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anti-procès verbal...

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  • anti-procès verbal...

    I

    Je constate
    je n'en bâtis pas un système au sommet duquel je NOUS place
    je constate
    mais qu'un chat me prenne pour un chat
    pis encore une chatte
    qu'un chien veuille pour mon bien m'imposer sa vue de chien
    qu'une grenouille me reproche mes poils
    qu'un corbeau me vante la charogne ou un lion
    les entrailles chaudes d'une antilope NON
    Et pourtant voilà où nous en sommes
    dans les manuels scolaires les cénacles les tables rondes les programmes de n'importe quel parti
    Il n'y eut jamais
    que la prise du pouvoir
    par une certaine façon d'éprouver
    par une certaine espèce dans cette physiologique espèce qu'on dit "humaine"
    il n'y eut
    il n'y a pas
    d'"humanisme"
    qui ne soit ce despotisme
    Alors ? eh bien alors c'est
    la sauvage sauvegarde contre toute emprise
    de ce "je ne sais quoi" ou "...pas"
    c'est pareil - qui donnerait à tous les révolutionnaires raison
    s'il était accompagné de la force native sans quoi il avorte
    Je ne reproche rien aux avortés
    sont-ils des avortés ou des victimes d'un modèle des séparés d'eux-mêmes des fragmentés
    des engloutis ?
    je ne suis pas une compagnie de sauvetage
    je reproche de moins en moins je plains de moins en moins
    ne verse pas une larme sur les dominicaux morts de Pâques ou du mois d'Août
    je ne suis pas chargé de l'ours ni du ténia
    je ne suis pas chargé de l'air que je respire
    mais je suis pour le changement
    car il peut réveiller ceux qui seulement dorment
    ce sont les seules victimes !
    Il y a des coriaces
    des forces congénitales inavortables
    des vies

    elles sont rares elles viennent
    dans n'importe quelle race clan secte langue
    elles absorbent tout cela contiennent tout cela ne sont pas contenues ne sont explicables
    imitables
    des vies

    J'ai salué les doux Me faut il un interlocuteur Je n'ai pas le vertige
    même différents même opposés nous nous reconnaissons
    quelque chose
    un influx
    comme d'un même feuillage
    mais ce serait d'un arbre aux mille millions milliards de racines
    de troncs

    nous nous reconnaissons
    nous négligeons l'absence
    et le monde est peuplé
    mais sans aucun pardon pour intégrer les restes
    cette fraternité de mousse et d'aloès de chenilles et de ciel de cascade et de poux
    nous lâchons les béquilles
    des vies
    elles contiennent
    tout ce qui sur Terre vit.



    II

    Il y a cependant les affiches qui gueulent
    qu'on ne voit même plus
    qu'on ne veut même plus
    arracher
    il y a
    la longue pompe aspirante des routes à grand tirage qui font qu'on ne sait plus
    s'arrêter
    sauf dans des vapeurs d'huile et de gaz brûlés
    il y a
    l'horreur à la terrasse des monuments aux morts
    qu'on ne veut même plus
    voir sauter
    il y a l'arrêt fixe au poteau des vacances panorama prévu et masque à oxygène
    donné pour de l'air pur
    il y a la donzelle en short monoprix étendue dans les champs en gueulant transistor
    il y a en hiver le cinéma qu'on prend le disque qu'on rabache
    le sourire chewing-gum de l'idole neuve icône pendue au front du lit
    il y a ces cervelles bourrées dès les 6 ans de fausses certitudes
    il y a ces regards par millions satisfaits fascinés avalant sans en rien rejeter
    la voix sortie des lèvres de mannequins payés
    C'est à vous que je parle
    vous que j'ai coudoyés dans l'anonymité
    usante
    sous l'uniforme l'informe la masse accélérée en descente d'objets
    je vous ai vus ramper je détournais les yeux je vous voyais vous mettre en boule
    dans votre coin
    n'être plus
    qu'un manche de balai une manivelle
    un tout ce qu'on voudra pourvu qu'on ne perde pas ce qu'a pas le voisin
    vous atrocement plats devant l'autorité des hommes et "d'un état des choses"
    je n'avais rien à perdre
    la preuve est que la vie m'a emmené au lieu
    où jouir et donner s'unissent on un seul mot
    nous n'avons rien à perdre
    vous haussez les épaules
    vous craignez de laisser paillasse pour bois dur et haricots pour fèves
    vous comptez votre paie
    votre tendresse, vos joies les voilà enterrées verrouillées
    empêchées de nuire n'est-ce-pas de changer quelque chose Vous
    mis hors-course dévalués et qui nous expulsez
    S'il en est parmi nous échappés par la drogue
    s'il en est parmi nous fous à lier
    s'il en est revenus comme vous résignés
    c'est que vous nous manquez
    c'est que toute richesse non risquée en plein jour atrocement nous manque
    une harmonie se nomme
    elle est très exigeante
    elle n'est pas encore
    née
    elle vous demande.




    bernard jakobiak


    dz(0000/1111)dz
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