Le calvaire d’Ali au “Royaume du peuple”
Publié le mercredi 25 septembre 2013 10:10
Un régime qui a peur d'un article et qu'une tribune fait trembler ne mérite pas de détenir le Pouvoir.
Je n'ai pas été surpris par l'arrestation du confrère Ali Anouzla par les autorités Marocaines, avec comme prétexte la publication par son site Lakome d'un lien vers une vidéo de l'AQMI. Le régime vient de commettre à nouveau une énième bêtise absurde, depuis le début du soulèvement populaire dans le contexte général des révolutions des peuples arabes qui ont déjà fait tomber certains régimes parmi les plus corrompus et totalitaires. Il montre à quel point il patauge en essayant de contourner les revendications du peuple marocain qui aspire au vrai changement, et martèle sa volonté de ne plus se laisser gouverner sans que les dépositaires de l'autorité ne rendent compte de leur actes.
Notre ami Ali fait partie d'une poignée d'individus (journalistes, militants, opposants à l'intérieur et l'extérieur du pays) que le régime surveille subrepticement. Il les épie sans avoir le courage politique et moral de les confronter face à face. Il le fait par le biais de ses appareils sécuritaires et ses organes judiciaires qui ne sont pas soumis à l'autorité du gouvernement de Benkirane. Il essaie aussi de leur nuire à travers ses suppôts, en particulier ses partis qui ont perdu, après leur crédibilité, leur raison d'être.
Le travail très professionnel fourni par Ali et l'équipe du site d'information à l'occasion du scandale de la grâce royale accordé au pédophile espagnol, a fini par gâcher la fête du trône qui célébrait le 13ème anniversaire de l'arrivée de Mohammed VI au pouvoir. Ce coup sévère à fait tombé le masque : le mythe de la monarchie à visage humain a volé en éclats. La vengeance du régime, une fois la décision prise, est devenue juste une affaire de timing. Le dernier éditorial d'Ali ne pouvait qu'exacerber la tension et la série d'articles que l'auteur de ces lignes a promis de publier sur Lakome à propos de « la boîte noire de la diplomatie du régime Marocain » ont certainement été perçues par ce dernier comme des provocations intolérables. Il fallait sévir vite et fort.
L'arrestation d'Anouzla n'est pas étrange de la part du Pouvoir Marocain, qui nous a habitués à sa ruse et ses vils agissements. Récemment, après le scandale de la grâce royale accordée au pédophile Daniel, révélée en particulier grâce au site Lakome.com, le roi a fait appel à un discours contrit et un vocabulaire humble, dans une tentative de racheter le pardon du peuple, surtout que les rapports sécuritaires lui signalaient que les villes Marocaines étaient à deux doigts d'exploser de colère, tellement la blessure et l'humiliation causées par la grâce royale étaient insupportables. Aujourd'hui, il s'attaque violemment au site Lakome, l'un des rares bastions de la libre parole, qui a dénoncé tant et tant de travers de ce Pouvoir, et ce malgré la Constitution plébiscite de 2011, la prétendue révolution des urnes, le gouvernement du Parti PJD et un ministre de la Justice, Ramid, qui fut un soi-disant défenseur des droits de l'Homme. Comment faire encore confiance à ce Pouvoir prédateur ?
Nous aimerions bien entendre une réponse de la part des défenseurs de la « monarchie parlementaire », l'application démocratique de cette Constitution qui perpétue un système de servitude, et tous les courtisans au sein et aussi en dehors de ce gouvernement servile. Tous ces prestidigitateurs et charmeurs du Roi, ses copains et ses partis et dans le gouvernement et l'opposition, seraient bien inspirés de nous donner une explication convaincante de cette décision d'arrestation d'un journaliste militant. Pourquoi le ministre Ramid n'a pas poursuivi en justice le journal espagnol El Pais le premier jour de la publication par ce dernier, sur son site web, de la vidéo de l'AQMI, et a attendu que le lien apparaisse sur le site Lakome ?
Un régime qui a peur d'un article et qu'une tribune fait trembler ne mérite pas de détenir le Pouvoir. Lorsqu'il use de la détention arbitraire, de la répression à travers ses organes sécuritaires, il révèle son vrai visage tyrannique et ôte toute crédibilité à sa litanie et ses discours depuis l'émergence du glorieux Mouvement du 20 février.
L'arrestation du collègue Anouzla doit marquer la fin d'une époque et le début d'une autre dans notre histoire contemporaine. Elle doit inaugurer une nouvelle étape de notre lutte contre le despotisme de ce régime qui a corrompu notre vie dans les domaines politique, social, économique et moral. Il ne faut plus jamais croire que ce régime fait partie de « La solution », et faire le pari sur sa réforme, comme l'ont essayé les gauchistes, les libéraux et les islamistes. Sans résultat. Au contraire, c'est le régime qui en est devenu plus agressif, après avoir laminé et soumis les partis, les institutions civiles et les médias. Aujourd'hui, il nous donne la preuve qu'il ne peut en aucun cas être un partenaire de progrès car il est « Le problème ». Sa génétique corrompue l'empêche de s'améliorer. Il est donc nécessaire de bien distinguer les deux phases et tourner la page une bonne fois pour toutes.
(à suivre)
Publié le mercredi 25 septembre 2013 10:10
Un régime qui a peur d'un article et qu'une tribune fait trembler ne mérite pas de détenir le Pouvoir.
Je n'ai pas été surpris par l'arrestation du confrère Ali Anouzla par les autorités Marocaines, avec comme prétexte la publication par son site Lakome d'un lien vers une vidéo de l'AQMI. Le régime vient de commettre à nouveau une énième bêtise absurde, depuis le début du soulèvement populaire dans le contexte général des révolutions des peuples arabes qui ont déjà fait tomber certains régimes parmi les plus corrompus et totalitaires. Il montre à quel point il patauge en essayant de contourner les revendications du peuple marocain qui aspire au vrai changement, et martèle sa volonté de ne plus se laisser gouverner sans que les dépositaires de l'autorité ne rendent compte de leur actes.
Notre ami Ali fait partie d'une poignée d'individus (journalistes, militants, opposants à l'intérieur et l'extérieur du pays) que le régime surveille subrepticement. Il les épie sans avoir le courage politique et moral de les confronter face à face. Il le fait par le biais de ses appareils sécuritaires et ses organes judiciaires qui ne sont pas soumis à l'autorité du gouvernement de Benkirane. Il essaie aussi de leur nuire à travers ses suppôts, en particulier ses partis qui ont perdu, après leur crédibilité, leur raison d'être.
Le travail très professionnel fourni par Ali et l'équipe du site d'information à l'occasion du scandale de la grâce royale accordé au pédophile espagnol, a fini par gâcher la fête du trône qui célébrait le 13ème anniversaire de l'arrivée de Mohammed VI au pouvoir. Ce coup sévère à fait tombé le masque : le mythe de la monarchie à visage humain a volé en éclats. La vengeance du régime, une fois la décision prise, est devenue juste une affaire de timing. Le dernier éditorial d'Ali ne pouvait qu'exacerber la tension et la série d'articles que l'auteur de ces lignes a promis de publier sur Lakome à propos de « la boîte noire de la diplomatie du régime Marocain » ont certainement été perçues par ce dernier comme des provocations intolérables. Il fallait sévir vite et fort.
L'arrestation d'Anouzla n'est pas étrange de la part du Pouvoir Marocain, qui nous a habitués à sa ruse et ses vils agissements. Récemment, après le scandale de la grâce royale accordée au pédophile Daniel, révélée en particulier grâce au site Lakome.com, le roi a fait appel à un discours contrit et un vocabulaire humble, dans une tentative de racheter le pardon du peuple, surtout que les rapports sécuritaires lui signalaient que les villes Marocaines étaient à deux doigts d'exploser de colère, tellement la blessure et l'humiliation causées par la grâce royale étaient insupportables. Aujourd'hui, il s'attaque violemment au site Lakome, l'un des rares bastions de la libre parole, qui a dénoncé tant et tant de travers de ce Pouvoir, et ce malgré la Constitution plébiscite de 2011, la prétendue révolution des urnes, le gouvernement du Parti PJD et un ministre de la Justice, Ramid, qui fut un soi-disant défenseur des droits de l'Homme. Comment faire encore confiance à ce Pouvoir prédateur ?
Nous aimerions bien entendre une réponse de la part des défenseurs de la « monarchie parlementaire », l'application démocratique de cette Constitution qui perpétue un système de servitude, et tous les courtisans au sein et aussi en dehors de ce gouvernement servile. Tous ces prestidigitateurs et charmeurs du Roi, ses copains et ses partis et dans le gouvernement et l'opposition, seraient bien inspirés de nous donner une explication convaincante de cette décision d'arrestation d'un journaliste militant. Pourquoi le ministre Ramid n'a pas poursuivi en justice le journal espagnol El Pais le premier jour de la publication par ce dernier, sur son site web, de la vidéo de l'AQMI, et a attendu que le lien apparaisse sur le site Lakome ?
Un régime qui a peur d'un article et qu'une tribune fait trembler ne mérite pas de détenir le Pouvoir. Lorsqu'il use de la détention arbitraire, de la répression à travers ses organes sécuritaires, il révèle son vrai visage tyrannique et ôte toute crédibilité à sa litanie et ses discours depuis l'émergence du glorieux Mouvement du 20 février.
L'arrestation du collègue Anouzla doit marquer la fin d'une époque et le début d'une autre dans notre histoire contemporaine. Elle doit inaugurer une nouvelle étape de notre lutte contre le despotisme de ce régime qui a corrompu notre vie dans les domaines politique, social, économique et moral. Il ne faut plus jamais croire que ce régime fait partie de « La solution », et faire le pari sur sa réforme, comme l'ont essayé les gauchistes, les libéraux et les islamistes. Sans résultat. Au contraire, c'est le régime qui en est devenu plus agressif, après avoir laminé et soumis les partis, les institutions civiles et les médias. Aujourd'hui, il nous donne la preuve qu'il ne peut en aucun cas être un partenaire de progrès car il est « Le problème ». Sa génétique corrompue l'empêche de s'améliorer. Il est donc nécessaire de bien distinguer les deux phases et tourner la page une bonne fois pour toutes.
(à suivre)
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