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Sidna Bilal, le Compagnon du prophète

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  • Sidna Bilal, le Compagnon du prophète

    [I]les descendants de Sidna B'lel

    Depuis quelques jours et à l'approche du "Mouloud" ils sillonnent les villes voisines de Blida donnant, à leur passage, un spectacle insolite et gai, empreint de magie. On les surnomme "Baba Salem", "Ouled Sidi B'lel", "Gnawa"... (c'est selon) et sont descendant de "Sidna Bilal", l'un des premiers prosélytes de l'Islam et l'un des plus fidèles compagnons du Prophète, et son muezzin.
    Hier, ils étaient à El Affroun, vêtus de tenues mi-sahariennes, mi-modernes, la tête enturbannée, un collier de petits coquillages blancs autour du cou, suivis d'une procession bruyante et désordonnée d'enfants curieux et amusés.

    La troupe, il est vrai, fait, à son passage, l'effet d'une véritable curiosité, les regards ne la quittent pas. Des fenêtres s'ouvrent, des portes s'entrebâillent, on court au balcon pour les voir... Ils sont incontournables. Celui qui fait figure de chef, le plus âgé, un métis plutôt noir et à la barbe blanche, la soixantaine bien marquée (quoique alerte et enjoué), une sacoche en bandoulière, agite et entrechoque ses claquettes métalliques sonores, le "karkabou", tout en balançant sa tête et son corps comme pour marquer la cadence à mesure qu'il avance. Et, par à-coups, il esquisse des pas de danse en tournant sur lui-même tout en dodelinant du corps.

    Les autres ont chacun une tâche particulière : l'un tape énergiquement sur un tambour, l'autre fait claquer son karkabou, un autre encore porte un étendard bleu amplement déployé, un quatrième, un plateau en doum dans lequel est posée une coupe en cuivre contenant de l'encens "baraka" et destinée à recevoir les dons en argent, généralement. Mais la troupe accepte tout. D'ailleurs, le produit de la quête servira à couvrir les frais de la fête religieuse. Cette année la grande "Ouaâda" du "Mouloud" se fera à la Zaouia de "Baba Merzoug", à Blida. L'année dernière, c'était à Sidi El Kebir, qu'elle avait eu lieu. Deux bœufs avaient été égorgés pour la circonstance, les descendants du marabout ou ceux qui lui avaient prêté le serment d'allégeance s'étaient dévouées pour la préparation de la "Zerda". Deux Ouaâdates se font chaque année : l'une durant le mois de "Chaâbane" et l'autre à l'approche du Mouloud, nous apprend-on. La troupe a été conviée, cette année, à la Zaouia de Sidi Ali M'Barek, à Koléa, pour animer la veillée de la fête religieuse. La grosse caisse "goumbri", le tambourin et le "karkabou" seront suivis de la litanie nasillarde (louant les vertus d'Allah et du Prophète Mohammed), qui accompagne les instruments. Dans une ambiance excitante et envoûtante, les corps se balanceront de gauche à droite, seront, au fur et à mesure, saisis de tressaillements et de trépidations, et le mouvement de va-et-vient de la tête ira crescendo.

    Mohamed B., le chef de la troupe ainsi que bien d'autres adeptes qui lui emboîteront le pas, dans des gestes saccadés mais non moins contrôlés, useront au cours de leur "J'dib" de cravache et de couteau... "Cet héritage, je le tiens de mon père et de mes aïeux, Maliens d'origine" nous dit Mohamed, visiblement heureux de pouvoir à son tour perpétuer la sainte tradition. La troupe de karkabou ne se limite pas à la région de Blida. Elle se rend dans tout le pays sans montrer de signes de lassitude.

    "En Kabylie, on nous donne de l'huile d'olive, des œufs, de la semoule...". Les plus vigoureux de la troupe se chargeront de porter et d'acheminer vers la zaouia les dons, à pied, en train, en bus...

    Infatigables, ces karkabous ! La tournée pittoresque se poursuit dans la ville, le tam-tam résonne magiquement dans les rues, accompagné des sonorités bruyantes des claquettes métalliques. I]
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

  • #2
    Merci Zwina pour cet article passionnant. Perdue dans ma lecture, j'avais l'impression de voir les silhouettes danser, et la musique résonnait dans ma tête. Inch'Allah, j'aurais un jour le privilège de voir ce magnique et féerique spectacle de mes propres yeux.

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    • #3
      Il y en a dans toutes les régions d'Algérie car nous avons aussi des compagnons du prophète sur notre terre.............
      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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