille. » Il n'y en a qu'une à laquelle il se heurte : Ségolène Royal. Il s'en explique : « C'est la méthode qu'elle emploie. Il faut arrêter d'envoyer des messages à l'électorat de droite en étant à gauche. »

    Le président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) préfère François Hollande. Le premier secrétaire du PS l'a suivi : la première revendication des jeunes socialistes, l'allocation autonomie pour les jeunes en formation, a été reprise dans le projet du parti. « François était hésitant. Mais il a été convaincu par nos arguments, en tête-à-tête, alors que d'autres l'auraient été devant les caméras. Ou devant 1 500 militants. » A 26 ans, Razzye Hammadi côtoie sans complexe les éléphants.

    Il est à la tête de la pouponnière du PS, outil indispensable pour mener une campagne électorale. « Jamais un candidat dans une présidentielle ne l'a emporté sans être le candidat des jeunes, du moins au second tour », affirme Razzye Hammadi. De toutes les mobilisations, les jeunes militants, tee-shirts rouges et cornes de brume à la main, jouent leur rôle de « chauffeurs de salle ». Mais pas seulement. Sur les douze revendications mises en avant par le MJS, le parti a en repris neuf : allocation d'autonomie, reconnaissance du mariage homosexuel, priorité au logement... On ne se fâche pas avec les cadets.

    D'autant que les jeunes, cette année, se sont particulièrement distingués. D'abord, ils ont élu un militant issu de l'immigration à leur tête, en décembre 2005, dès le lendemain du mouvement dans les banlieues. Hasard ou tendance, ce sont ses origines, plus que le parcours de Razzye Hammadi, qui ont contribué à faire du jeune homme une figure médiatique.

    Arrive le mouvement contre le contrat première embauche (CPE). Le nouvel élu lance dans la bataille un MJS jusque-là aussi malvenu que le Parti socialiste dans les contestations de rue. Razzye Hammadi est alors en liaison constante au téléphone avec François Hollande. Depuis, les effectifs de l'organisation ont pratiquement doublé pour atteindre près de 8 000 adhérents. Et toutes les portes se sont ouvertes. « Aucun président du MJS n'a eu cette reconnaissance », témoigne Benoît Hamon, un de ses prédécesseurs aujourd'hui député européen. « On parle du MJS comme on n'en a jamais parlé », acquiesce un « opposant », Maxime des Gayets, chef de file des jeunes partisans de Dominique Strauss-Kahn.

    La consécration est venue à l'université d'été du PS, à La Rochelle, fin août, lorsque les jeunes ont auditionné tous les présidentiables. Avec des questions sans concession. « Lionel, pourquoi es-tu parti ? Pourquoi est-ce que tu reviens ? » « Dominique, on dit «il est pas mal», mais on se demande s'il n'est pas un peu de droite... » Tous s'y sont pliés. Tous, sauf Ségolène Royal.

    « Nous l'avons invitée, elle a refusé », assure Razzye Hammadi. La candidate se défend d'avoir fui le débat. « C'était un piège », estime-t-elle. Les jeunes, qui n'apprécient guère ses discours sur « l'ordre juste » et la sécurité, lui auraient mené la vie dure. « Si on commence à avoir ce niveau de suspicion, je me fais du souci pour l'unité et le rassemblement », rétorque leur président. Le 27 août, il a réglé ses comptes à la tribune : « Ni la Sofres ni le CSA ne feront campagne à notre place. »

    Une semaine plus tard, le plus petit opposant de Ségolène Royal remet ça. Il est le premier à s'émouvoir des déclarations de la candidate sur l'assouplissement de la carte scolaire. « Abandonner la carte scolaire, c'est mettre en ordre l'injustice », s'étrangle-t-il. « Il m'a déçu », tonne Patrick Mennucci, partisan de Mme Royal, qui l'a bien connu à ses débuts dans le Var. Car Razzye Hammadi n'est pas tout à fait un « bleuet » dans la famille socialiste.

    Malgré sa bouille ronde et ses sourires enjôleurs, il a une solide réputation de petit apparatchik capable de combattre avec férocité les autres courants que le sien, ou de lire, avec des allures quasi-castristes, un discours de onze pages. Ce qui fut bel et bien le cas lors de son élection au congrès de Paris.

    « Autonome » depuis 1993, le MJS a copié sur son grand frère son mode de fonctionnement, jusqu'à reproduire les batailles de motions et de courants. Dans ses joutes internes, Razzye Hammadi n'est pas le moins à l'aise. Mais son parcours et son militantisme de terrain le distinguent.

    Né à Toulon d'un père algérien, grossiste en fruits et légumes, et d'une mère tunisienne, qui commença à travailler aux abattoirs de La Ciotat puis chez un opticien, il s'éveille progressivement à la politique en même temps que le FN conquiert la ville. Il est partagé entre deux cultures. « Papa a milité quelques années au FLN, tendance Ben Bella, avant de revenir dégoûté des appareils. Maman était marquée par le vieil héritage colonial : plus on se faisait petit, mieux c'était. »

    Il a 16 ans lorsque son père meurt brutalement. La famille déménage dans le quartier populaire du Jonquet, où il perçoit une extrême droite « bien accueillie ». Il en veut à la gauche, « incapable, parce que divisée, de proposer une alternative ». Ce qui lui fait dire du haut de sa jeunesse : « Des 21 avril 2002, j'en ai connu plusieurs. »

    Il a près de 20 ans lorsqu'il se décide, après s'être impliqué dans les associations de quartier, à pousser la porte du PS, à Toulon. Un an encore, avant qu'il ne trouve sa place. Proche du courant Gauche socialiste, il s'en écarte assez vite. Julien Dray n'est pas son pote. Trop de mélange des genres avec SOS-Racisme : « Ça a dégoûté toute une génération. »

    C'est finalement Benoît Hamon qui l'oriente vers le MJS, toujours dominé par son groupe Nouvelle Gauche. Les deux hommes partagent des origines modestes et un goût certain pour les batailles d'appareil. Le premier fera donc du second son héritier. Entré au MJS en 1999, Razzye Hammadi devient membre de la direction en 2001. Il « monte » alors à Paris, où il achève son DEA d'économie sur l'harmonisation des systèmes de protection sociale en Europe. C'est encore le thème de la thèse qu'il poursuit. Si les présidentiables lui en laissent le temps.

    Isabelle Mandraud

  • #2
    Malin celui là qui a parfaitement compris le jeu de Segolène Royal ......
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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    • #3
      Je ne suis pas un "beur", pas plus que jacques est un "fromage", cela est vexant je trouve.

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      • #4
        Il a un bon potentiel .

        Je l'entend quelquefois via ondes interposées .

        Je trouve qu'il se débrouille pas mal .

        Beaucoup moins bon que Stephane Pocrain tout de même ..

        Et puis .. il ne faut pas toucher à Segolène

        Surtout lorsqu'il emet cette explication :

        « C'est la méthode qu'elle emploie. Il faut arrêter d'envoyer des messages à l'électorat de droite en étant à gauche. »

        C'est qu'il ne semble pas avoir bien pris la mesure de la situation ..

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